Togo/Arrestation des membres de la DMK: Le FCTD tacle la justice togolaise

Les réactions se multiplient depuis l’enlévement de M. Djossou Dodji Gérard et l’interpellation de Mme Brigitte Kafui Adjamagbo.

Cette fois-ci, c’est le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) qui regrette que l’Etat au Togo soit devenu un cadre où règnent l’arbitraire et la terreur. Il a donné en exemples plusieurs faits qui certifient cette situation.

Le FCTD a profité pour tacler la justice togolaise. Le Professeur David Dosseh et son mouvement se demandent si la justice n’est active que pour décapiter les mouvements de contre-pouvoirs afin de faire taire toutes velléités de contestation de la mal gouvernance. Pour le FCTD, la justice se définit elle-ême comme une « justice à deux vitesses ».

FRONT CITOYEN TOGO DEBOUT
LE FRONT CITOYEN « TOGO DEBOUT » CONDAMNE L’INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE
ET DEMANDE LA LIBERATION DES RESPONSABLES DE LA DMK ET DES DETENUS POLITIQUES
DECLARATION
Une des missions de l’Etat est de garantir la sécurité à tous ses membres et de leur permettre de jouir pleinement de leurs droits. Mais un Etat qui ne respecte plus cette mission devient ce que
Frederich NIETZSCHE appelle un monstre marin. L’Etat devient de ce fait un cadre où règnent l’arbitraire et la terreur.

Ne sommes-nous pas dans cette situation aliénante pour les citoyens de notre pays, le Togo où les règles de l’Etat de droit ne sont que de simples écrits ? En refusant de faire du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales sa pierre angulaire, l’Etat togolais se comporte en Etat autoritaire dans lequel certains citoyens sont considérés par les pouvoirs publics comme des personnes assujetties n’ayant aucun droit.

En 2013, des responsables, des militants et sympathisants du Collectif « Sauvons le Togo » ont été interpellés et emprisonnés dans la ténébreuse affaire des incendies de Kara et de Lomé.

Après plus de cinq (5) années de détention, ils seront libérés en 2018 sans que la lumière ne soit faite jusqu’alors sur les circonstances de cette affaire.

Dans un passé récent, en Octobre 2017, des membres du Mouvement Nubueke sont arrêtés en dehors du cadre légal et du respect des règles procédurales sous le couvert de sept (7) chefs d’accusation dont « la détention illégale de matériel militaire ». Jusqu’à la fin de leur détention qui aura duré plus d’une année, rien n’est venu étayer ces accusations. De même en 2019, plusieurs militants ou sympathisants du PNP sont arrêtés en dehors du cadre légal et du respect des règles procédurales et croupissent depuis plusieurs mois en prison sans jugement.
Aujourd’hui nous apprenons l’enlèvement de M. Djossou Dodji Yawovi Gérard et l’interpellation
de Mme Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, tous accusés d’« atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ». Si l’Etat existe, il ne peut et ne doit jamais être l’oppresseur des citoyens et la sécurité
de l’Etat qui concerne tous les citoyens ne peut en aucun cas devenir la sécurité d’un individu.
Lorsque la justice de notre pays interpelle des citoyens et les accuse de « projet criminel » tendant à la « déstabilisation de notre pays », cela nous questionne au regard de ces antécédents. Notre justice se définit elle-même comme une « justice à deux vitesses » et surtout elle est demeurée strictement inactive depuis que de nombreux citoyens, dont des enfants ou
militants de l’opposition ont été assassinés, victimes de l’insécurité institutionnelle.
Lorsque les magistrats deviennent insensibles même aux infanticides et qu’ils donnent le sentiment d’une instrumentalisation de l’institution judiciaire, la Nation que nous voulons construire au Togo, sur la base de l’équité et du vivre-ensemble harmonieux verra difficilement le jour.

On est en droit de se demander si cette justice n’est active que pour décapiter les mouvements de contre-pouvoir afin de faire taire toutes les velléités de contestation de la mal gouvernance.
Le FCTD demande à ce que les personnes précitées et interpellées dans le cadre de cette affaire, de même que tous les détenus politiques, soient libérées et que les justiciables ne soient pas politiquement choisis. Car des contentieux électoraux ne peuvent pas devenir une affaire
judiciaire en des formes déguisées. Si l’Etat existe c’est que les individus qui sont des citoyens
existent et même préexistent à cet Etat et ceux-ci ont des droits inaliénables qui doivent être respectés puisque l’Etat c’est nous tous et non une partie et encore moins un individu quelle que soit sa fonction.
Fait à Lomé, le 29 novembre 2020
Pour Le Front Citoyen Togo Debout
Professeur David Ekoué DOSSEH

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