Grand colloque sur Gnassingbé Etienne Eyadema à Lomé

20 ans après son décès, la vie du Général Gnassingbé Etienne Eyadema, Père de la Nation, Président de la République togolaise du 14 avril 1967 au 5 février 2005, suscite réflexions. C’est pour comprendre l’homme dans sa philosophie et ses œuvres que cette parenthèse est organisée pour remonter le repère qui fonde la nation togolaise.

Le samedi 05 février 2005, s’est éteint Gnassingbé Etienne Eyadema. 20 ans après, Lomé lui rend un vibrant hommage à travers un grand colloque. Des personnalités venues du Burkina Faso, du Bénin, du Congo Brazza, de la Côte d’Ivoire et du Tchad apportent leurs témoignages sur ses engagements.

Le présent colloque répond ainsi à la préoccupation des chercheurs et au souci des organisateurs de réfléchir sur l’œuvre de l’homme, notamment son engagement en faveur de la paix, et le progrès économique au Togo, ce qu’il fut pour le Togo et l’Afrique, afin que la jeune génération puisse s’approprier ce pan de l’histoire du pays. C’était en présence du Cheffe du gouvernement, Victoire TOMEGAH DOGBE.

« L’objectif de ce colloque est de revisiter les grands moments de l’engagement de Gnassingbé Etienne Eyadema en faveur de la paix au plan national et régional. Il s’agit d’analyser la contribution de l’homme dans le développement socio-économique du Togo », a déclaré Professeur Kodjona Kadanga, Président du comité scientifique du colloque.

Les chercheurs invités auront à appréhender les différentes problématiques à travers deux axes:
Axe 1: Gnassingbé Etienne Eyadema et les enjeux de paix en Afrique.
Axe 2: Gnassingbé Etienne Eyadema, du soldat à l’homme politique.

A travers ses œuvres à la tête du Togo, Gnassingbé Eyadema a marqué la vie socio-politique, économique et culturelle du pays.

En rappel, l’indépendance du Togo fut proclamée le 27 avril 1960 avec Sylvanus OLYMPIO, Père de l’indépendance. Le 13 janvier 1963, dans un contexte d’instabilité sociopolitique des indépendances africaines, instabilité à laquelle le Togo n’a pas échappé, survint le 1er coup d’Etat militaire. Appel fut fait à Nicolas Gruniskry pour former un gouvernement. Son pouvoir de 1963 à 1967 censé tourner la page de cette instabilité, n’a pas réussi. Un 2ème coup d’Etat intervint le 13 janvier 1967. Le Colonel Kléber Dadjo assuma par intérim la charge de président de la République du 13 janvier au 13 avril 1967 avant de céder le fauteuil présidentiel le 14 avril 1967 au Général Gnassingbé Eyadema.
Au regard des divisions profondes dans le pays, il amorce une politique de réconciliation nationale et de relance de l’économie du pays qu’il poursuivit tout le long de son parcours politique.
Ainsi au plan socio-politique, le Général Gnassingbé Eyadema, dans sa quête permanente de réconciliation, ramena la cohésion nationale. Au plan socio-économique, pour le développement du Togo, il se lance dans la politique de construction de grandes infrastructures administratives. Sur le plan extérieur, à travers sa vision stratégique et sa diplomatie, Eyadema contribua de manière décisive à la consolidation de l’intégration sous-régionale. Il fut l’un des acteurs de la création de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le traité de Lagos signé le 28 mai 1975 consacra cette initiative. En outre, Eyadema joua un rôle prépondérant dans la résolution des conflits en Afrique, notamment:

-En 1972, au lendemain de la guerre de Biafra, il joua un rôle déterminant dans le processus de normalisation entre les présidents de la République fédérale du Nigeria et du Gabon.
-En décembre 1974, il joue un rôle décisif pour une solution négociée du litige frontalier entre le Mali et le Burkina Faso.
-En 1976, il décrispa la brouille survenue entre le Gabon et la Côte d’Ivoire.
-En juillet 1967, il permit à l’Egype et à la Libye d’éviter un affrontement en faisant le voyage de Tripoli et du Caire et présida au projet d’accord pour la normalisation des actions entre les deux pays.
-En mars 1978, il contribue à réconcilier la Guinée, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
-En avril 1980, il n’hésita pas à franchir le fleuve Charil en pirogue sous des tirs d’armes automatiques pour rechercher une solution au problème tchadien.
-En 1996, au Liberia, grâce à sa diplomatie et ses efforts, il réussit à faire créer une plateforme de négociation permettant d’aboutir à un cessez-le-feu et faire mettre en place un gouvernement de transition.
-A partir de 1991, la Sierra Leone ravagée par la guerre civile, en tant que médiateur, Gnassingbé Eyadema contribua à orienter les négociations de paix qui aboutirent à l’accord de paix de Lomé en 1999.
-A partir de 2002, en Côte d’Ivoire, lors de la crise politico-militaire, il participe activement à la négociation ayant abouti à des accords en 2003.

Le colloque est un hommage et une reconnaissance à Gnassingbé Etienne Eyadema, reconnaissance considérée comme une valeur africaine.

NPA

joindre linterview.tg sur le 90-84-26-63/97-65-47-04

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