L’opposition dénonce un coup d’Etat au Togo

L’opposition qualifie de « coup d’Etat » et de « coup de force » le projet de révision constitutionnelle au Togo. Elle a situé la presse ce jeudi sur sa manifestation des 12 et 13 avril.

En rappel, Par courrier en date du 08 avril 2024, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, Hodabalo Awaté leur a signifié l’interdiction des trois (03) jours de manifestations, prétextant que le délai de cinq (05) jours ouvrables exigé par la loi sur les manifestations n’est pas respecté et que l’itinéraire indiqué viole également une disposition de ladite loi.

Les partis ADDI, ANC, FDR, PSR, PARTI DES TOGOLAIS, DMP, CARTransition, UDS TOGO, FCTD, GMC ont rencontré la presse nationale et internationale jeudi.

Occasion pour les premiers responsables de ces partis politiques d’informer l’opinion qu’ils ont rencontré les ministres Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile et le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires le 09 avril.

Ce que ces ministres ont laissé entendre lors de la rencontre

Le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires a déclaré de manière péremptoire qu’il détient des informations graves et dignes de fol selon lesquelles les organisateurs des manifestations projettent:
de passer outre l’interdiction
de s’attaquer aux forces de l’ordre et de sécurité
de s’attaquer aux domiciles des députés
de déloger les élèves pour se joindre aux manifestants.
Les responsables conviés à la rencontre ont tour à tour pris la parole pour réfuter ces accusations graves en les qualifiant de fausses et gratuites parce que ne reposant sur aucun élément fiable mis à leur disposition et ont fait savoir au Ministre que s’ils étaient animés par l’esprit de passer outre son interdiction, ils ne lui auraient pas écrit le 09 avril pour ramener les manifestations aux 12 et 13 avril, avec la proposition d’un nouvel itinéraire.

Selon ces partis politiques de l’opposition, après des explications convaincantes, le Ministre a déclaré les avoir compris.

Grand a été leur surprise, la publication d’un communiqué du gouvernement qui réitère les mêmes accusations graves dénuées de tout fondement et qui ne fait aucune référence à la rencontre des deux parties.

Il s’agit donc d’un plan machiavélique orchestré par le régime en place pour étouffer toutes manifestations publiques en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents, a déploré ces opposants.

« Le régime est coutumier de ces montages grotesques dont il se sert souvent pour accuser injustement les militants de l’opposition », lit-on dans leur déclaration.

Et d’ajouter qu’en « en 2013, le pouvoir a commencé insidieusement à accuser l’opposition d’organiser des militants pour brûler des stations d’essence avec des bidons d’essence qu’ils transporteraient. La suite on la connait; des responsables et militants des partis d’opposition ont été arrêtés et inculpés comme auteurs des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara. Certains d’entre eux sont morts en prison, d’autres sont libérés après de longues années sans procès. Jusqu’à ce jour les vrais auteurs de ces incendies ne sont pas connus.
En 2017, le pouvoir a montré des images de prétendus manifestants brandissant des armes lourdes, identifiés comme des djihadistes. Il s’en est servi pour faire sortir sa milice qualifiée de groupe d’autodéfense qui a fait de nombreux blessés graves dans les rangs des paisibles citoyens togolais
».

Ces organisateurs des manifestations des 11, 12 et 13 avril 2024, interdites par le Ministre avouent êtes persuadés que les accusations qu’ils qualifient de « gratuites » et « mensongères » portées contre eux répondent à la même stratégie macabre pour les accuser plus tard et à tort d’actes commandités par le pouvoir lui-même.

L’objectif de leur conférence de presse de ce jeudi est de prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur tout ce qui adviendra et qui sera uniquement du fait du pouvoir.

En clair, l’opposition dénonce un « coup d’Etat » par le pouvoir de Lomé.

Dans leur déclaration, ces partis ont rappelé que la liberté de manifester est un droit garanti par la Constitution togolaise et dont ils ne peuvent être privés par des artifices montés de toutes pièces.

Ils appellent donc les Togolaises et Togolais à assister massivement aux manifestations des 12 et 13 avril 2024 pour dire non à la constitution frelatée que le régime et ses acolytes cherchent à leur imposer. Des sympathisants ont donné un avant goût de cette manifestation à la fin de la conf de presse.

reste à savoir si malgré le changement d’itinéraire, la manifestation aura lieu.

affaire à suivre.

NPA

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