Déconnexion culturelle et linguistique: Un « panafricaniste climatisé » hué par son auditoire africain

Depuis un certain temps, le panafricanisme passe pour l’idéologie politique la plus vendue par une race d’individus pour parvenir à leurs fins, distinctes des aspirations populaires. Ces derniers dont le train de vie, l’arrogance et l’impassibilité contrastent avec les discours panafricanistes qu’ils passent leur temps à claironner sur tous les toits, se révèlent complètement en déphasage avec leur public. Il n’y a pas longtemps, un d’entre eux, victime de sa déconnexion culturelle et linguistique, a essuyé les quolibets d’un auditoire africain, à qui il s’adressait en français.

Bien dressé sur ses trente un, à savoir, veste cravate, chaine en or, lunettes de soleil et un style excentrique, l’individu se mit à livrer à son auditoire, un discours sur le panafricanisme, une philosophie politique qui s’impose comme une vision sociale, économique, culturelle et politique d’émancipation des Africains et un mouvement qui vise à unifier les Africains du continent et de la diaspora africaine en une communauté africaine mondiale.

Dans une envolée lyrique et un style savant, il expliquait comment, la certitude que les peuples d’Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et comment leur progrès social, économique et politique est lié à leur unité, se situent au cœur de ce principe. Son objectif ultime étant la réalisation d’une organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d’Afrique. Il n’éprouvait aucun mal à citer ou paraphraser les figures emblématiques de cette idéologie, notamment, Dr Kwame N’krumah et le Capitaine Thomas Sankara.

Mais force est de constater que de tels discours envoûtants ne produisaient nullement sur le public, l’effet escompté. Pas d’applaudissements nourris, pas de slogans de ralliement, pas d’adhésion manifeste de la part d’un auditoire qui suivait, religieusement cette prestation insolite du ‘’panafricaniste climatisé’’. Et pour cause.

Lorsque le fameux orateur s’adresse en français à son auditoire africain, ce dernier lui répond en dialecte local. Mais ne comprenant pas, il leur lança : « Je ne parle pas votre langue, mes amis ! », une réaction qui déclencha un florilège de moqueries et d’injures à son encontre, en dialecte local. Choqué que « Le climatisé-là, il ne parle que la langue des Blancs », le public ne lésina sur aucun moyen pour exprimer bruyamment sa frustration.

Dans les rangs de l’auditoire, l’indignation est à son comble. Comment peut-on prétendre parler, en français, du panafricanisme à des africains qui ne comprennent pas cette langue des Blancs ? Comment un individu qui ne pipe pas un seul mot du dialecte local, peut-il oser s’adresser à un public africain qui ne parle pas la langue des Blancs, dans cette langue ? Telles sont, entre autes, les questions qui fusaient du public qui assimilait la chose à une provocation.

Tout porte à croire que ce manque de notion d’approche participative dans l’organisation d’une telle rencontre publique, dénote d’un empressement maladif, pour livrer un message auquel on croit soi-même, peu ou prou. Ce qui est inadmissible pour quelqu’un désireux de faire passer un message en vue d’une profonde et sincère transformation sociale.

L’attitude de ce panafricaniste ‘’climatisé’’ confirme tout le mal dont on pense de ces individus qui brandissent des théories panafricanistes pour assouvir des instincts inavoués, sans commune mesure avec les aspirations des africains. Peut-il tirer leçon de ce camouflet pour s’engager désormais dans la lutte en vue de l’instauration du véritable panafricanisme pour le bien des peuples africains ?

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