Agir pour l’abandon des mariages d’enfants au Togo

Des organisations unissent leurs forces pour mettre fin à cette pratique primitive. Le projet « Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants » (AAME) au Togo lancé depuis 2023, mis en branle mardi 28 janvier. Ces entités plaident en faveur de la révision de certains articles du code de l’enfant et du code des personnes et de la famille.

WiLDAF-Togo, FAMME et une trentaine d’OSC main dans la main font désormais barrière au mariage d’enfants au Togo, un fléau qui brise des vies et éteint des rêves. Parmi les histoires tragiques qui continuent de hanter leur travail dans les différentes communautés pour faire prévaloir la protection de l’enfant, surtout de la jeune fille en ce 21° siècle, il y a celle de cette jeune fille de 13 ans dite « Justine », mariée de force à Asramatou, dans un village de la préfecture de Haho. Afin de mettre fin à cette pratique éhontée, elles lancent le projet « Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants » (AAME).

« Ce drame aurait pu être évité. Cette vie aurait pu être sauvée. Cette histoire est le reflet malheureux et cruel de ce que subissent des milliers de jeunes filles chaque année au Togo. Le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants au Togo, que nous portons avec l’appui de nos partenaires de la société civile, n’est pas qu’une initiative parmi tant d’autres Aujourd’hui plus que jamais, il devient un cri de révolte, un appel à l’action et un engagement collectif pour dire stop à cette injustice faite aux enfants sur la terre de nos aieux », lit-on dans leur déclaration.

En clair, WiLDAF-Togo, FAMME et la trentaine d’OSCc souhaiteraient qu’elle soit la dernière.
Face aux professionnels des médias, elles ont donné le visage à des chiffres qui soutiennent le phénomène.

Selon les statistiques de l’UNICEF en 2022, 752.00 enfants au Togo sont touchés par ce phénomène, 31% de femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans. Dans certaines contrées de notre pays, ces chiffres atteignent des proportions inquiétantes, 94% à Takpamba (Oti sud), 72% à Tchanaga (Oti) et 50% à KriKri (Tchamaba). Les mariages précoces entraînent des conséquences graves : abandon scolaire, risques sanitaires (grossesses précoces), et privation de droits.

Au Togo, selon les dernières données disponibles, 752.000 enfants sont touchées par les mariages d’enfants, 31% de femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans, selon les chiffres d’Unicef 2022. Dans certaines contrées de notre pays, ces chiffres atteignent des proportions inquiétantes, 94% à Takpamba, 72% à Tchanaga et 50% à KriKri. Ces chiffres représentent 7 filles sur 10. Et derrière leur froideur apparente, ces chiffres traduisent des drames humains, des enfances volées et des vies sacrifiées. Il s’agit d’une problématique profondément enracinée dans des traditions, mais aussi alimentée par des défis socio-économiques, juridique et l’inapplication stricte des lois devant protéger les enfants et le silence coupable de la société.

Selon les porteurs de ce projet, cette dynamique ambitionne de mettre fin aux mariages d’enfants au Togo et au Mali à travers des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de renforcement des capacités.

« Nous en appelons au gouvernement, pour appliquer une politique de tolérance zéro envers les auteurs et les complices de cette pratique. Pour cela, nous plaidons en faveur de la révision de l’article 267 du code de l’enfant et 43 du code des personnes et de la famille qui autorisent une dispense d’âge à 16ans pour le mariage et les articles 269 du code de l’enfant et l’article 44 du code des personnes et de la famille qui admettent le consentement des mineurs afin de ne laisser aucune brèche ouverte pour marier les jeunes », ont-elles lancé.

Pour elles, la rencontre avec la presse marque une étape cruciale dans leur combat commun.

Pour les actions de terrain , des campagnes de sensibilisation communautaire, l’organisation de débats publics, ateliers et dialogues intergénérationnels, le dialogue national avec les acteurs étatiques sont prévues. Aussi, des plaidoyer sont à l’agenda avec des partenaires. Il s’agira d’intensifier la collaboration avec le gouvernement non seulement pour renforcer et améliorer les lois et politiques ayant pour but de protéger l’enfant tout en lui assurant aussi l’accès aux droits à la santé sexuelle et reproductive mais aussi et surtout appliquer les lois contre les mariages d’enfants.

Le grand ambition est toucher les zones les plus reculées dans la lutte.

NPA

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