Togo/ « Si annonce il y a, elle était l’arrangement en deçà des attentes des Togolais » Brigitte Adjamagbo
Les grandes annonces de Faure Gnassingbé dans son message de vœux ne semblent pas impressionnées l’opposition togolaise. Ces mesures sur les questions sociales ne sont pas pertinentes encore moins adéquates selon la Dynamique Monseigneur Kpodzro, ne correspondant pas aux besoins des populations.
Les Togolais subissent le poids de la crise sanitaire depuis son apparition au Togo par l’augmentation généralisée des prix, ressentie depuis plusieurs mois dans le panier de la ménagère. Pour soulager les populations, le Chef de l’Etat a instruit le gouvernement d’accorder aux fonctionnaires des secteurs public et parapublic et aux retraités, une avance d’un mois de salaire, qui sera remboursable par tranches mensuelles jusqu’en décembre 2022. Aussi, pour les départs à la retraite de 2020, Faure Gnassingbé a annoncé que le paiement attendu des indemnités équivalent à trois mois de salaires sera effectué dès ce mois de janvier 2022.
Pour l’opposition togolaise, ces mesures sont moins pertinentes. Selon la DMK, les Togolais sont en train de subir les effets de la crise sanitaire qui s’ajoutent aux conséquences de la mal gouvernance.
Reçue chez nos confrères de radio Victoire Fm ce mardi 11 janvier 2022, la Coordinatrice de ce regroupement de partis de l’opposition, Brigitte Adjamagbo, a clairement fait savoir que le prêt avancé par le Chef de l’Etat aux fonctionnaires du secteur public n’est pas indiqué pour régler le problème des Togolais.
« Ailleurs ce qu’on a vu, c’est des augmentations de salaire. J’ai vu circuler sur les plateformes des vidéos qui montrent clairement le contraste entre ce genre d’annonce et une autre annonce faite par le Chef de l’Etat du Bénin. Aujourd’hui, vous faites un prêt aux Togolais qu’ils doivent rembourser avec le maigre salaire jusqu’en décembre. Cela veut dire que cette annonce est une réduction de salaire d’autant plus que le salaire mensuel est tellement ridicule que vous ne pouvez même pas faire un investissement. C’est une annonce qui ne l’est véritablement pas. Si annonce il y a, elle était l’arrangement en deçà des attentes des Togolais » a t-elle fait savoir.
Sur le plan politique, Brigitte Adjamagbo a manifesté sa déception par rapport aux mots de Faure Gnassingbé, aucune grâce présidentielle n’ayant pas été annoncée.
« Sur le plan du climat politique du pays, les Togolais seraient heureux si le premier responsable du pays libérait les prisonniers politiques. Aucune annonce ! Cette décision aurait baissé la tension et permettre aux Togolais de passer les fêtes de fin d’année dans la joie. On n’a rien eu. On n’a pas entendu dire que ça fait un moment que le Togo traverse une crise politique et que cette année, on promet de s’asseoir avec l’opposition pour trouver enfin une solution. C’est donc un message de vœux qui ne nous a aucunement convaincu » a t-elle regretté.
Brigitte Adjamagbo a indiqué également que son regroupement se bat pour qu’à défaut d’être écouté par le pouvoir de Lomé, que l’extérieur comprenne la situation politique au Togo et manifeste sa solidarité pour que le régime qui cherche toujours à préserver une bonne image à l’extérieur puisse libérer les détenus politiques et évoluer vers une culture de respect des droits humains.
« On doit arrêter de faire peur aux Togolais. Ne pensez pas que, parce que nous n’en parlons pas tout le temps, ces détenus politiques sont oubliés. La plupart n’ont rien à faire en prison. On ne sait pas ce qu’on leur reproche véritablement. Le Comité de libération de ces détenus continue de travailler pour leur libération. C’est ce Comité qui a fait savoir les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent ces détenus. Et c’est dans notre pays que ce genre de chose se passe » s’indigne Brigitte Adjamagbo.
Quant à l’annonce de la caution et la garantie de désormais plafonnées à 3 mois, faite par le Conseil des ministres, Brigitte Adjamagbo a rappelé que le besoin d’agir et de réguler existait parce que, selon elle, la majorité des Togolais ont à ce jour trop de mal pour se loger étant donné le pouvoir d’achat, étant donné la situation de pauvreté dans laquelle ils sont maintenus.
« Est-ce que cette mesure n’a pas été une fois prise tout simplement comme un coup de bluff? On sait que le mécontentement est énorme et donc on cherche quoi faire pour attendrir en prenant ce genre de mesure. J’espère que des dispositions ont été prises pour que cette mesure soit véritablement appliquée. J’espère que cette réglementation ne va plutôt pas compliquer la situation des Togolais qui sont à la recherche de logement. Le problème de logement décent au Togo est complexe. C’est un faisceau de mesures qui doit faire partie de la politique de l’Etat » a t-elle conclue.
NPA
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