Interview: « Nous imposerons au pouvoir en place notre timing » Foly Satchivi

Le Togo présente un signe clair du dynamisme de la démocratie avec la création de partis politiques qui apparaît comme une mode dans le pays. Certains parlent même de petits partis politiques à l’influence improbable qui ne sortent la tête de l’eau qu’a quelques jours des échéances électorales. Cela semble peut-être anodin, mais celui connu comme activiste il y a quelques années veut avoir son parti politique aussi. Foly Satchivi, c’est bien de lui qu’il s’agit. L’homme donne les raisons de ce choix dans cette interview.

linterview.info: Longtemps considéré comme activiste, apprécié par les uns, moins considéré par les autres, Foly Satchivi opte pour un parti politique dans un paysage politique déjà compliqué au Togo, pourquoi un tel virement?

Satchivi: Tel n’était pas, a priori, notre désir. L’idée était de créer un Mouvement Citoyen à l’image d’En marche et de la France Insoumise. Mais le pouvoir a tout mis en œuvre pour que jamais cela n’arrive. Treize (13) fois, nous sommes allés au ministère, treize (13) fois nous avons été déboutés. La seule alternative qu’on nous offrait, c’était de se constituer en Parti politique.
Nous nous sommes alors retrouvés pour étudier la situation. Après plusieurs semaines de réflexions et de consultations, nous avons, à la majorité des 3/4 des membres fondateurs, décidé d’adopter la forme juridique à nous imposée. Ce ne fut pas une décision facile à prendre. Mais nous l’avons prise. Dès cet instant, nous avons réalisé que plus rien ne sera comme avant.
L’environnement politique Togolais est compliqué. Nous le savons. Mais les difficultés quelles qu’elles soient ne nous empêcheront pas de triompher et, de là, faire triompher l’idéologie patriotique que nous prônons.

La politique demande un coût. Tout le monde le sait, l’opposition togolaise a fait montre d’échec durant ces dernières années dans la lutte pour l’alternance au Togo, faute de moyens et de stratégies, Satchivi compte sur quel moyen pour changer la donne avec le Front Commun pour le Changement?

S’il y a une chose que j’ai, avec le temps, compris c’est que ce régime décadent n’est pas aussi fort et invincible qu’il paraît. C’est nous qui sommes faibles et mal organisés. Nous avons toujours laissé le pouvoir déterminer la nature et les circonstances des combats. Nous nous sommes souvent laissés entraîner dans leur jeu et sur leur terrain. Il arrive, parfois, que nous gardons le silence sur des choses graves. Sachez, cependant, qu’il n’en sera plus ainsi. Nous imposerons au pouvoir en place notre timing. Nous les marquerons à la culotte. Nous détruirons avec patience et méthode l’arme ethnique sur laquelle repose, en partie, leur pouvoir. Nous les pousserons à bout.

Naturellement, ils sortiront les chars et leurs baïonnettes. Mais les Patriotes l’emporteront. Les Patriotes vaincront parce qu’ils seront partout, décidés, résolus et déterminés: dans la rue, dans les tribunaux, dans les casernes, dans les camps, dans les prisons, dans les ministères, à la Primature, à l’assemblée nationale, dans les mairies, à la présidence, dans tous les villages, à Kara comme à Aného. Quelle force pourra vaincre une armée aussi diffuse, aussi puissante et organisée ? Aucune.

Le régime n’aura d’autres choix que de capituler et de négocier une porte de sortie ; ce que, bien évidemment, nous leur offriront.
Les Nations-Unies du Togo pour laquelle nous nous battrons ne sauraient exclure Esso ou Kodjo. Nous n’exclurons personne. Mais tous ceux et celles qui agiront contre les intérêts de la Nation seront convenablement châtiés. Ils n’auront aucun répit ces gens-là. Aucun.

Des promesses , on se rappelle que Mr Fulbert Atisso en a fait aux Togolais pendant qu’il était encore journaliste et écrivain. Mais depuis qu’il a mis le costume de politique, l’homme s’est fondu dans la masse. L’espoir des Togolais en lui s’est assombri. Que peuvent attendre les Togolais de Foly Satchivi avec ce nouveau défi ?

Je demande seulement aux Togolais, en général et aux jeunes, en particulier de me faire confiance comme ils l’ont fait, il y a quelques années sur le plan universitaire. J’avais su, malgré la situation qui prévalait, me montrer digne des espoirs portés en moi et à la hauteur des attentes. Il en sera également ainsi au plan politique. Je ne demande seulement qu’à être écouté.

A Quand le congrès d’annonce officielle du parti Front Commun pour le Changement? Quel sera son agenda ?

Le contexte sanitaire et l’instrumentalisation qui en est faite ne nous permet pas d’asseoir nos desseins. Nous ferons, néanmoins, ce qu’il faut pour que le Front Commun pour le Changement (FCC) naisse viable.
Pour le reste, permettez-nous de ne pas aller plus vite que la musique. Les grandes orientations seront données, au moment venu, par le comité dirigeant.

Interview réalisée par Narcisse Prince Agbodjan

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