Peace And Securty Forum: Lomé n’est pas bon élève , selon la DMP

La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) estime qu’il est temps que le pouvoir de Lomé s’arme aussi de courage pour tourner la page de la politique de tromperie et de l’hypocrisie diplomatique pour enfin se convertir et déployer une ambition républicaine.

DÉCLARATION DE LA DYNAMIQUE POUR LA MAJORITÉ DU PEUPLE (DMP) RELATIVE À L’ORGANISATION
DE LOMÉ PEACE AND SECURITY FORUM AU TOGO.

Halte à la diplomatie de la duplicité, du cynisme et de l’hypocrisie. Place à la gouvernance inclusive pour une transition éthique.

Le gouvernement du Togo vient d’organiser les 20 et 21 octobre 2023 à Lomé, la première édition de  » Lomé Peace and Security Forum » (LPSF) au cours de laquelle la tribune a été offerte à plusieurs personnalités politiques dont celles des gouvernements de certains pays africains en transition politique.

L’objectif de ce forum, selon les organisateurs consiste à donner un contenu à ce que le gouvernement Togolais a désigné par l’ALLIANCE POLITIQUE AFRICAINE; un concept inventé par le pouvoir Togolais dans l’intention sans nulle
doute de contrôler et d’encadrer la dynamique panafricaniste en mouvement à travers notre continent.
L’occasion était évidemment propice à plusieurs pays notamment ceux en transition politique d’exprimer leurs points de vue sur les grands enjeux qui se jouent actuellement sur notre continent et les nombreux défis relatifs à ces processus de changement en cours. C’est également une tribune pour pouvoir expliquer pour une fois, devant une instance
appropriée les fondements qui sous-tendent les coups d’État révolutionnaires qui se passent en Afrique depuis quelques temps.

La pertinence de cette initiative, dans le contexte actuel n’est pas à dénier eu égard au manque de courage et de l’irresponsabilité observés de la part des organisations supranationales telles que l’Union Africaine et la CEDEAO pendant les récentes crises nées des coups d’État survenus dans la sous-région. Il est donc normal que ce vide institutionnel et politique soit comblé pour redonner aux Africains un cadre de discussions franches et sincères, porteurs d’espoir d’un lendemain meilleur pour la jeunesse africaine en quête de liberté et de dignité.

Par contre, ce qui est consternant et susceptible de jeter du doute sur la sincérité et l’efficacité qu’on est en droit d’attendre de cette initiative et qui risque de rendre sceptique la plupart des observateurs et acteurs politiques avisés, c’est le manque de légitimité des porteurs de ce projet qui, depuis plus de 54 ans ont confisqué la vie politique au Togo sous une dictature sévère et inefficace à tous égards.

En effet, la DMP qui suit de prêt ces événements s’interroge et se demande:

1) Comment le gouvernement de Faure Gnassingbé peut-il parler et prôner une politique de paix alors qu’il pratique
lui-même une politique de violence, de répression systématique des opposants et d’instrumentalisation de la justice qui est transformée en un bras armé contre les opposants politiques et les journalistes.

2) Comment est-il possible à ce régime de prendre une telle initiative d’organiser une rencontre pour accompagner
les transitions politiques en cours dans certains pays d’Afrique alors que ce même régime a été le fossoyeur de la transition politique dans notre pays par le passé, foulant au pied la constitution de la République et refusant tout respect de nos lois régissant les élections transparentes et démocratiques?

3) Comment peut-on promouvoir le respect des droits humains lorsqu’on a des centaines de prisonniers politiques ( Jean Paul OMOULOU, Aziz GOMA, madame TRAORE Leyla et les autres) qui croupissent en prison et maintenus des milliers de Togolais en exil ( Mgr Kpodzro, Agbéyomé KODJO et les autres)? Que dire des nombreux victimes de la barbarie politique érigée en règle au Togo (Enseignants syndicalistes exclus, victimes des incendies des marchés, la famille de Toussaint Bitala MADJOULBA et bien d’autres)!

4) Comment peut-on promouvoir la bonne gouvernance dans l’intérêt des populations lorsque le même gouvernement protège les auteurs des multiples crimes économiques ( pétrolegate, Covidgate etc..) et fait de
l’impunité son mode de fonctionnement plongeant la majeur partie des Togolaises et des Togolais dans la misère et dans l’indignité totale?

En somme, le pouvoir Togolais, souffrant de toute légitimité à l’intérieur, ne chercherait-il pas à travers cette initiative les moyens de se donner une légitimité à l’extérieur?

Au vu de toutes ces incohérences qui caractérisent la démarche des initiateurs de ce forum,

La DMP invite les acteurs politiques des pays où se déroulent les changements révolutionnaires notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger à faire preuve de courage pour demander au gouvernement Togolais de donner les leçons derrière cette initiative par l’exemplarité.

La DMP estime qu’il est temps que le gouvernement Togolais s’arme aussi de courage pour tourner la page de la politique de tromperie et de l’hypocrisie diplomatique pour enfin se convertir et déployer une ambition républicaine,
la seule capable de faire renaître le Togo de ses déchirures.

C’est à partir de là qu’il pourra véritablement engager avec courage et détermination notre pays sur la voie de la réconciliation et de la paix véritable.

Sur ce chapitre, la DMP salue la récente initiative prise par quelques personnalités togolaises de la diaspora invitant l’ensemble de la classe politique et surtout le régime RPT/ Unir et Faure Gnassingbé à opter pour la Gouvernance
Inclusive de Transition Éthique pour éviter toutes autres épreuves inutiles à nos populations.

Cette Gouvernance Inclusive de Transition Éthique est articulée autour des trois pôles essentiels suivants:

  • Une déclaration d’amnistie générale
  • la Libération de tous les prisonniers d’opinion
  • La convocation des assises générales intégrales de la République.

Ces trois pôles qui correspondent parfaitement aux revendications maintes fois exprimées par la DMP doivent s’inscrire dans le cadre des discussions qui seules peuvent permettre le renouvellement consensuel de la CENI, de la cour Constitutionnelle et régler les questions relatives à la prorogation du mandat de l’actuelle Assemblée Nationale qui arrive à échéance dans deux mois. Les réformes électorales notamment le découpage électoral doivent trouver
leurs solutions dans ce cadre.

La DMP demande aux populations Togolaises dans leurs composantes, seuls maîtres de leur destin, de rester mobilisés pour faire enfin bouger le statu quo au Togo.

Fait à Lomé le 29 octobre 2023

La conférence des présidents.

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