Togo/La LTDH tient un Forum national de validation
Ces cinq dernières années au Togo, un nombre croissant de poursuites judiciaires ont été engagées contre des leaders politiques et des journalistes qui n’avaient qu’exprimer pacifiquement leurs opinions. Aussi l’épée de damoclès plane au-dessus de la tête de certains acteurs et des journalistes. Avec ce tableau peint en noir, la lecture que font les acteurs des droits humains est que le Togo montre une tendance régressive de liberté d’expression. Dans le but de lutter pour la promotion de ces valeurs et de leur véritable mise en œuvre, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a recommandé une étude sur l’état des lieux en 2018 et 2021 au Togo. Ce rapport fait objet de validation à travers un Forum national ce vendredi 29 octobre 2021.
La liberté d’expression et la liberté de manifestation au Togo sont jonchées d’obstacles politiques au Togo. Les journalistes pour des raisons de sécurité, en viennent à s’autocensurer d’autant plus que l’organe destiné à promouvoir et protéger la liberté d’expression, la Haute Autorité de l’Audivisuel et de la Communication (HAAC), s’est érigé en outil de répression de la liberté de presse à travers des suspensions et les fermetures des médias qui déplaisent au pouvoir de Lomé.
L’autre constat, c’est le complot de la liberté de manifestation au Togo. Les réunions pacifiques organisées par des partis politiques ou défenseurs des droits humains sont souvent interdites de manière arbitraire et dispersées par la police, constatent des acteurs des droits humains.
Toute porte à croire que le pouvoir de Lomé a instrumentalisé la pandémie pour conforter sa politique opposée à toute manifestation publique.
C’est face à cette situation que la LTDH, dans le souci d’apporter sa contribution à l’avancement du processus démocratique a recommandé une étude sur l’état des lieux des libertés d’expression et de manifestation au Togo de 2018 à 2021. Ce rapport établi par des experts de National Endowment for Democracy, est un document important visant à porter un regard objectif et sans passion sur la liberté d’expression et la liberté de manifestation dont l’exercice constitue un baromètre de la démocratie.
Ce rapport fait objet de validation ce vendredi à Lomé à travers un Forum national. C’est un exercice qui s’inscrit dans le cadre « Projet de promotion des libertés d’expression et de manifestation en vue de l’instauration d’une véritable base démocratique au Togo ».
« En août 2019, nous avons connu de fortes restrictions aux manifestations publiques. Les réunions ou les manifestations pacifiques sur les voies publiques et dans les lieux publics ne peuvent se tenir avant 11 heures et au delà de 18 heures. Une nouvelle loi qui restreint sévèrement les lieux publics où peuvent être organisées les manifestations. Nous en sommes là quand à la CNAP, les acteurs politiques ont pu contribuer à une amélioration de la liberté de manifestation en faisant des propositions ayant abouti à une nouvelle modification de la loi. Malheureusement cette loi qui n’est pour nous qu’un trompe œil est loin de faire progresser cette liberté publique. LTDH veut jouer sa partition en recommandant cette étude. Le rapport proposé par une équipe d’expert fait objet de validation suite à une enquête et étude approfondie sur le sujet » a indiqué Célestin Kokou Agbogan, Président de la LTDH.
Le projet de promotion des libertés d’expression et de manifestation en vue de l’instauration d’une véritable base démocratique au Togo veut atteindre l’amélioration du cadre juridique d’exercice des libertés d’expression et de manifestation, la contribution à la pleine de jouissance des libertés d’expression et de manifestation, la contribution à l’avènement d’une véritable culture démocratique, l’implication accrue des organisations onusiennes dans le respect des libertés fondamentales au Togo et des engagements dans les organes et traités internationaux.
Le document vise également la liberté de presse et des journalistes, la liberté d’expression des acteurs de l’opposition, la liberté de la société civile et des citoyens.
La durée de la consultation s’est étalée du 05 août au 10 septembre 2021.
NPA