Togo/ Medissa Sama : « L’Etat doit prendre plus de risques pour nous les entrepreneurs en cette période de Covid-19 »

L’une des missions de la plateforme Bouge avec le 228 est de donner la parole aux entrepreneurs togolais pour leur permettre de lever le voile sur leurs activités.
Ce mercredi 29 avril, ce regroupement de journalistes était dans les locaux du restaurant « La marmite du terroir » pour rencontrer la responsable, Madame Medissa Sama Padassé.

Le restaurant « La marmite du terroir’’ a pour objectif de valoriser les plats du Togo. Il est basé sur trois piliers, notamment : valoriser les plats, les langues et les danses du Togo. Le restaurant offre son cadre pour les prestations de chants et de danses du terroir pour promouvoir la culture togolaise. C’est ce qui explique son slogan « Le retour à nos sources ».

Au restaurant « La marmite du terroir », vous trouverez des boissons locales naturelles comme du Tchouk, du Déha, du Alangban, du Bissap et d’autres jus bons pour la santé. Les plats sont ceux du Togo comme Kodoryor, Tibani, Yato, le Fonio, Yébéssési, Adémè six pièces, Fufu, etc. Avec de la viande et du poisson naturels. L’objectif étant de fournir la santé à la clientèle à travers ce qu’elle mange.

Bientôt 4 mois que  » La marmite du terroir » est ouvert pour proposer des mets du 228 au grand public.

Qui parle de mets du Togo, parle d’approvisionnement. Le Togo étant en état d’urgence, pas facile de s’approvisionner les produits de premières nécessités.

« Avant le Covid-19, nous nous approvisionnions un peu partout. A Dapaong par exemple, à Kara, à Kétao, à Sokodé, à Sotoboua, à Akébou, à Kpalimè et à Aného, pour ne citer que ces localités-là. Aujourd’hui nous n’avons plus les mêmes opportunités parce que c’est difficilement que les marchandises passent. Pour les ignames par exemple, la dernière fois que nous les avions commandées, c’est trois fois plus cher que nous avions payé. Tout demande un coût élevé vu la crise sanitaire actuelle. Avec le coronavirus, notre chiffre d’affaires a drastiquement chuté. Avant on ouvrait 24h/24 avec un plus grand personnel. Mais à cause de la crise actuelle, les gens ne viennent pratiquement plus. Notre approvisionnement est extrêmement limité aujourd’hui. La plupart de ce que nous faisons est commandé à Lomé« , a expliqué Madame Sama.

Le Covid-19 a un impact considérable sur les activités du restaurant. Les habitudes ont changé à « La marmite du terroir » face à la nouvelle situation. 14 personnes ont perdu leur boulot, les propositions de plat à valoriser ont diminué, le partenariat avec d’autres entrepreneurs de produits locaux résigné. La situation n’avait donc pas été anticipée.

« Ce que nous traversons en tant qu’entrepreneur depuis le début de la crise n’est pas du tout facile. En termes d’impact personnel, déjà c’est grand. On ne perd pas que de l’argent, mais aussi on découvre qu’il y a des choses qu’on aurait dû faire. Vous vivons de l’inconfort entrepreneurial. C’est une période assez décisive pour nous entrepreneurs de repenser notre de manière de faire nos activités« , a ajouté la responsable du restaurant.

Medissa Sama

Pour Medissa, il faut réfléchir autrement, apprendre de nouvelles compétences pour son activité. C’est ce qui est fait au restaurant « La marmite du terroir ».

Afin d’anticiper sur de pareilles situations désormais, Madame Médissa Sama prévoit mettre en place un conglomérat d’entrepreneurs togolais qui va rassembler tous ceux qui font des activités génératrices de revenus et les médias. Il s’agit du Conglomérat des entrepreneurs du Togo (COGET). La structure est censée permettre aux entrepreneurs de s’organiser davantage, partager des idées, créer des opportunités et mutualiser les forces.

Dans son illustration, l’entrepreneur Medissa Sama n’a pas hésité à adresser un message au pouvoir public :
« Si nous voulons faire développer le Togo, ce n’est que sur les entrepreneurs qu’on peut le faire. Nous sommes confrontés à une crise à laquelle on ne s’attendait pas et qui met au ralenti toutes nos activités. L’autorité doit aider les entrepreneurs à survivre parce qu’après la crise, c’est le secteur économique qui va relancer le pays grâce aux opérateurs économiques nationaux. L’autorité doit prendre une mesure pour nous aider par rapport aux taxes et impôts. A la fin de la crise, on doit avoir des partenaires financiers pour nous aider. L’Etat doit prendre un peu plus de risque pour nous. Ce risque est de garantir aux partenaires financiers qu’il va cautionner les entrepreneurs à tous les niveaux de façon centralisée. Nos Etats doivent savoir aussi qu’aujourd’hui, la politique ne construit rien du tout. Il est essentiel que le pouvoir public laisse un peu la politique de côté et se concentre sur l’économie. Il faut miser sur les entrepreneurs car c’est l’une des solutions après le Covid-19 dans notre pays« .

Madame Médissa Sama est une entrepreneure togolaise qui a dû batailler pour s’imposer dans le monde des affaires au Togo. Coach et motivatrice, elle tient des formations le plus souvent sur le plan national. Responsable du restaurant « La marmite du terroir » à Lomé, elle envisage porter l’initiative aux Etats-Unis avec pour but de permettre aux Togolais de la diaspora de pouvoir manger les plats de chez eux et aussi faire connaître la richesse culinaire du Togo aux populations du pays de Trump.

NPA

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