Togo/CNAP: Fabre refuse d’être complice d’un faux consensus qui se dessine
Comme on pouvait s’y attendre connaissant notre pays, c’est une cacophonie autour de la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP), ces dernières semaines. Si d’un côté UNIR dénonce un nouveau radicalisme de l’ANC suite à sa menace de quitter les discussions, Fabre Jean-Pierre, de son côté constate que le pouvoir de Lomé a décidé de s’entourer de complices et non d’interlocuteurs sérieux. Mercredi, L’ANC a rappelé que ce n’est pas lui qui va refuser de prendre part aux discussions ayant adressé régulièrement des lettres au Chef de l’Etat pour demander l’ouverture des discussions pour l’assainissement du cadre électoral. Tout en insistant que l’ANC n’a jamais quitté la CNAP, Fabre Jean-Pierre a donné une position claire de son parti face ce qu’il considère comme un semblant de dialogue.
Après moult explications devant la presse mercredi sur le retrait ou non de l’ANC au CNAP, on ne pouvait retenir qu’une chose des propos de son président:
« L’ANC n’a jamais quitté le cadre de dialogue« .
Fabre estime que sa lettre peut être considérée comme une menace de quitter la CNAP, mais son parti n’a pas quitté les discussions.
L’ANC constate plutôt que les discussions à ce cadre de dialogue n’ont pas beaucoup changé par rapport à ce qui se faisait avant.
« Vous avez un pouvoir qui veut discuter, mais qui donne le sentiment de rechercher des complices. On ne pose pas les problèmes sur la table, mais on donne le sentiment qu’il y a des problèmes, voilà ce qu’on pense en tant que pouvoir. Si vous n’êtes pas d’accord, il y a beaucoup de personnes qui le seront et qui sont dans la salle avec vous. Alors que vous avez absolument raison sur vos points de vu. Par exemple, la composition de la CENI est totalement déséquilibrée. Tout le monde le sait. L’ANC n’est pas d’accord qu’on reconduise la même composition qui est sept pour le pouvoir, sept pour l’opposition, deux pour la société civile, un pour l’administration. Vous avez au sein de l’opposition parlementaire des gens qui ne sont pas de l’opposition. Si le pouvoir même demande des échanges, c’est qu’il sait qu’il y a des choses à corriger. Pourquoi maintient t-il ce que nous contestons? » se questionne Fabre Jean-Pierre.
Par rapport au déroulement de ce cadre de dialogue, l’ANC donne une position claire dans sa lettre.
« Dans ces conditions et à défaut de réelles avancées prenant en considération les préoccupations légitimes, enjeux de constances revendications de mesures d’apaisement et de réformes électorales formulées par l’opposition depuis de nombreuses années, l’ANC se verra contrainte de ne pas s’associer au savoir de consensus qui se dessine contre son gré » a rappelé Fabre Jean-Pierre.
« Ayons le goût du vrai qui manque beaucoup au Togo » a t-il lancé.
Et d’ajouter que « Nous, quand nous voulons prendre part à un cadre de discussion, ce qu’on veut dire, on le dit« .
Le parti refuse d’être complice à des semblants de consensus qui se pointe à l’horizon vu le déroulement des échanges à la CNAP sur des points cruciaux concernant le cadre électoral au Togo.
NPA