Togo/ ASVITTO dénonce le manque de coopération de certains élus locaux de l’intérieur du pays

L’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASVITTO) était face à la presse samedi pour dresser le bilan de sa tournée de formation sur les Droits de l’Homme à l’endroit des acteurs communaux sur toute l’étendue du territoire. L’objectif de ce projet est d’accompagner le programme de décentralisation de l’Etat par rapport aux questions liées aux droits humains. L’ASVITTO a regretté le zèle dont font preuve certains élus locaux à l’intérieur du pays. Des comportements qui, selon elle, sont entorse à cette dynamique de décentralisation pilotée par le gouvernement togolais.

L’ASVITTO a parcouru le Togo dans le cadre de la formation aux acteurs communaux sur les Droits de l’Homme. Cette initiative a touché des responsables communaux avec pour objectif de leur permettre de travailler de concert et d’intégrer l’approche droits de l’homme dans leurs actions et politiques de développement local.

« La plupart des organisations n’a pas de couverture à l’intérieur du pays. Il n’y a pas de défenseur de droits humains dans ces zones. C’est ce qui motive ce projet que nous avons soumis à l’endroit au ministère fédéral des affaires étrangères d’Allemagne qui a bien voulu nous accompagner. Il était donc important de former les défenseurs des droits humains sur place dans toutes les communes pour qu’eux aussi puissent défendre le droit des populations. Les participants ont été outillés sur les fondamentaux des droits humains, l’introduction aux droits humains et aussi sur les violations et mécanismes nationaux et universels des droits humains. Cette formation a donc permis de former et d’informer les acteurs sur ces mécanismes qui existent et que nous négligeons. Le profil d’un défenseur des droits de l’homme aussi a été abordé » a indiqué Atcholi Kao Monzolouwè, président de l’ASVITTO.

580 participants dont une proportion relativement importante des femmes, avec une représentation de chaque commune ont pris part à cette formation sur l’ensemble du territoire national.

L’ASVITTO a néanmoins déploré le manque de coopération de certaines autorités locales lors de ces activités.

« Dans certaines communes, on a trouvé des autorités très renfermées. Dans la préfecture de Sotoboua 3 par exemple, le maire refuse d’accusé réception de notre courrier. Dans Kozah 3, la commune accuse réception du courrier et le maire m’appelle d’un numéro inconnu. L’élu local m’appelle d’un numéro inconnu, c’est-à-dire, je ne peux pas le rappeler. Comment peut-on le joindre et comment les populations arrivent à le joindre ? Lors des échanges, il exige une autorisation formelle du ministère de l’administration territoriale. Si à ce niveau de responsabilité, une autorité pense qu’on est sous un régime d’autorisation, c’est grave! J’ai dû lui fais savoir que le ministre est au courant de ce projet. Mais il a insisté sur cette autorisation sinon lui, il ne participera pas. On a donc faire la formation sans lui. A Badou, nous étions en pleine formation quand le CB a débarqué. Il dit que lui il était dans son champ et l’on appelle que qu’est-ce-qui se passe chez lui et il n’est pas au courant. Je l’ai rassuré qu’on a une autorisation. Voilà un peu, notre périple » s’est indigné Atcholi Kao

A l’issue de la formation, l’ASVITTO recommande aux autorités de prendre des mesures pour multiplier les occasions et cadres de formations sur les droits humains à l’endroit des populations, intégrer les droits humains dans les politiques nationales et locales et veiller au respect desdits droits dans toutes les actions entreprises dans les communautés et aider à la mise en place des bureaux du citoyen dans les communes, ou à défaut tout autre mécanisme pouvant permettre aux citoyens d’être véritablement informés et de participer aux prises de décisions dans leurs localités.

NPA

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