Togo/Convention collective: La journaliste Wobenou Pretty lance un appel à Ayewouandan et Tchagnao

Les employés de la radio Mokpokpo à Afagnan (Préfecture de Bas Mono, 80km au Nord-Est de Lomé), ont démarré depuis un an une longue lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Une démarche qui n’est pas du goût de l’employeur.

Enclenchée depuis des lustres, la lutte pour une amélioration des conditions de travail et de vie à radio Mokpokpo est toujours d’actualité. Les employés
estiment être victimes d’intimidations et de menaces dans cette affaire.

Selon la Déléguée du personnel Wobenou Pretty, l’employeur a
procédé à des intimidations visant à décourager les employés. Deux employés qu’il considérait comme meneurs du mouvement, ont été licenciés le 05 mai 2020, avec l’espoir que les autres se rétractent.
Une situation qui a conduit le reste des employés à déposer un préavis de grève en laissant une copie à l’Inspection préfectorale du travail et des lois sociales des Lacs à Aného. Dès lors, l’inspection du travail a toujours suivi de prêt ce dossier en accompagnant la radio dans le processus d’élection des délégués du personnel.

Les employés de la radio sont revenus à la charge depuis quelques jours.
Suite à un préavis de grève déposé par la Déléguée du personnel, Wobenou Pretty, les deux parties ont été invitées pour une séance de conciliation par l’Inspection préfectorale du travail le 12 novembre 2021.

« M. Djogbessi Anani Victor propriétaire de la radio ne s’est pas présenté à cette séance de conciliation et a envoyé après une heure de retard, une lettre signifiant qu’il ne viendra pas« , a regretté Wobenou Pretty.

Et d’ajouter que « Selon des indiscrétions, il s’est plaint devant la direction régionale du travail contre le chef de l’inspection des Lacs pour manque de professionnalisme et a donc demandé que l’inspection des Lacs se retire de cette affaire. Figurez-vous, depuis le début de l’année 2021, suite à un nouveau préavis de grève, les employés de radio Mokpokpo ont eu un cadeau empoisonné, celui de l’augmentation de salaire qui se paie toujours en retard. Nous vivons même des arriérés de salaire. A l’heure actuelle, on me menace de compresser le personnel si je n’ai pas de solution à proposer pour résoudre la crise financière que traverse la radio depuis des années. Pourtant, j’ai souvent fait des propositions qui n’ont jamais été prises en compte« .

Face aux intimidations et le refus de l’employeur d’honorer son engagement et face la non signature de la Convention Collective au Togo qui enlisent les journalistes dans une précarité affligeante et profonde, la Déléguée Wobenou Pretty lance un appel au Ministre de la Communication et des Médias, Akodah Ayewouandan et au président du CONAPP, Tchagnao Arimyao.

« Je lance un appel pressant au président du Conapp, M. Tchagnao qui, au début de son nouveau mandat a dit que les patrons de presse sont prêts pour signer la Convention Collective. Il a promis que cela se fera. Nous attendons qu’ils tiennent parole parce que le journaliste togolais souffre trop. Cet appel va aussi au Ministre qui avait pris sur lui d’ouvrir la table de discussion et de négociation entre les patronats et les syndicats pouvant conduire à la signature de la Convention. Nous souhaitons que le Ministre relance cette initiative pour qu’enfin la fumée blanche sorte. Le supplice est trop lourd pour nous journalistes même si on n’aime pas en parler. Le journaliste parle de la souffrance des autres mais est muet comme la tombe quand il s’agit de parler de son cas. Le cas radio Mokpokpo doit interpeller tout le monde. Vivement que le journaliste vive de son travail un jour au Togo« , a-t-elle conclu.

NPA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *