Léonce DABI: “Un quatrième mandat de Faure GNASSINGBÉ est une nécessité admissible de la philosophie politique”

ENTRETIEN:
Léonce DABI, président du mouvement « Union Pour l’Alternance», en abrégé « UPA ».

La polémique au Togo en 2020 est sans doute la candidature de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat en téléchargement. La classe politique de l’opposition au nom de l’éthique qualifie cette envie du Chef de l’Etat de non éthique et souhaite que le champion du parti au pouvoir prenne de la grandeur en ne se présentant pas. Un acte qui, selon ces politiques, marquera l’histoire du Togo. Certains observateurs trouvent plutôt que Faure Gnassingbé a le droit de se présenter puisque la Constitution le lui permet. Et puis, ajoute-t-il, c’est l’homme dont la politique doit continuer, celle de la paix et du développement. Léonce DABI, président du mouvement « Union Pour l’Alternance», en abrégé « UPA» est du même avis. Léonce DABI, écrivain, penseur, auteur de «logos» en France aux éditions “edilivre” et de «13 histoires extraordinaires» sur “Kindle Direct Publishing (kdp)”, panafricain, chercheur en sciences métaphysiques, enseignant de profession, partisan de la non violence, président du mouvement Union Pour l’Alternance (UPA), mouvement politique porté le 1er décembre 2019 sur les fonts baptismaux, membre émérite de la Jeune Chambre Internationale (JCI), acteur convaincu de l’unité et la réconciliation nationales, s’est confié à votre site spécialiste des interviews ( linterwiew.info) sur le sujet.

Lisez plutôt…

linterview.info: Qu’est-ce que l’UPA ?

DABI: L’UPA ( Union Pour l’Alternance), est une association politique exclusivement orientée vers la question et les solutions de l’alternance politique au Togo. Ses idéaux sont inclusifs et rassembleurs.

linterview.info: Quels sont les objectifs de l’UPA ?

DABI : L’UPA vise à protéger l’actuel président de la République, les barons et partisans du parti présidentiel et le président qui sera issu de l’alternance politique, ceci avant, pendant et après l’alternance politique.

linterview.info: Quelle est la mission de l’UPA ?

DABI: L’UPA aspire à réunir en son sein les différents acteurs et les différentes tendances de la scène politique togolaise, les organisations de la société civile togolaise, les partenaires extérieurs du Togo, les autorités religieuses et spirituelles de notre pays, l’armée nationale et la diaspora. La France occupe une place de choix dans nos idéaux en qualité de premier partenaire extérieur du Togo.

linterview.info: Quel est le but visé par l’UPA au regard de ses objectifs et de sa mission?

DABI: L’UPA vise à rendre possible l’alternance du pouvoir politique au Togo, non pas dans la violence et la brutalité ni à travers la prolifération des manifestations publiques, mais de manière pacifique en créant un climat de confiance entre les différents acteurs de la scène politique. Pour nous, l’alternance politique doit être pacifique, sans violence et sans vengeance, dans une tolérance absolue, loin des pages sombres de notre passé commun.

linterview.info: Quels sont vos moyens pour relever les défis?

DABI: L’UPA est une nouvelle initiative dans la dynamique des réflexions et solutions à la problématique de l’alternance. Et comme toute organisation jeune, le début est toujours difficile. Je dois avouer que nous manquons énormément de moyens pour agir dans le sens de nos objectifs, de notre mission et du but visé par notre association. Nous lançons un appel à toutes les bonnes volontés soucieuses d’un Togo nouveau, réconcilié et uni avec tous ses enfants, de nous rejoindre ou nous soutenir dans notre dynamique afin de montrer à la face du monde entier que les Togolais sont capables de se mettre ensemble entre eux afin de
relever les défis du développement dans le concert des nations, face à la mondialisation et la globalisation des échanges.

linterview.info: Que pense l’UPA de la question de l’alternance politique au Togo ?

DABI: L’UPA estime que l’alternance politique est une nécessité partagée par une large frange du peuple togolais, et à ce titre, ne saurait déchanter dans le sens d’une négation à toute possibilité d’avènement de l’alternance politique au Togo.

linterview.info: Quelle est votre conception de l’alternance politique au pouvoir ?

DABI: Nous pensons avant toute chose qu’il ne faut pas confondre l’alternance au pouvoir avec l’alternance d’individu au sommet de l’État. L’alternance au pouvoir n’est pas forcément l’alternance d’individu, car on peut changer un système politique sans forcément changer celui qui incarne le système au plus haut niveau. Dans le même ordre d’idées, l’alternance d’individu n’est pas forcément l’alternance du système politique établi, car on peut changer l’individu qui incarne l’autorité suprême d’un pouvoir politique existant sans forcément changer le système politique en vigueur. La démocratie a été accordée aux africains au Sommet de la Baule. Le but caché par les
occidentaux était de déstabiliser les peuples et nations africains pour mieux piller l’Afrique et exploiter les africains. En Occident, ils ont compris le concept de la démocratie et ne cessent de perfectionner au jour le jour les systèmes de démocratisation des États, car pour quelqu’un qui veut construire une maison ( un pays), il n’a pas besoin de changer tous les maçons, les menuisiers et charpentiers à tous les niveaux. Il lui suffira de changer un ouvrier selon l’endroit qui mérite mieux une expertise et on avance. En Afrique, la réalité est toute autre, car dans l’imaginaire collectif, parler d’alternance au nom de la démocratie, c’est remplacer tous les ouvriers sur le chantier à tous les niveaux. Or, avec cette logique, le chantier ( le pays) n’avancera jamais ou du moins ira à pas de tortue ou en dents de scie, puisque cette mentalité ou cette conception de la chose engendre d’éternelles oppositions et d’incessants conflits sur fond de tribalisme et clivages politiques rétrogrades de tous
genres. Aujourd’hui, le Togo n’est pas encore mature pour franchir le cap de l’alternance politique. Les mentalités et les consciences sont encore aux antipodes de l’éveil national nécessaire pour une alternance politique pacifique. L’UPA s’est donc donné pour mission d’œuvrer dans le sens de cette maturité en conciliant toutes les différentes tendances de la société togolaise et étrangère dans les années à venir afin de préparer les mentalités et les consciences à l’éveil collectif national.

linterview.info: Que pensez-vous du quatrième mandat du président de la République ?

DABI: Au lieu de penser que le président sortant n’a pas droit à un quatrième mandat, il serait plus salutaire de cesser de jouer à ces jeux d’éternelles oppositions à un quatrième mandat du chef de l’État pour plutôt penser à comment trouver d’autres voies plus pacifiques capables de créer un climat de confiance entre le parti au pouvoir et les différents acteurs de l’opposition. À l’UPA, nous pensons qu’il est nécessaire d’apprécier le peu de progrès aujourd’hui réalisé par le pouvoir officiel et faire des propositions objectives dans le sens d’une amélioration future. Quoi qu’on dise et quoi qu’on pense, le Togo évolue et d’une façon positive. Le président de la République est un Homme instruit qui a apporté une touche non négligeable en matière de démocratie au Togo, surtout avec la liberté d’expression, même si sur le terrain politique, on peut constater un statu quo évident. Le président de la République est un homme stylé conscient des réels enjeux du Togo vers les horizons du développement. Ce serait de mauvaise foi de penser ou de dire que rien n’a été fait durant les trois mandats qu’il a accomplis à la tête du Togo. À défaut d’obtenir en 2020 l’alternance politique tant souhaitée, il faudra reconnaitre le peu de progrès à l’actif du chef de l’État pour l’encourager à mieux faire.

linterview.info: Quel regard portez-vous sur la nouvelle Constitution en vigueur ?

DABI: Légalement parlant, la loi est modifiable en tout temps et en tout lieu, sans conditions spéciales ni morale particulière. Légitimement parlant, la loi n’est modifiable qu’au regard de la justice comme objet d’étude du droit. À ce titre, il existe des lois vicieuses et des lois vertueuses. Les lois vicieuses sont les lois moralement inacceptables, mais légalement conçues et adoptées. Les lois vertueuses sont les lois légalement conçues et moralement acceptables. La nouvelle Constitution togolaise adoptée par les députés issus des législatives de 2018 est légalement acceptable, mais moralement répréhensible, car illégitime au regard de la justice comme épicentre raisonnable des intérêts du droit. Toutefois, le caractère légal de l’actuelle Constitution en vigueur est d’une nécessité admissible de la philosophie politique.
La situation actuelle du Togo est une équation posée par la nature aux Togolais, et il faut des Hommes intelligents pour répondre à cette question apparemment énigmatique à ce jour. Tout le monde est devenu malin face à la situation actuelle de notre pays. Le diable, c’est le malin. Le Dieu Tout puissant de l’univers est l’intelligent. L’ancien chef d’État (feu Gnassingbé Eyadema) a été l’homme le plus intelligent de toute la scène politique togolaise et également le meilleur diplomate que notre nation ait jamais connu. Par ricochet, l’actuel chef d’État est le fils de l’intelligence et de la diplomatie. C’est pourquoi depuis longtemps, tous les révolutionnaires et les manifestants de notre pays sont très minuscules devant l’intelligence qui règne dans le pouvoir officiel. Dans une classe politique face à un État de droit, tout le monde a le droit de se défendre face à une situation dans laquelle il est impliqué. Donc, cessons d’être violents, intolérants et revanchards sur fond de mépris et cri de ressentiment. Face aux enjeux actuels de notre cité, personne ne peut prétendre réclamer quoi que ce soit par la force au pouvoir officiel. Ce serait un refuge des rêveurs en mal d’utopie. Prière à tout le peuple togolais de bien vouloir avec la patience, la compréhension et le
patriotisme, être en harmonie avec ses dirigeants malgré certaines pages sombres de notre passé commun. Rassurons-nous qu’avec le temps à venir, notre histoire changera, mais dans la gratitude et l’attitude de tout notre peuple envers ses dirigeants actuels.
Prière à nos dirigeants aussi d’accepter et vouloir agréer l’Union avec tout le peuple. Ceci étant, parlant de l’alternance politique, il s’agit avant toute chose d’une alternance de mentalité et d’une alternance de comportement. Dans cette perspective, le mot
«alternance» serait synonyme de changement par un changement de mentalité évoquant un changement d’attitude. Cette mentalité et ce comportement nouveaux doivent prévaloir dans toute démarche sincère sur la scène politique et devra concerner toutes les couches sociales de notre nation et toutes les tendances idéologiques de notre pays. C’est une équation à plusieurs inconnus par sa portée à la fois individuelle et collective.
L’UPA, en qualité de mouvement social, est donc un médiateur de la République pour
réconcilier le peuple avec ses dirigeants. L’UPA a besoin de tout le monde pour la faisabilité, la fiabilité et la viabilité de sa vision.

linterview.info: Votre mot de fin.

DABI: Je voudrais devoir vous remercier de l’opportunité que vous m’avez accordée pour cet entretien constructif. J’invite les manifestants et leaders des mouvements sociaux à refroidir leurs ardeurs des désidératas politiques d’une opposition contre un éventuel quatrième mandat du chef de l’État. Le quatrième mandat du président Faure est une évidence acceptable que personne ne peut empêcher. Les vrais gangsters de l’État sont les manifestants et leaders de l’opposition qui tiennent des discours belliqueux et mènent des actions de déstabilisation de notre pays. Depuis que les mouvements sociaux ont commencé à ce jour, plus rien ne marche dans le pays et les activités économiques sont à la traîne, ce qui se ressent aujourd’hui à tous les niveaux, même dans le panier de la ménagère.
Beaucoup actuellement ont thésaurisé leurs avoirs financiers et attendent la fin de la saison des élections avant de les dépenser. Le général Étienne Eyadema, de vénérée mémoire, avait dit une fois que, si on n’est pas en mesure de tuer un buffle dans une forêt, il faut s’abstenir de le provoquer. Par ailleurs, lorsque des éléphants s’affrontent entre eux dans la jungle, ce sont les souris, les lézards et autres bestioles de tous genres qui en paient les frais. Préservons la stabilité que nous avons actuellement en appréciant le peu de progrès accompli par l’actuel pouvoir officiel et en agissant politiquement en terme de propositions ou suggestions pour améliorer l’avenir. Avec le temps, même les démocraties seront devenues désuètes et ne pourront plus répondre à l’évolution sociale. Seule les systèmes pérennes comme la monarchie seront fiables en matière de stabilité. Ce n’est pas un hasard si le siège de l’Union Européenne est installé en Belgique qui fonctionne comme système monarchique. La royauté est le seul système fiable et durable dans le temps et dans l’espace pour l’évolution des peuples et nations. Même en France, pour accéder à la suprême magistrature, il faut être proche de la lignée des bourbons ou de la lignée du Comte de Paris, les deux lignées étant les deux familles royales ayant régné sur la France à un moment de l’histoire et qui continuent de revendiquer à ce jour le trône de roi de France. Cette vision monarchique future serait souhaitable pour notre continent au regard du passé historique prospère de l’Afrique avec une organisation sociopolitique, économique et culturelle bien structurée avant le contact Europe-Afrique malheureusement effectué de façon brutale.

linterview.info: Merci à vous Léonce DABI.

DABI: Merci à Linterview.info et à tous ses lecteurs.

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