Togo/Préoccupante vague repressive en cours d’accélération: Un mémorundum est publié

Arrestations, détentions, assassinats en détentions et condamnations arbitraires depuis 2018 au Togo, l’instrumentalisation de la justice ou le maintien en détention des voix dissidentes par un système de justice bras arme du régime et typologie des dysfonctionnements de la justice au Togo. Voici les grandes lignes du Mémorundum rendu public par le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo ce mardi 16 février 2021. Créé comme un Comité ad-hoc à l’accasion de l’arrestation qu’il qualifie d’arbitraire de Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, ce Comité s’est engagé à poursuivre le combat jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques.
Le bureau était face aux professionnels des médias afin de leur faire part de son mémorundum de 10 pages publié pour l’arrêt de la préocupante vague repressive en cours d’accéleration au Togo.

Pour ce Comité, la vague repressive qui déferle actuellement au Togo interpelle toutes les couches de la société togolaise. Selon lui, tout est mis désormais en oeuvre pour museler toute velléité de critique ou de contestation du régime après qu’il ai été surpris par le vent de protestation qui a déferlé sur le Togo suite à la repression sanglante des manifestations pacifiques du 19 août 2017.

« Aujourd’hui, outre les problèmes d’ordre politique, le climat social s’est alourdi, d’une part, suite aux affaires de corruption révélées par la presse mettant en cause des institutions et personnalités publiques. Paradoxalement, la justice togolaise a condamné les dénonciateurs tandis que les présumés auteurs courent toujours et l’audit diligenté par le gouvernement n’a jamais eu de suite. Cette situation crée un sentiment général d’injustice dans l’opinion publique. D’autre part, les mesures sanitaires décrétées dans le cadre de l’enrayement de la propagation de la pandémie du coronavirus au Togo ont connu une application musclée sur le terrain, se singularisant par des exactions et de nouveaux décès causés par les forces de l’ordre dans la capitale, surtout à l’accasion de la mise en vigueur du premier couvre-feu, crimes demeurés jusqu’ici impunis » lit-on dans le mémorundum.

Pour ce qui des arrestations, détentions , assassinats en détention et condamnations arbitraire depuis 2018 au Togo, le mémorundum rappelle 11 faits. Les derniers évènements comme celui de l’affaire Ferdinant Mensah Ayité et son journal l’Alternative en novembre 2020 portant sur des révélations sur le détournement important de fonds publics dans les mécanismes de régulation des prix des produits pétroliers.Aussi l’Affaire Gérard Djossou et Brigitte Adjamagbo, arrêtés sur réquisition du procureur de la République Essolizam Poyodi. Les affaires Esaïe Kokou Dekpo, Carlos Ketohou, sur les syndicalistes du SET, les trois journalistes arrêtés par la Gendarmerie sur ordre du prefet du Golfe, la suspension du journal Alternative pour 4 mois suite à sa publication portant sur un « faussaire du gouvernement », sont tous citées dans ces lignes portées à la connaissance de l’opinion.

Quant à la typologie des dysfonctionnements de la justice au Togo, le Mémorundum remet en cause les arrestations en dehors du cadre légal et du respect des règles procédurales, les disparitions forcées comme moyen d’arrestation, les atteintes aux libertés fondamentales, les cas de tortures et de mauvais traitements en détention et le cas des responsables des organisations de la société civile qui ont connu les affres de la prison civile de Lomé où ils sont restés en detention plusieurs mois durant, parfois sans jugements sur des accusations d’atteinte à la sécurité intérieur.

Au vu de ce qui précède, le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo composé des organisations de la sociéte civile et des partis politiques, affirme que le Togo continue de faire face à d’énormes difficultés en matière d’état de droit et de gouvernance démocratique en dépit des moyens substantiels investis par les partenaires multinationaux.

Le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo pousse à nouveau un cri d’alarme contre ce qu’il considère comme un état de terreur qui tente insidieusement de se mettre en place au Togo. Pour lui, il faut en appeler à la mobilisation permanente et continue des populations et organisations ainsi que de l’opinion internationale pour défendre les droits et libertés conquises de haute lutte depuis une trentaine d’années, ce qui fait l’objet du présent mémorundun sur la base des revendications énumérées dans son contenu.

Le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo exige la libération inconditionnelle et immédiate de tous les prisonniers politiques du Togo et réparation-dédommagement de ces citoyens injustement arrêtés, détenus, torturés ou morts en détention. La réapparition en vie de tous les prisonniers politiques. Le respect du droit de manifestation et le respect de la liberté de presse. Plusieurs autres revendications figurent dans ce mémorendum qui sera, a informé le Comité, mis à la dispositions de toutes les organisations internatinales de lutte pour le respect des droits humains.

NPA

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