Guinée Conakry/ Élections 2020 : l’OIF notifie son retrait du processus électoral

A quelques semaines du scrutin présidentiel en Guinée Conakry, Alpha Condé perd le soutien de l’OIF dans le processus électoral.

Dans un communiqué en date de lundi 24 février, rendu public, signé par la secrétaire général, Louise Mushikiwabo, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) annonce son retrait de tout le processus électoral pour les différentes élections en Guinée Conakry.

Cette décision se justifie par de nombreuses insuffisances observées dans le processus électoral de mars prochain. L’organisation résulte de l’engagement du Président Alpha Condé à tenir les élections législatives couplées avec le référendum sur le projet de nouvelle constitution, le 1er mars 2020.

Louise Mushikiwabo dénonce de graves irrégularités liées au processus en cours, notamment les cas de doublons que contient le fichier électoral qui n’ont pas été purgés. Elle se dit prête à accompagner le pays si la classe politique et l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus électoral arrivent à un consensus qui rassure chaque partie sur le nombre de participants.

Il faut aussi rappeler que mi-octobre, les principaux partis d’opposition ont boycotté le projet de référendum d’Alpha Condé, évoquant une manigance du Président pour s’offrir un troisième mandat.

L’OIF invite donc les autorités guinéennes à prendre toutes les mesures idoines pour éviter toutes catastrophes qui pourraient conduire à un bain de sang lors des élections.

Pour information:

Mme Louise Mushikiwabo avait déployé du 10 novembre 2019 au 7 février 2020, sur demande de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à Conakry, une mission d’assistance de l’OIF sur l’étape de révision exceptionnelle des listes électorales.

L’audit international de 2018 avait révélé que le fichier électoral de 2015 comportait 2.490.664 électeurs problématiques, qui, bien que n’étant pas repassés en 2019 devant les Commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CAERLE) pour confirmer leur inscription, continuent malgré tout de figurer dans la base de données actuelle. Les insuffisances constatées sur ces effectifs incluent notamment un certain nombre de cas d’électeurs décédés, non déclarés ainsi que des doublons. Au total, il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification, bien que la loi prévoie 6 types de pièces pour justifier l’identité et l’âge de l’électeur.

Sur le constat de ces insuffisances qui persistent, et qui ont été particulièrement signalées à la Commission électorale lors de la récente remise du rapport de mission, il sera difficile pour l’OIF de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée.

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