Togo/Présidentielle 2020: Isabelle Ameganvi « La déclaration de Mr Trimua sur le financement public de la campagne dénote d’une perversité et de la provocation. UNIR a trouvé tous ces moyens où pour faire la campagne que nous constatons sur le terrain ? »

Le sujet fâche et continue de faire assez de bruits depuis le début de la campagne électorale. Onze jours après, les sept candidats ne sont toujours pas rentrés en possession des 500 millions de financement public de la campagne.

Sur une radio locale ce lundi, Madame Isabelle Ameganvi, 2éme Vice présidente du parti l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a dit son raz-le-bol par rapport à ce qu’elle qualifie de mépris envers les six candidats de l’opposition.

Pour elle, le fait de priver les candidats de l’opposition de cette caution est un complot pour assécher et affaiblir les partis politiques afin de ne pas leur permettre de faire campagne comme ils le souhaitent.

Le paradoxe est que même le parti au pouvoir Union pour la République (UNIR) se plaint de ne pas toucher ce montant.

« Ne pas reçevoir le financement public pénalise notre parti parce que nous avions des charges. On espère rentrer rapidement en possession de cette caution pour répondre aux besoins qui s’imposent à notre parti » a fait savoir Mr Trimua, militant d’UNIR.

A cette déclaration Madame Ameganvi répond :
« La déclaration de Mr Trimua sur le financement public de la campagne dénote d’une perversité et de la provocation. UNIR a trouvé tous ces moyens ou pour faire la campagne que nous constatons sur le terrain ? » se questionne-t-elle?

Et d’ajouter que  » J’étais dans un débat avec Mr Trimua sur rfi dans lequel il louait son champion estimant que le Togo est le seul pays au monde dans lequel le gouvernement finance la campagne des candidats et que cela prouve que Faure Gnassingbé est un homme qui incarne la démocratie. Aujourd’hui, il se plaint de ne pas toucher cette caution et cela aurait des impacts sur UNIR. Ce Mr se moque de tous les Togolais ».

Selon l’ex député à l’Assemblée Nationale, le parti UNIR dépense des sommes extensibles sur le terrain pour sa campagne. Pour elle, c’est scandaleux la manière avec laquelle ce parti bat campagne à l’intérieur du pays.

« Dans les plateaux par exemple, même les enfants qui n’ont pas l’âge de voter ont au moins six tricots chacun. Des gadgets inimaginables sont distribués. Que dire des sacs de riz, de l’argent distribué. Que Mr Trimua se plaigne que son parti souffre de cette absence de financement public, j’affirme que cela dénote d’une perversité et d’une provocation » a t’elle martelée.

Quant à l’argument selon lequel les cadres du parti UNIR cotisent pour les activités du parti, Isabelle se demande si ce sont ces cadres qui mettent du kerozène dans l’hélicoptère de Faure Gnassingbé pour sillonner tout le pays à cette campagne.

Pour elle, les sept candidats devraient être traités au même rang à ces élections. Faure Gnassingbé ne devrait pas avoir de privilège plus que les autres. Même la loi fixant les limites par rapport au montant à dépenser lors de ses campagnes n’est pas respecté, dénonce la militante de l’ANC.

« L’achat des tricots d’UNIR dépasse déjà ce montant fixé » a t-elle ajoutée.

Jusqu’ici, le gouvernement ne s’est toujours pas prononcé sur cette affaire qui cristallise les débats. Les candidats n’ont que quatre jours encore pour séduire l’électorat en leur faveur sans le financement public pour le moment.