Liberté d’expression et de manifestation/La LTDH veut apporter une solution au déficit démocratique au Togo

La liberté d’expression et de manifestation a régressé au Togo depuis quelques années. Interdiction systématique des manifestations par le ministère de l’administration territoriale, exclusion de toute forme d’autorisation, intimidation. Des prétextes sont trouvés pour vider d’intérêt la jouissance de la liberté de manifestation. A l’initiative de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), des journalistes de toutes les régions du Togo sont à Kpalimè, localité située à 120 kilomètres de Lomé, dans le grand Kloto, afin de porter des réflexions sur la santé des libertés d’expression et de manifestation au Togo.

Une révision de la loi de 2011 portant organisation de la liberté de manifestation au Togo a été effectuée le 07 août 2019 pour restreindre fortement la liberté de manifestation au Tog Le pouvoir de Lomé trouve dans la nouvelle loi révisée les prétextes nécessaires pour interdire sinon de vider d’intérêt la jouissance de la liberté de manifestation en indiquant un itinéraire indélicat et impertinent pour une marche publique. Cette loi n’a donc pas du tout aidée à la promotion de la liberté de manifestation au Togo ces dernières années. Le droit de liberté et de manifestation a pris un coup dans le pays. Des partis politiques empêchés de mener leurs activités, des militants politiques toujours en prison parce qu’ayant pris part à une manifestation. A côté, la liberté de presse connaît des heures sombres. L’épée de Damoclès plane désormais sur la tête des journalistes pouvant se retrouver en détention. Tout ça inquiète la Ligue Togolais des Droits de l’Homme (LTDH).

Dans le cadre de son projet intitulé « Projet de promotion des libertés d’expression et de manifestation en vue de l’instauration d’une véritable base démocratique au Togo », cette organisation de la société civile a réuni depuis jeudi des journalistes de toutes les régions du Togo à Kpalimè dans le cadre d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes sur les libertés d’expression et de manifestations.

L’objectif de cette séance de travail prévue pour un temps de deux jours est de regrouper ces hommes du micro et de la plume afin de mener des réflexions sur les libertés d’expression et de manifestation et de trouver des pistes de solutions pour corriger les entraves vécues de ces libertés au Togo.

« Il ressort que la liberté d’expression est en péril au Togo. On peut citer à titre illustratif, les lourdes amendes prévues dans le code de la presse contre les journalistes pour outrage au président de la République, aux parlementaires et aux membres du gouvernement. La loi en août 2019 votée par l’Assemblée nationale sur la sécurité intérieure et par laquelle on reconnaît au Ministre de l’administration territoriale le pouvoir d’ordonner le retrait de contenu en ligne. L’actualité relative à l’arrestation de Djimon Oré, de Jean Paul Oumolou pour l’expression de leurs opinions avec la plus récente qui est celle relative à l’arrestation et la détention des journalistes Ferdinand Ayité et Joël Egah et de l’activiste Fovi Katakou confirment désormais la volonté des autorités d’aggraver la situation de la liberté d’expression que nous redoutons. On a prévu donc cet atelier avec des journalistes et des techniciens en la matière pour dresser un bilan sur la pratique réelle de la liberté d’opinion et d’expression dans notre pays. La liberté d’expression s’arrête là où commence la vérité qui dérange. Il nous faudra donc face à ces dérives volontairement créées du fait des atteintes aux libertés fondamentales et particulièrement à liberté d’opinion et d’expression de poser un véritable diagnostic. Pour ce faire, nous procéderons durant ces deux jours à une analyse minutieuse du cadre légal de la liberté de presse au Togo. Nous remettrons le débat sur la problématique de dépénalisation du délit de presse. La pratique de la liberté de manifestation, également, sera à l’ordre du jour et nous procéderons à une analyse de la nouvelle loi portant sur la liberté de manifestation afin d’en ressortir les éventuelles entraves de manifestation » a indiqué Célestin Agbogan, . Président de la LTDH.

Les derniers événements liés à la liberté d’expression et de manifestation font qu’on assiste à un climat hostile à l’expression démocratique caractérisé par la crainte où les citoyens ne sont plus en mesure d’exprimer leur opinion. Pour les acteurs de la société civile, le gouvernement tente de voter une nouvelle loi régissant la société civile qui est déjà décriée par une franche partie de la société civile.

A travers son projet, les travaux de Kpalimè permettront selon la LTDH, d’apporter une solution au déficit démocratique en défendant la liberté de presse, d’expression et de manifestation contre les détracteurs et en lui insufflant une nouvelle souffle pour son épanouissement.

NPA

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