Togo/Pour avoir voulu simplement faire son travail, le journaliste Aristo a passé une nuit au SCRIC

Pour avoir voulu couvrir l’arrestation d’Agbéyomé Kodjo comme les autres confrères ce mardi 21 avril, le journaliste Aristo a été arrêté et détenu au SCRIC hier matin. Sa moto et celle d’une consœur confisquées.

Les journalistes sont-ils devenus une cible pour nos forces de l’ordre? Sinon comment comprendre que l’on tire des gaz lacrymogènes sur le terrain en les visant pendant qu’ils ne cherchaient simplement qu’à faire leur travail?

« Mrs, vous n’êtes pas invités à la fête de ce matin. Cherchez-vous un autre endroit où rester. Dégager des lieux !!« , ce fut le discours servit aux journalistes venus faire simplement leur travail hier mardi lors du « film » Agbeyomé Kodjo dans le quartier Nukafu-Foreiver.

Les hommes en uniforme n’ont pas seulement défoncé les portes, tiré les grenades lacrymogènes et bastonné les gens dans le domicile d’Agbéyomé Kodjo hier mardi. Ils ont également pris pour cible les journalistes qui étaient sur le terrain pour couvrir cette descente musclée.

Visiblement, l’arsenal de guerre déployé ce matin dans le quartier Nukafu n’a pas aimé la présence des journalistes. A un moment donné, les éléments venus pour arrêter Agbéyomé Kodjo ont intimé l’ordre aux journalistes de quitter les lieux, après avoir tiré des grenades lacrymogènes sur le groupe des hommes des médias pendant au moins trois fois.
Le temps pour les confrères de prendre leur moto et de s’en aller, les hommes en uniforme les rattrapent.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? », demande un gendarme aux journalistes. « Vous nous avez demandé de quitter les lieux, c’est ce que nous faisons », a répondu un confrère et une consœur.

« Donner les clés de vos motos!! Donner les clés » demanda l’homme armé!!

Ce que nos confrères ont refusé de faire en présence du groupe de journaliste.

« Vous nous aviez demandé de partir, et c’est ce que nous faisons » ont-ils répondu.

A peine le confrère Aristo a fini ses mots qu’il entend d’un ton grave : « Embarquez-les avec leur moto ! ». Le journaliste a été transporté par quatre soldats sous les cris de la population. Une scène spectaculaire devant laquelle les autres journalistes étaient impuissants ne pouvant pas prendre d’image ou réagir de peur d’être battus ou emportés aussi.

Dans la foulée, notre confrère Aristo Tesko de la Rédaction Togo Actualités a été embarqué avec sa moto. La moto de la consœur Faré-Kpadja Sherifa a aussi été embarquée.

« Si c’est que tu n’es pas une femme, on va t’embarquer aussi. Mais je te fais grâce », lui a lancé au visage l’un des éléments.

Depuis hier mardi matin, Aristo Tesko se trouve dans les locaux du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie nationale. Sa seule faute et celle des autres confrères, c’est d’avoir tout simplement voulu faire son travail.

Comment peut-on pointer les gaz lacrymogènes vers des journalistes venus simplement faire leur travail, bien identifiables par leur gilet et qui ont été déjà écarté très loin de l’endroit où déroule les hostilités qu’ils devraient couvrir?? Les journalistes, sont-ils désormais pris pour cible sur les lieux de pareils reportages déjà difficiles ?

Dans les tracasseries par les responsables de certaines organisations de presse pour la libération du confrère, les officiers du SCRIC informent que Aristide est un récidiviste, qu’il avait embêté les forces de l’ordre le 28 février dernier lors de la manifestation organisée par Mgr Kpodzro et qu’il a été arrêté dans la maison de Mr Agbeyomé. Aussi, ils lui reprochent de détenir des choses compromettantes dans son téléphone portable.

Le mensonge semble être congénital chez certains de nos forces de l’ordre dans notre pays!!

Grâce à l’abégation des responsables des organisations de presse, Aristo à ou rejoindre sa famille ce matin.

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