Togo/Foly Satchivi lance un vibrant appel aux élèves et étudiants
« L’objectif du maître qu’ils servent est de tout faire pour que jamais le Togo ne devienne un pays industrialisé et développé. Le Togo devra se contenter de jouer son rôle de carburant. Les Togolais ne doivent connaître que ce qu’il faut pour devenir de bons manoeuvres et serviteurs. Jamais plus » Dixit Foly Satchivi
Ce sont là quelques mots parmis le chapelet que le futur politicien, Foly Satchivi a adressé à ses jeunes frères et soeurs élèves et étudiants. L’activiste, on le sait n’aime pas s’interdir de fermer sa bouche sur certaines situations. Dans ce message dont notre rédaction à eu copie, Foly Satchivi invite ses frères soeurs et à un éveil de conscience par rapport à leur avenir.
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Chers frères et sœurs,
Permettez-moi de vous arracher à vos occupations. Je m’en excuse.Mais c’était nécessaire. Parce que la Patrie sombre et nous avec. Vous et moi, nous dirigeons tout droit vers un grand fossé, un grand trou creusé devant nous par ceux qui, de père en fils, nous gouvernent depuis 54 ans.
Nombre de vos aînés y sont déjà tombés. Vos professeurs y compris. Mais aucun d’entre eux n’a le courage de vous alerter afin que vous autres ne soyez victimes de cette situation. Mais moi j’ai décidé de le faire parce que j’ai envers vous et mon pays un devoir de vérité.
Vous avez sûrement constaté qu’après le BAC, la Licence ou le Master nombre de vos aînés se sont retrouvés sans emploi, sans travail décent. La plupart ont dû se reconvertir en ce que vous savez tous. Pourtant, on leur a dit, il y a des années que l’école était la clé du bonheur. Ils ont réussi, après moult sacrifices, à avoir la clé mais le bonheur qu’elle était censée ouvrir avait disparu. C’était pourtant à cause de ce bonheur que nos parents furent obligés de vendre leur pagnes, leurs terres et leurs bijous pour nous envoyer à l’école. C’est bien à cause de ce bonheur que vos parents ne cessent de se battre, ne cessent de se sacrifier et de se tuer. On les exploite, on leur fait vivre les pires atrocités mais ils disent “ ça ne fait rien, demain sera meilleur. D’ici là, nos enfants decrocheront leur diplôme et s’occuperont de nous. » Aujourd’hui, leurs enfants ont décroché les diplômes exigés pour être compté parmi les hommes mais restent encore à leur charge.
Seuls quelques chanceux ont pu gagner un boulot. Et, là encore, il faut s’interroger. Dieu seul sait tout ce qu’ils ont dû faire pour être là où ils sont. Beaucoup ont dû se laisser corrompre. J’ai vu un Kokoroko, jadis pourfendeur de Faure Gnassingbé, renier les principes élémentaires qu’il défendait pour se retrouver à la présidence de l’université de Lomé puis au ministère de l’enseignement primaire et secondaire. J’ai vu un Dr IHOU WATÉBA, traité, il y a trois ans, tel un va-nu-pieds, renier les quelques principes qu’il défendait pour se retrouver au ministère. Les exemples sont légions.
Voyez-vous ! Pour gagner un boulot dans ce pays, il faut soit jouer à l’apôtre PIERRE soit avoir quelqu’un d’assez bien placé derrière soi.
Chers Élèves,
Chers Étudiants,
Vous avez aussi sûrement constaté que la plupart de vos enseignants, malgré les titres ronflants qu’ils portent, sont incapables de fabriquer une petite allumette. Comment pouvaient-ils ? Eux qui durant tout leur parcours n’ont jamais vu la liqueur de fehling qu’ils enseignent pourtant bien en classe et dans les amphis.
Pourquoi vais-je d’ailleurs si loin ? Vous et moi sommes l’exemple parfaits des incongruités que je dénonce.
Nous avons, en effet, passé des années à apprendre l’anglais, sept (7) ans plus précisément, sans être capable de s’exprimer en présence d’un Ibo ou d’un shoesmaker qui n’a jamais été à l’école.
Nous crions à tue-tête “ j’ai eu ma licence en Histoire ” mais nous sommes incapables de retracer, mieux que nos parents que nous traitons d’analphabète, l’histoire de l’indépendance du Togo, du rattachement de la partie britannique de notre pays au Ghana et de la conférence nationale Souveraine.
Nous avons tout appris de la révolution industrielle et des deux grandes guerres mondiales mais rien sinon pas grand chose de la NUBIE, de TOUTANKHAMON, des imposantes pyramides d’Égypte et de la vie des grands fondateurs de la ville de Lomé. Vous connaissez parfaitement la géographie du Brésil et des États-Unis mais très peu de choses sur la géographie de votre pays. Vous maîtrisez au bout des doigts la Constitution Française mais pas grand chose de la constitution Togolaise. Vous connaissez très bien la vie et les œuvres de Molière, de Voltaire, de Shakespeare, de Victor Hugo, d’Emile Zola mais presque rien de Réné Marran, de Joseph Ki-Zerbo, de Sonni Labou Tamsi, d’Eza Boto, de David Diop, de Godwin Tété, de Kangni Alem, bref des auteurs de votre pays et d’Afrique.
Vous avez appris les lnX, les Expo et les courbes orthonormés mais vous ne savez pas vraiment ce à quoi ça sert. Ceux qui ont déjà le BAC se disent mais ce fut une grosse perte de temps, une véritable punition. Vous avez raison. On aurait dû vous montrer, en pratique, ceux à quoi elles servent. Mais ils ne l’ont pas fait. Ils ne le feront d’ailleurs pas.
L’objectif du maître qu’ils servent est de tout faire pour que jamais le Togo ne devienne un pays industrialisé et développé. Le Togo devra se contenter de jouer son rôle de carburant. Les Togolais ne doivent connaître que ce qu’il faut pour devenir de bons manoeuvres et serviteurs. Jamais plus.
Aujourd’hui, après le BAC et les études universitaires, ils nous demandent de retourner au champ. C’est pourtant, le même champ qu’ils nous ont fait haïr. Dans quel champ nous envoient-ils ? Ceux que nos parents ont vendu pour financer nos études ?
C’est pénible d’être Togolais. Mais c’est encore plus pénible d’étudier dans les universités publiques du Togo. Même le simple gardien, pour avoir été abusivement baptisé du nom COPUL, vous commande et vous fait vivre toutes les sauvageries.
Vous êtes l’objet de toutes les vicissitudes. Vous êtes traités comme un moins que rien. Tous les jours, vous êtes traités comme une sardine dans les bus. Vous êtes obligés de faire du gardiennage la nuit pour soutenir vos études. Vous êtes obligés de faire de la prostitution et d’avoir plusieurs copains pour survivre.
L’étudiant Togolais est réduit à néant. Sa dignité est foulé au pied. Il ne fait même plus bien d’avouer à la jeune demoiselle que vous draguez que vous êtes étudiant. Elle refusera immédiatement vos avances.
Je me rappelle encore de toutes ces expériences vécues ; obligé de marcher d’Adakpamé pour aller au campus, obligé de devenir clando à la cité A pour échapper à ce triste sort. Bien de choses que cette petite occasion ne me permet pas de raconter.
Chers Élèves,
Chers Étudiants,
J’ai connu vos difficultés. Je les ai vécu. Nous avons, à l’époque, fait ce qui était en notre pouvoir pour alléger la situation. C’est aujourd’hui moins pénible qu’hier. Non pas parce qu’ils ont eu pitié de nous, pauvres Étudiants, mais parce que nous avons accepté dhumer les gaz lacrymogènes et d’aller en prison. Notre génération fit sa part. A vous de continuer le travail qui a été entamé.
Étant aujourd’hui à l’UCAO, je peux vous certifier qu’à l’UL on nous torturait. Les conditions d’études à l’UCAO et à l’UL ne peuvent être comparées. C’est le jour et la nuit. Il en est ainsi dans toute les universités privées. Actuellement les étudiants de ces universités font normalement cours. Ils composent même à l’heure où je vous parle. Pendant, ce temps, vous autres enfants du peuple, êtes contraints de suivre les cours par MOODLE, une application aussi bizarre que son nom. En réalité, on est en train d’insulter le niveau de vie de vos parents. On insulte votre pauvreté. On est en train de vous sacrifier. Je dirais pas plus, au risque de laisser ma colère, longtemps contenue, s’éclater.
En présentiel, c’était déjà difficile. Peu arrivaient à valider leurs crédits. Qu’adviendra-t-il avec ce système ? On dit souvent que si la pierre qui est tombé sur la tortue tombait sur l’escargot, il ne lui restera plus rien. Je plains encore plus les étudiants de la Faculté des Sciences, de la FDS, de la FASEG, l’ENSI, du CIC, de l’IUT de Gestion, pour ne citer que ceux-là.
Chers camarades,
Ils sont en train de vous sacrifier et de sacrifier l’avenir de la nation. C’est plus à long terme que vous verrez les effets des conneries qu’on vous fait supporter aujourd’hui. Vous êtes suffisamment intelligent pour comprendre ce que je dis. Ce qui m’intrigue encore plus est que ce sont ces mêmes personnes qui reviendront dire que les diplômés Togolais des universités publiques sont moins compétitifs que ceux des universités privées et des autres pays. Au lieu de s’accuser, ils ouvriront leurs sales et puantes gueules pour vous traitez de paresseux, d’incompétents et de tous les noms d’oiseaux.
Vous devez dès à présent vous liguer contre cela.
Je parlais, il y a peu des cours en présentiel. J’avoue être encore sous le choc des mauvais traitements qu’on nous faisait subir avec cette méthode. Comment comprendre qu’après 61 ans « d’indépendance », des élèves et étudiants se retrouvent encore à étudier dans ces taudis, à 100 par classe et des milliers par amphis ? Quelle honte ! Seuls des gens sans cœur et sans vision peuvent soumettre leurs semblables à de tels traitements. Vous devez refusez cette situation. Vous devez vous levez pour y mettre fin. Vous en avez les moyens.
Permettez-moi, pour finir, de revenir sur deux importants éléments qui me tiennent beaucoup à cœur.
Il s’agit, d’abord, de l’escroquerie dont nous avons été victimes et dont vous êtes toujours victimes.
Notre Constitution, même triplement sodomisée, postule en son article 37 la gratuité de l’enseignement public.
Ceci implique que vous ne devez normalement pas payer des frais d’écolages et d’inscription. Vos parents n’auraient normalement pas dû faire tout ces tralalas pour que vous ne soyez pas renvoyés.
Ils nous ont escroqué depuis tout ce temps. Mais l’heure est enfin venu de tout arrêter. Oui, nous devons tout faire arrêter. Nous devons faire en sorte que plus aucun Togolais ne soit contraint de payer des frais d’écolage et d’inscription.
La seconde chose que le bon sens exige également de supprimer est le BAC1 ( le proba comme certains aiment l’appeler).
Je vais vous raconter une expérience personnelle.
Il y a neuf (9) ans, en 2012, plus précisément, je décrochais mon BAC 1 avec la mention BIEN. J’étais fier de moi. J’aurais voulu avoir plus. Mais la situation que je traversais, cette année,ne me permettait pas de me concentrer totalement sur mes études. Élève, je devais aller travailler certains soirs de 22H à 6H, comme journalier, dans des sociétés de la zone franche pour subvenir à mes besoins. Ma Mère traversait, en ce temps, une dure épreuve. Elle se battait courageusement contre une effroyable maladie qu’elle finit, des années après, par dominer. C’était alors le premier défi que m’imposa la vie. Mais ce défi, je l’avais vaillamment relevé. J’étais content de moi. Mais cette joie qui m’animait avait très vite disparu lorsque j’appris que cet examen pour lequel je m’étais assez donné n’était pas un diplôme. Je m’étais battu pour un chiffon qui ne valait pas plus qu’un papier hygiénique. Ce « diplôme», personne ne le considère. Ni les directeurs de société ni les universités étrangères.
Chers Élèves,
On vous fait passer un examen dont le « diplôme » ne vaut pas plus qu’un papier mouchoir. Le BAC 1 n’est pas un diplôme. Ce n’est qu’un papier. Vous ne pouvez nulle part vous en servir.
Partout, ça a été supprimé.
Demandez leur qu’elle est la valeur ajoutée de ce diplôme. Ils ne vous diront que des sotises et des conneries qui ne tiennent pas la route. C’est leur marque de fabrique. Ils ne savent que MENTIR. Voilà pourquoi ils vous ont délibérément fait croire depuis le bas âge que Djitri avait fondé la ville de Lomé alors que c’est Faux. Voilà aussi pourquoi ils continuent de vous dire que Gustav Nachtigal avait signé un traité de protectorat avec le Roi Mlappa III de TOGOVILLE, sachant pertinemment que le roi Mlappa, du moins, celui qui avait existé, en ce temps, était dans la tombe lorsque Nachtigal foulait le sol Togolais.
Tout est fait pour vous abrutir et vous ôter l’âme du Patriote.
Le programme éducatif Togolais a été conçu, de sorte, à vous couper de votre racine. Ils ont tout fait pour que vous ne sachez pas grand chose de votre pays. Ils ont délibérément choisi de vous gardez bien loin de la science, des connaissances pratiques. Tout ça obéit comme je l’avais déjà dit à la logique voulu par leur maître.
Le Pacte Colonial, ça vous dit quelque chose ? Eh bien ce qui se fait aujourd’hui dans notre pays n’est que l’expression de ce pacte colonial. Mais nous, nous devons mettre fin à cette situation qui met en péril l’avenir de notre nation.
C’est en partie pour ces raisons non exhaustives que nous avons décidé de créer le Front Commun pour le Changement (FCC).
Notre vision, en créant le FCC dont vous avez peut-être déjà entendu parler, est de redonner à notre pays sa grandeur et sa dignité d’antan.
Notre pays est également capable de se hisser au même niveau que les États-Unis, l’Allemagne et la France. Ce n’est qu’une question de vision et de volonté, ce que Faure Gnassingbé et sa bande n’ont pas. Nous pouvons aussi avoir chez nous les meilleures universités. Nos parents ne sont pas toujours obligés de vendre leurs terres et leurs maisons pour nous envoyer dans les universités étrangères. Nous ne sommes pas obligés de jouer à la loterie visa pour avoir une vie meilleure. Ce que les Américains ont fait nous pouvons aussi le faire. Regarder l’Allemagne et le Japon. Ces deux nations avaient été complètement détruites par la deuxième guerre mondiale. Mais en quelques années, elles se sont relevées. Ce n’est pas de la magie. La formule existe déjà. Ce n’est pas maintenant que nous allons inventer la roue.
Je l’avais déjà dit ce n’est qu’une question de volonté. Mais en l’état actuel, notre système éducatif décadent ne nous permet pas d’avoir cet idéal. C’est pourquoi il est important de se battre pour son remplacement.
Patriotes, debout !
Debout pour la mise à jour des programmes d’enseignement !
Debout pour l’amélioration de vos conditions de vie et d’études !
Allons arracher nos droits et notre liberté !
Rendez-vous le 01 mai 2021 pour la conversion de nos frustrations et colères en acte. J’y reviendrai.
Général Foly SATCHIVI