Interview / Atsou Atcha: « Nous souhaitons une discussion sur la suite du protocole d’accord signé le 19 avril 2018 et aussi dialoguer sur les dispositions qui sont nécessaires pour une rentrée apaisée dans le contexte actuel lié à la Covid-19 »
La pandemie de la Covid-19 a eu un serieux impact sur l’année scolaire 2019-2020.
En dépit de ces aléas, l’Etat a mis les bouchées doubles pour que l’année ne soit pas blanche.
Le 26 octobre prochain, une nouvelle rentrée s’ouvre avec de nouvelles dispositions envisagées par le gouvernement.
En prélude à cette rentrée, la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET) souhaite une discussion franche avec le gouvernement avant la rentrée.
Dans cet interview, M. Atsou Atcha, Secrétaire Général de la CSET donne plus de précision.
linterview.info: Bonjour Mr Atsa Atsou
Atsa Atsou: bonjour Mr le journaliste
Le gouvernement a annoncé la rentrée scolaire pour le 26 octobre prochain avec de nouvelles dispositions envisagées. A quelques semaines de cette rentrée, la CSET donne de la voix. Que demande la CSET?
Merci pour cette opportunité que vous nous donnez pour nous exprimer sur les préoccupations des enseignants, surtout à l’approche d’une nouvelle rentrée scolaire. En effet, le monde éducatif a connu beaucoup de soubresauts, surtout faute du non respect des engagements pris par le gouvernement. Suite à des mouvements de grève, un protocole d’accord a été signé le 19 avril 2018 entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation. L’objectif de cet accord était d’apporter l’accalmie dans le monde éducatif. Malheureusement, après un début de respect de cet accord, nous constatons un blocage sur certains points. Ce qui commence par faire resurgir de la grogne auprès des camarades enseignants.
C’est pourquoi, la CSET, en prélude à la rentrée scolaire, souhaite une discussion sur la suite du protocole d’accord et aussi dialoguer sur les dispositions qui sont nécessaires pour une rentrée apaisée dans le contexte actuel lié à la Covid-19.
Vous avez envoyé un courrier au ministre des Enseignements primaire et secondaire demandant l’ouverture d’une discussion. Pourquoi cette table d’échange est-elle si importante pour vous?
Effectivement, nous avons adressé un courrier en date du 22 septembre 2020 au gouvernement afin d’échanger sur certains points du protocole d’accord et les dispositions nécessaires que le gouvernement projette de prendre pour une bonne rentrée. Nous sommes dans une période exceptionnelle liée à la pandémie à coronavirus. C’est alors qu’il est nécessaire qu’une discussion franche soit menée pour préserver le calme dans le système éducatif.
Vous estimez avoir appris par voie de presse les mesures envisagées par le ministre Affoh Atcha-Dedji. Comment ça se fait, aucune rencontre n’a été faite avec les enseignants auparavant?
Nous avons effectivement appris par voie de presse certaines mesures envisagées par le gouvernement, surtout les cours qui vont s’étaler jusqu’à samedi. Il faut d’abord signaler que nous n’avons pas été associés à un travail de ce genre. Nous pensons qu’un travail préalable devrait être fait avec les syndicats, surtout que c’est une disposition particulière due à la pandémie. L’un des objectifs de notre courrier est de comprendre et de discuter de cette mesure annoncée par le ministre et aussi de discuter et d’analyser ce qu’elle implique.
La CSET affirme dans son courrier que cette manière de faire du ministre a fait l’objet de critiques acerbes auprès des enseignants et que cela n’augure pas d’une rentrée sereine. M. Atcha, que demandent les enseignants aujourd’hui à quelques semaines de la rentrée?
La réaction des camarades enseignants est bien légitime à notre sens, surtout du fait que ces enseignants sont des acteurs incontournables du système éducatif. Et donc, une nouvelle mesure les impliquant devrait être discutée et on devrait de voir ce que cela nécessite en terme de moyens à mettre à disposition pour l’implémentation de cette mesure.
Au rang des mesures annoncées, on retient la tenue des cours de lundi à samedi, y compris les mercredis après-midi. Aussi 30 élèves au plus seront-ils dans les salles de classe pour respecter la distanciation sociale en plus du port obligatoire de masque. Quelle appréciation faites-vous de ces nouvelles dispositions?
Ces dispositions sont dans l’ordre normal du respect des mesures barrières. Cependant, nous estimons qu’elles nécessitent des mesures d’accompagnement pour une bonne application. C’est pourquoi une rencontre est nécessaire pour en discuter.
Bientôt un nouveau gouvernement sera mis en place, quel est votre souhait pour le secteur de l’éducation avec ce prochain ministre des Enseignements primaire et secondaire?
Notre souhait reste toujours le même quel que soit le ministre ou le gouvernement qui est en place : les meilleures conditions de vie et de travail des enseignants pour un meilleur système éducatif.
Votre mot de fin
Nous espérons que les échanges qui auront lieu avec le gouvernement nous permettent de sortir le meilleur pour le système éducatif de notre pays qui a déjà trop souffert des malentendus et des débrayages occasionnant des pertes de temps et d’énergie.