Togo/ « Le régime fuit les vrais sujets de discussion » Brigitte Adjamagbo

Reçue chez nos confrères de radio Pyramide Fm ce dimanche 23 janvier, la Coordinatrice de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), Brigitte Adjamagbo est revenue sur certains moins saillants qui ont marqué l’actualité politique au Togo. Après avoir fait savoir que le pouvoir de Faure Gnassingbé évite au maximum les sujets sérieux liés au contentieux électoral de 2020 issus des élections présidentielles, elle est revenue sur les raisons du refus de la DMK de prendre part à la première réunion du Cadre permanent de concertation qui est la suite logique des discussions menées au niveau de la CNAP.

L’un des projets phares du gouvernement annoncé au dernier Conseil des ministres est la modification de la numéro 91-04 du 12 avril 1991 portant charte des partis politiques, une proposition résultant des propositions de la CNAP qui vise à adapter la charte des partis politiques aux réalités actuelles notamment une meilleure représentativité des membres fondateurs. Pour Brigitte Adjamagbo, c’est de la diversion. Est-ce de cela que les Togolais ont besoin? se questionne-t-elle.

« Le régime trouve plus aisé pour donner l’illusion de faire des réformes démocratiques sans s’attaquer à de sujets qui n’ont aucun impact et contribuent à leur maintien au pouvoir. Qu’est ce que cela à avoir avec le déficit démocratique auquel on ne veut pas s’attaquer? Il ne faut pas faire de la diversion. Les Togolais ont une seule chose en tête aujourd’hui, c’est de retrouver des bases saines de la démocratie, c’est-à-dire que leur préoccupation est qu’on leur laisse choisir librement les dirigeants qui servent leurs intérêts. Ça, Est-ce que le gouvernement y a déjà répondu ? » A-t-elle voulu savoir.

Brigitte Adjamagbo reconnaît tout de même que plus de 100 partis politiques pour ce petit Togo semble trop.

« C’est vrai que pour ce petit pays, plus de cent partis politiques, c’est trop, mais j’aimerais savoir comment on en est arrivé là ? Le régime en est pour quelque chose. Ils ont contribué eux-mêmes à créer des partis dont ils se sont servis comme levier. On observe que de temps en temps, ils vont réveiller des partis qui dorment. S’ils veulent faire maintenant le ménage tant mieux. Mais qu’ils le fassent très rapidement pour s’occuper des vrais problèmes qui préoccupent les Togolais » a t-elle ironisé.

Il faut rappeler que la DMK a décliné l’invitation du Ministre Payadowa Boukpessi à prendre part à la première réunion du Cadre permanent de concertation tenue le vendredi 21 janvier 2022. Questionnée sur le motif de ce refus, la Coordinatrice Brigitte est revenue la raison.

« Pourquoi, parce que ce cadre est issu des discussions dont nous avons été exclus parce que nous tenions à ce qu’on discute des préoccupations de l’heure des Togolais à savoir:
-Le contentieux électoral
-Toutes les questions d’ordre social
-Les grands dossiers économiques.
-La libération des détenus politiques.

Nous avions dit qu’avant même de commencer les échanges, il faut créer les conditions pour le retour des exilés parmi lesquels Agbeyomè Kodjo, le prélat, Atchadam, pour ne citer que ceux-là. Nous avons dit qu’il faut libérer les détenus politiques parce que cette discussion doit être un signal fort en direction des citoyens comme quoi maintenant la classe politique veut prendre ses responsabilités. On ne nous a pas écouté et on a discuté sans nous. Chemin faisant, de ceux qui voulaient discuter, deux se sont retirés avant la fin du dialogue. Et curieusement, nous avons observé que même ceux qui sont restés jusqu’au bout ont manifesté publiquement leur mécontentement au regard de la façon dont certaines conclusions ont été exploitées par le régime. Ce mécontentement portait par exemple sur la loi des manifestations où en voulant soit disant mettre en application cette loi, on en est arrivé à corser davantage les conditions d’exercice du droit de manifester. Tout ceci démontre que lorsque nous avions dit que nous n’irons pas à ce dialogue parce que c’est peine perdue, nous avions raison. Aujourd’hui, logiquement, quand il y a eu cet échec, on ne s’entête pas à vouloir continuer à mettre en application une conclusion qui est relative au cadre permanent de concertation. La concertation n’est pas un outil destiné à régler une crise qui est déjà ouverte. Normalement, il est destiné à discuter des questions qui se posent au pays et qui ont besoin d’un consensus, à leur trouver rapidement des solutions avant que ces problèmes ne dégénèrent en crise. Or, nous sommes dans une situation où la crise est là. L’un des protagonistes dit asseyons nous pour régler la crise, vous dîtes non et vous nous invitez encore à un autre cadre de concertation pour venir discuter de quoi ? De tout, sauf, de ce qui nous préoccupe » a t-elle largement expliqué.

Brigitte Adjamagbo s’est prononcée également plusieurs autres sujets brûlants. FIN

NPA

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