Togo/ Covid-19 : Loïc Lawson : « Aucun média n’a reçu un kopeck de la part de l’Etat Togolais dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les gens ne nous respectent pas dans ce pays »

Le sujet fait débat depuis le début de la crise sanitaire au Togo. Les médias, en dépit des efforts consentis pour aider le pouvoir public à sensibiliser le public sur le danger que représente le Covid-19 et la situation du Togo en temps réel par rapport à la crise, n’ont reçu aucun soutien de l’autorité.
Aussi la crise frappe-t-elle de plein fouet les médias qui sont restés sans travailler depuis que la pandémie a déposé ses valises dans notre pays.

Invité sur une radio locale ce mardi 5 mai, le Directeur de publication du journal Flambeau des Démocrates et Président de la section Togo de l’Union de la presse francophone (UPF), Loïc Lawson est monté au créneau pour dénoncer cette indifférence de l’Etat envers le monde médiatique togolais.

« A ce jour, aucun média n’a reçu un kopeck de la part de l’Etat Togolais dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Est-ce-que vous trouvez cela normal que l’Etat se refuse d’accompagner les médias?’‘, a-t-il demandé.

Il y a quelques jours, la Haac a annoncé que le Chef de l’Etat a majoré l’aide de l’Etat à la presse de 50%. Une aide qui ira uniquement aux médias classiques et qui, selon certains patrons de presse, a pour but d’accompagner les hommes de médias dans la lutte contre le Covid-19. A ces arguments, Loïc Lawson répond:

« Que les gens arrêtent de défendre l’indéfendable. On ne doit pas confondre l’aide de l’état à la presse à un soutien pour la lutte contre le Covid-19. C’est une confusion et que les gens ne viennent pas défendre cela. Les autorités doivent plutôt dire, dans le cadre du Covid-19, nous mettons à la disposition des médias 400 millions ou un tel million. Ce qui représente 1% des 400 milliards débloqués pour lutter contre ce mal. Et plus tard dans la même année, on nous ajoute l’aide de l’Etat à la presse« .

Selon le patron de Flambeau des Démocrates et Président de l’UPF-Togo, à part les médecins, ce sont les journalistes qui font le gros du travail dans cette lutte. L’autorité doit leur accorder un peu plus d’attention.

« Si quelqu’un peut nous démontrer le contraire, qu’il le fasse. Toutes les communications pour sensibiliser le pays, ce sont les médias qui les font. Personne ne sait comment on paie les charges et le personnel. Au même moment, on nous insulte et on nous traite de journalistes affamés, de journalistes malheureux, qui ne se respectent pas et qui quémandent. Ce sont eux qui nous insultent comme cela, mais au même moment, ils ne nous donnent pas les moyens pour faire notre travail« .

Loïc Lawson déplore que certains dans la corporation veuillent faire seuls des négociations de couloirs, des pourpalers au nom de toute la presse.

« Personne ne vous calcule. Ils trouvent qu’ils faut écarter les autres parce que ce sont eux qui ont plus d’ora et donc il faut tout faire pour mettre en quarantaine les autres. Ils préfèrent à deux envoyer un courrier au nom de toute la presse. Ça n’existe nulle part, ce genre de comportement« , s’est-il indigné.

Pour ce grand homme des médias au Togo, tel que cela se passe aujourd’hui, les organisations de presse doivent toutes se mettre ensemble et demander à rencontrer officiellement le Président de la République pour lui faire part de leur inquiétude et le problème sera simplement réglé.

« Le Président sera étonné et aura l’obligation de céder. Ce n’est qu’ensemble qu’on pourra agir et avoir gain de cause« , a t-il fait savoir.

Le Covid-19 a mis au ralenti la plupart des activités de la presse togolaise. C’est une presse affaiblie qui se bat pour sortir la tête de l’eau face à cette crise sanitaire.

NPA