Togo/Adétikopé: Supposé conflit ouvert entre la mairie et le comité des parents d’élèves: Le Maire réagit
La commune d’Agoè-Nyivé 6, située dans la banlieue Nord-Ouest de la ville de Lomé, théâtre ces jours ci de tension entre la mairie et le comité des parents d’élèves. linterview.info a rendu visite à la mairie et fait le déplacement du site qui pose problème.
« Je ne suis pas contre la construction d’un lycée à Adétikopé, mais la procédure doit être respectée. Des gens trouvent un site et construisent un bâtiment et ils appellent ça lycée public. Ça veut dire qu’ils peuvent aussi construire un camp militaire !! » s’étonne le Maire.
L’affaire circule sur les réseaux sociaux depuis 24H. La commune d’Agoè-Nyivé 6 s’illustre par une tension entre le Maire et le comité des parents d’élèves qui part en croisade pour la construction d’un lycée. Leurs arguments : Le lycée d’Adéticopé 2 peine à être opérationnel. Le Maire est accusé de s’opposer à la réalisation de ce projet qui, selon lui, s’opère sur une réserve d’utilité publique. linterview.info a fait le déplacement de la mairie ce vendredi pour écouter l’autorité communale. Très indigné par tout ce qui se raconte, le Maire John Aglo a rassuré qu’il ne sera jamais contre la construction d’un lycée dans sa commune.
Pour lui, s’il doit avoir à construire un lycée à Adétikopé, la municipalité doit le savoir.
« En réalité voici ce qui s’est passé. Moi j’étais ici quand un matin mon Adjoint au maire et le Secrétaire général sans rien me dire sont allés sur le site et sont revenus me dire qu’ils étaient passés dans le nouveau lycée. Administrativement, rien ne nous a été signifié. Ce projet date de décembre 2020 et n’a pas suivi la voie hiérarchique, c’est-à-dire passé par le Préfet qui ensuite me le communique. On ne nous a rien dit. J’ai été surpris à double titre. Qu’on construise un bâtiment scolaire dans notre commune et nous autorité municipale, on découvre juste le bâtiment. Qui est le commanditaire ? Qui est le financeur, on ne sait pas. Ce n’est pas normal. Après le Préfet m’appelle pour me demander qu’il parait qu’un lycée est construit chez toi. Je lui ai répondu que j’ai appris cela, mais de façon officielle, je n’ai aucune information. Le Préfet à souhaité que j’aille voir si la zone n’est pas une zone expropriée pour utilité publique. On a vérifié et on a constaté que le site sur lequel le bâtiment est construit est la vallée de Zio gérée par Togo Invest pour utilité publique. J’ai rendu compte au Préfet. Le proviseur et son adjoint sont venus me voir, je leur ai expliqué la situation et j’ai promis qu’on trouvera une solution. En résumé, des gens se sont levés d’eux-mêmes comme si aucune administration n’existe pour construire un bâtiment à un endroit qu’ils ont choisi sans aucune formalité. Il s’est fait que l’endroit pose problème, l’administration a réagi, c’est tout » a confié le Maire.
Prof John Aglo a expliqué que le Préfet qui est sa hiérarchie, a souhaité qu’on arrête les travaux et qu’on trouve un autre site pour la construction du lycée.
« Le proviseur a voulu savoir, est-ce qu’ils ne peuvent pas utiliser le site pour le moment parce qu’ils ont investi? J’ai répondu que je vais rendre compte parce que ce n’est pas à moi de décider. Je n’ai jamais été contre la construction d’un lycée à Adétikopé. Je suis aussi un enseignant donc je serai heureux si on a un nouveau lycée. Mais la démarche adoptée par le comité des parents d’élèves était mauvaise. Pour le moment, le lycée d’Adétikopé se trouve au sein du CEG-Est d’Adétikopé. Le site retenu pour la construction du nouveau lycée est sur le même hectare que l’école primaire publique Novissi d’Adétikopé. Il sera construit sur 2ha. L’EPP est sur 1ha. Nous disons que le site qu’ils ont choisi ne nous appartient pas, mais plutôt appartient à Togo Invest donc il va falloir arrêter les travaux et espérer qu’on construise le lycée sur l’autre site pendant que nos enfants continuent de fréquenter au lycée installé au sein du CEG-Est, c’est tout » a t-il fait savoir.
Pour les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, le Maire a clarifié.
« J’étais au bureau quand le Préfet m’a appelé pour me dire qu’il parait qu’il y a des élèves qui sont sur le site avec un drapeau au mât alors qu’il a demandé qu’on arrête tout. J’ai répondu que normalement personne ne doit être sur le site. Le Préfet me dit que je ne peux pas être dans mon bureau et lui dire que normalement personne ne doit être sur le site. Et donc je débarque là-bas avec des policiers. Et donc je débarque là-bas avec des policiers. Honnêtement il y avait pas de bancs, pas d’élèves, pas de drapeau, rien. Ça veut dire que c’était une fausse alerte. Quelqu’un a menti. Mais il y avait deux personnes qui travaillaient sur le site. On a demandé qu’ils arrêtent les travaux. Ce sont eux qui criaient et se sont offert en scène en appelant les riverains. Ce sont ces images et vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Sinon il y avait aucun élève, aucun banc, même les tableaux ne sont pas prêts pour qu’on enseigne là-bas. Aucun cours n’est dispensé. C’est en notre présence que des gens sont allés chercher un drapeau qu’ils voulaient placer. Ce qu’on n’a pas permis. Le drapeau, c’est la République, on ne peut pas badiner avec ça« .

Contrairement à ce qui se raconte, le Maire estime que ce n’est pas le comité des élèves qui a voulu un lycée dans la commune d’Agoè-Nyivé 6, c’est plutôt le Préfet.
« Le lycée fait partie des doléances officielles » a t-il indiqué.
Le Maire rassure que la Direction régionale de l’enseignement a envoyé ses techniciens pour travailler sur le nouveau site retenu pour la construction du lycée. Aussi, le Préfet a rencontré les concernés pour échanger.
Les discussions vont continuer avec le proviseur et le comité des parents d’élèves pour que la sereinité revienne dans cette commune considérée comme la plus vaste des communes d’Agoè-Nyivé avec une superficie de 55 km2.
NPA