Togo/Présidentielle 2020: Léonce Dabi  » Le prochain président du Togo devra nommer un premier ministre rassembleur. Cela est très important « 

ENTRETIEN: Léonce Dabi, écrivain, penseur, interviewé par le site linterview.info

Le processus électoral se poursuit avec l’opération de charme des sept candidats débutée depuis le 6 février 2020.

Les Togolais choissiront leur prochain premier citoyen le 22 février pour les cinq années à venir.
La question sempiternelle que se pose la plupart à quelques jours de ce scrutin porte sur le profil du prochain président, son projet de société et aussi quel Premier Ministre pour quel gouvernement pour un impact réel sur le vécu de chaque Togolais les cinq prochaines années.

DABI, écrivain, penseur, auteur de «logos» en France aux éditions “edilivre” et de «13 histoires extraordinaires» sur “Kindle Direct Publishing (kdp)”, panafricain, chercheur en sciences métaphysiques, enseignant de profession, partisan de la non violence, président du mouvement Union Pour l’Alternance (UPA), mouvement politique porté le 1er décembre 2019 sur les fonts baptismaux, membre émérite de la Jeune Chambre Internationale (JCI), acteur convaincu de l’unité et la réconciliation nationales, donne son avis sur la question.

Ce personnage de la société civile s’est exprimé au micro de notre site linterview.info, le spécialiste des interviews au 228.

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-linterview.info: Bonjour Léonce DABI !

-DABI: Bonjour!

linterview. info : Comment se porte l’UPA ?

-DABI: L’UPA se porte bien. Elle s’active de mieux en mieux autour de ses idéaux afin de relever les défis qui sont siens au regard des enjeux futurs de notre pays. Bientôt auront lieu notre première Assemblée Générale Statutaire au cours de laquelle nous pencherons sur notre charte constitutive pour la parfaire au regard de l’union à laquelle nous invitons tous les acteurs politiques et toutes les tendances politiques du Togo pour une alternance pacifique du pouvoir politique dans notre pays. Je saisi l’occasion pour lancer un appel au parti au pouvoir et à tous les courants politiques de l’opposition afin de nous rejoindre dans notre dynamique pour nous aider à parfaire notre démarche de l’unité et la réconciliation nationales.

linterview. info: Quel regard portez-vous, à l’UPA, sur les prochaines élections présidentielles?

-DABI: Nous pensons à l’UPA que les élections présidentielles sont des moments importants de la vie d’un pays. Quoi qu’on dise et quoi qu’on pense, notre république est en marche et ceci est une évidence. Les présidentielles de 2020 constituent un autre tournant dans l’histoire de notre pays. Il est important que tous les togolais en âge de voter accomplissent leur devoir civique en allant massivement porter leur choix sur le futur président du Togo le 22 févier prochain selon le calendrier officiel des élections prévu par la commission électorale nationale indépendante ( CENI). Aucun système politique au monde n’est assez parfait et chaque pays avec son histoire, ses réalités, sa destinée… Personne ne viendra construire le Togo à notre place si nous-mêmes, nous ne nous y attelons pas. Quels que soient les manquements constatés dans l’organisation de ces prochaines élections présidentielles, nous devons nous y adapter en espérant le meilleur. Nous devons avoir la foi d’un meilleur lendemain malgré le présent peu reluisant. Tout est dans la foi. La foi est le sceptre du commandement et de l’autorité, elle est la rédemption face aux cours ténébreux de l’histoire, lorsqu’au cachot du doute au zèle attiédi, l’absurde assiège la raison pour l’éteindre.

linterview. info: Peut-on parler d’alternance politique si Faure GNASSINGBÉ remportait les élections présidentielles du 22 février prochain ?

DABI: Pourquoi pas? Puisque depuis les législatives de 2018, nous sommes dans une nouvelle république en marche! L’actuel constitution en vigueur étant légale, nous pouvons parler d’alternance politique si Faure GNASSINGBÉ remportait les présidentielles de 2020! Nier cette évidence serait vouloir cacher le soleil avec la main, ce qui n’est pas du tout possible. D’ailleurs, à l’UPA, nous avons envisagé l’éventualité du quatrième mandat que nous avons prévu dans notre chartes constitutive, non pas par souci de notre intérêt immédiat, mais pour le bonheur des générations futures. Nous envisageons le quatrième mandat, car cela peut aider à consolider la paix et mieux préparer l’actuel président à une alternance politique future. Notre but n’est pas de voir forcément l’alternance se réaliser de notre vivant. Toutefois, si le Ciel permet que l’alternance tant souhaitée soit effective de notre vivant, nous en rendrons grâce. Nous n’espérons pas forcément finir cette lutte de notre vivant, et nous sommes convaincus que d’autres générations la mèneront aussi longtemps que le problème demeurera sans solution. L’alternance, nous la voulons, que cela soit de notre vivant ou après notre mort. Le reste n’est qu’une question de temps.

-linterview. info: Selon des indiscrétions, l’UPA était sur le point de déclarer sa candidature aux prochaines élections présidentielles. Vrai ou faux?

-DABI: Nous voulions présenter un candidat au nom de nos idéaux pour une alternance politique pacifique en 2020. Seulement que nos statuts ne me permettent pas moi-même, en qualité de président en exercice de notre mouvement, d’être candidat aux élections présidentielles. Cependant, les textes prévoient qu’un autre membre de notre organisation peut être choisi comme candidat pour défendre nos idéaux dans le sens des élections à la magistrature suprême. Nous avons sursoit à ce projet pour des raisons d’ordre organisationnel.

-linterview. info:
Un mot sur le prochain gouvernement aux lendemains des prochains scrutins en cours?

-DABI: Que cela soit un gouvernement qui prenne en compte les différents courants politiques et idéologiques de notre pays afin qu’on y trouve représentées toutes les différentes tendances de la société togolaise. Cela est d’une nécessité inévitable. Mais il faut également tenir compte de la carrure politique et l’allure professionnelle des membres devant siéger à ce prochain gouvernement. Tout devra bien se ficeler dans le choix du prochain premier ministre du Togo. Le prochain président du Togo devra nommer un premier ministre rassembleur. Cela est très important. Ce prochain premier ministre aura la charge importante de constituer un gouvernement d’union nationale auquel devront prendre part tous les principaux acteurs de la scène politique togolaise, l’opposition parlementaire et extraparlementaire, les organisations de la société civile, les mouvements sociaux soutenant le parti au pouvoir et ceux opposés à un quatrième mandat du président sortant, ceci quel que soit le prochain président du Togo.

En réalité, un chef d’État n’est pas politiquement responsable de la gestion d’un pays, car normalement, un régime politique doit fonder l’autorité politique sur le principe de la responsabilité, c’est-à-dire que le gouvernement doit détenir l’autorité politique parce qu’il est le seul responsable de la bonne ou la mauvaise gouvernance devant le parlement à qui le peuple a confié son suffrage à travers des élections, tandis que le chef de l’État, qui n’est politiquement qu’un arbitre des ministres animant la vie du gouvernement, ne peut normalement pas être tenu pour responsable de la bonne ou la mauvaise gouvernance de l’État. C’est politiquement injuste de tenir pour responsable un chef d’État face à la mauvaise gouvernance, car l’entière responsabilité d’un gouvernement à répondre aux aspirations sociales incombe aux ministres investis d’un portefeuille pour assurer valablement la bonne marche des affaires de l’État. C’est une erreur de faire porter l’entière responsabilité à un chef d’État quand le pays va mal. Raison pour laquelle le chef de l’État doit faire beaucoup attention dans le choix du premier ministre. S’il faut départager les rôles et être plus objectif, un chef d’État est responsable de son pays sur la scène internationale, de sa défense et plus largement des choix qui engagent son avenir, tandis que les ministres constituant le gouvernement sont responsables de la bonne ou la mauvaise gouvernance devant le peuple. En revanche, il n’est pas conseillé qu’un chef d’État ait tendance d’empiéter sur les prérogatives des ministres du gouvernement.

Je propose pour le prochain gouvernement la désignation de personnes issues de la société civile et disposant d’une compétence dans un domaine particulier. Prenant le cas de la France, je peux citer, à titre d’exemples, le professeur d’économie Raymond Barre, premier ministre de 1976 à 1981; le chef d’entreprise Thierry Breton, nommé ministre de l’économie, des finances et de l’industrie de 2005 à 2007; Christine Lagarde, avocate, femmes d’affaires, nommée ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi de 2007 à 2011, ou encore Françoise Nyssen, co-directrice d’une maison d’édition, nommée ministre de la culture en mai 2017; Emmanuel Macron, ancien élève de l’ENA, nommé ministre de l’économie de 2014 à 2016 avant d’être élu président de la république en 2017. Voyez-vous ? En tout cas, pour le ministère de la culture, je souhaite au prochain gouvernement un artiste, un écrivain, un chanteur, un musicien, et pourquoi pas un ancien footballeur au ministère des sports, ceci afin que le Togo puisse trouver des solutions réelles aux problèmes qui minent les secteurs culturels, artistiques et sportifs dans notre pays. Aux cultivateurs les champs et aux dispensaires les médecins !

-linterview.info: Merci Monsieur DABI!

-DABI: C’est moi qui vous remercie!

Propos receuilli par Narcisse Prince Agbodjan

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