Togo/Décès de Dominique Aliziou: Arimiyao Tchagnao: « Je suis désolé de constater qu’il y a des Togolais qui semblent se réjouir de la mort de Dominique »

Suite à la mort, le vendredi 27 mars, du journaliste Dominique Aliziou, des suites du coronavirus, le monde de la presse est en émoi. Les réactions se multiplient sur la toile et dans les médias traditionnels pour rendre hommage à celui que d’aucuns n’ont connu qu’à travers les médias.

Si pour certains, la mort du confrère fait mal, pour d’autres par contre, ce décès est une ironie du sort vu la ligne éditoriale de l’homme. Quoi qu’il en soit, doit-on se réjouir de la mort d’un être humain, s’interroge le président du Conseil National des Patrons de Presse (Conapp), Arimiyao Tchagnao.

Dans une interview accordée à Radio Carré Jeunes (103.1 Fm) ce samedi 28 mars 2020, le directeur de publication du journal « Nouvelle Opinion » se dit attristé de lire sur les plateformes des réactions qui se réjouissent de la mort du confrère.

« Je me suis senti désolé de voir qu’il y a des Togolais qui semblent se réjouir de la mort de Dominique. Qu’il y ait des compatriotes qui pensent que ce qui est arrivé à Dominique serait peut-être réservé à une couche sociale où à un clan politique, cela est vraiment incompréhensible. Je voudrais nous inviter tous à une prise de conscience. Nous devons comprendre qu’une pandémie peut être comparable au développement. Aussi bien que le développement ne choisit pas les individus, leur bord politique et leur rang social, de cette même façon, la pandémie qui a mis à genoux tout le monde, ne choisit pas ses victimes . Lorsqu’on construit une route au nom du développement, elle est profitable à tout le monde quel que soit votre bord politique. De la même manière, une pandémie, quand elle arrive, tout le monde se sent menacé« , a indiqué le président du Conapp.

M. Tchagnao a rappelé que ce que le monde affronte aujourd’hui est un monstre qui échappe même aux grandes puissances. Tous les Togolais doivent pour une fois oublier leur bord politique et se mettre ensemble pour contrer le mal.

« Nous sommes en face d’un mal qui nous impose une acceptation des uns et des autres, à taire nos divergences, qui nous appelle à plus d’unité qui est le seul prix à payer pour sortir gagnant de ce combat. Je nous invite à adopter la même dynamique qui avait prévalu contre la maladie Ebola et qui avait permis à notre pays de se mettre à l’abri« , a-t-il ajouté.

Le patron du Conapp a humblement invité les Togolais à respecter l’âme du confrère Dominique Aliziou.

« La mort est là aussi bien pour les gouvernants, les grandes puissances, les journalistes, que pour tout le monde. Personne n’est à l’abri. Nous sommes tous des humains et par ricochet des vulnérables. Restons donc vraiment des humains!« , a-t-il exhorté.

Pour Arimiyao Tchagnao, le journaliste Dominique Aliziou a marqué son temps, car il fut un grand homme.

« Je reste convaincu que dans la mémoire de tous, le nom et les œuvres d’Aliziou resteront toujours gravés« , a-t-il conclu.

La corporation des journalistes, la famille et les amis n’ont pu rendre un dernier hommage au défunt qui a été inhumé dans la nuit de vendredi.

NPA

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