Togo/Média: Entre la HAAC et Yves Galley, qui ment?
Le sujet brûle les lèvres de l’opinion et des acteurs du monde des médias au Togo. Le bras de fer entre la HAAC et les médias soldés par l’avalanche de sanctions ne laisse personne indifférent. Le dernier chapitre lié au Directeur du bimensuel la Symphonie, Yves Galley refait surface depuis le début de cette semaine. Par une sortie médiatique, le journaliste insiste qu’il est temps pour le législateur de s’inspirer de l’école de la HAAC du Bénin en rendant désormais publiques les auditions. Un fort souhait nourri par le besoin pressant et transversale tant pour la quiétude de l’opinion et l’image même de la HAAC. Yves Galley dit ne pas se reconnaître dans les propos à lui attribués dans le rapport de cette institution après son audition.
Yves Galley, directeur de publication du bimensuel La Symphonie ne digère pas la dernière sanction infligée par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) à son organe. Pour annuler les effets de cette décision, il vient de former un recours contre la décision n°080/HAAC/P/21 devant la Chambre administrative de la Cour suprême du Togo. Au-delà des moyens pertinents soulevés pour faire constater à la Cour les insuffisances de la décision de la HAAC, Yves Galley soulève un débat qui a tout son sens, celui de l’enregistrement des auditions de la HAAC, ou à défaut un procès-verbal signé de toutes les parties pour des raisons de transparence et d’opposabilité juridiquement fondée.
Aux termes de l’article 69 de la loi organique N°2018-029 portant modification de la loi organique N°2004-021 du 15 décembre 2004 relative à la HAAC, l’organe de régulation en matière de presse et de communication audiovisuelle peut organiser des séances d’audition des professionnels des médias en cas de manquements à leurs obligations professionnelles imposées par la loi. Ces auditions se déroulent à huis clos et ne sont ni enregistrées ni sanctionnées par un procès-verbal sur lequel s’accordent toutes les parties. Conséquence, à la publication des décisions de la HAAC, des directeurs de publications montent souvent au créneau pour contester des propos à eux attribués. On se rappelle récemment le cas de Ferdinand Ayité de l’Alternative. Cette fois-ci, c’est Yves Galley qui ne se reconnaît pas dans une des allégations de la HAAC dans sa dernière décision.
« Considérant qu’au cours de l’audition, M. GALLEY (…) a reconnu les manquements professionnels graves qui lui sont reprochés et a présenté ses excuses à la HAAC », cet extrait de la décision de la HAAC a eu le don de mettre Yves Galley dans tous ses états, car, martèle-t-il : « Ces propos me sont étranges. Je crois bien qu’il devrait s’agir carrément d’une mauvaise interprétation ou d’une dénaturation de mes propos à d’autres fins. Je mets la HAAC au défi de prouver que j’ai reconnu les graves manquements professionnels au cours de l’audition. »
Et d’ajouter que «Je n’ai jamais reconnu de graves manquements professionnels.
Je crois bien qu’il devrait s’agir carrément d’une mauvaise interprétation ou d’une dénaturation de mes propos à d’autres fins. Je mets la HAAC au défi de prouver que j’ai reconnu les graves manquements professionnels au cours de l’audition. Je reconnais qu’au cours de mon audition, en toute humilité, j’ai présenté mes excuses au président et aux membres de la HAAC pour des propos qu’ils jugent offensants, cela ne saurait en aucun cas s’analyser comme un aveu de culpabilité, comme un reniement de mon article ou alors comme une reconnaissance de fautes professionnelles graves. Il s’impose dès maintenant l’enregistrement des auditions de la HAAC couplé d’un procès-verbal signé de toutes les parties. La HAAC ne devrait plus continuer à attribuer, par force, aux journalistes des propos qu’ils n’ont pas tenus lors des auditions ».
Face à cette sortie médiatique de Yves Galley qui relance le débat sur la fidélité des rapports à l’issue des auditions , une question mérite d’être posée. Entre la HAAC et lui, qui trompe l’opinion?
Source: Gapola