Togo/La peur doit cesser à partir de maintenant, affirme la DMK
La Dynamique Monseigneur Kpodzro a informé le peuple togolais sur les développements récents relatifs au combat de libération qu’elle a engagé aux graves problèmes que connaît le secteur de l’éducation. C’était à travers une conférence de presse ce mercredi. Les conséquences de la décision de la Cour de justice de la communauté CEDEAO, la vie chère et la position de ce regroupement de partis politiques de l’opposition sur les propos du Ministre TCHEDE ont animé cet exercice.
Depuis le 24 mars dernier, la Cour de Justice de la communauté CEDEAO (ci-après la Cour) a rendu un arrêt condamnant l’Etat Togolais dans l’affaire qui l’oppose a Dr Gabriel Agbéyome
Messan KODJO.
Il s’agit notamment de l’affaire liée à la revendication de la victoire du peuple
Togolais à l’élection présidentielle du 22 février 2020 par Agbéyomé KODJO, candidat porté par la DMK.
La décision dit en substance ce qui suit :
La Cour constate la violation par l’Etat Togolais du droit du Président Agbéyomé Messan KODJO à la liberté d’expression, prévu aux articles 9 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. La Cour déclare en outre que l’arrestation et la détention de Dr Gabriel Agbéyomé Messan KODJO par l’Etat Togolais étaient arbitraires et illégales. La Cour ordonne enfin à l’Etat Togolais de payer le montant d’un (1) franc CFA, tel que demandé par Dr Gabriel Agbéyomé Messan KODJO lui-même, à titre de réparation symbolique des dommages immatériels qu’il a subis du fait de la violation de ses droits.
La DMK considère cette décision de la Cour de Justice de la communauté CEDEAO comme une grande victoire d’étape. Elle a donc expliqué aux médias, les raisons et les conséquences qui doivent en découler.
Selon la DMK, le gouvernement doit tirer toutes les conséquences de la décision de la Cour de justice de la communauté CEDEAO.
C’est en partie l’objet de sa sortie médiatique de ce mercredi.
Pour elle, l’arrêt No ECW/CCJ/ JUD/ 11/22 de la cour de justice de la communauté CEDEAO implique des conséquences juridiques, et politiques.
« Au plan juridique:
La cabale judiciaire enclenchée contre le président Agbéyome KODJO et tous ses camarades en l’occurrence Mme Kafui ADJAMAGBO-JONHSON, Messieurs Pulbert ATTISSO et Marc MONDJI et qui place ces derniers sous contrôle judiciaire jusqu’à ce jour doit immédiatement cesser. Cela implique nécessairement que toutes les mesures prises contre le Président Agbeyome KODJO notamment le mandat d’arrêt international lancé a non encontre dans le cadre de la réclamation de la victoire du peuple a lui confiée le 22 février 2020, sont illégales et arbitraires
et doivent être levées. Il en est de même des procédures engagées contre tous les autres acteurs politiques impliqués dans les revendications de la victoire notamment Messieurs DJOSSOU Gérard et Jean-Paul OMOLOU. Il doit s’en suivre naturellement le retour au Togo du Président Agbéyomé KODJO, de Monseigneur Philippe KPODZRO et de Marc MONDJI en toute sécurité et sérénité, ainsi que la libération immédiate et sans condition de Jean-Paul OMOLOU. Le Président Gabriel Agbéyomé Messan KODJO doit être rétabli dans ses droits en retrouvant son immunité parlementaire.
Au plan politique:
Cette décision de la Cour de Justice de la communauté CEDEAO vient confirmer que les tenants actuels du pouvoir d’Etat ont use de la force et de la violence avec l’appui et la complicité active de la justice togolaise pour violer les droits d’un candidat choisi par le peuple, en l’empêchant de contester les résultats manifestement truqués d’une élection et de revendiquer la victoire du peuple. L’arrêt de la Cour de justice de la communauté CEDEAO confirme aussi malheureusement
que notre justice est confisquée par le régime obsolète plus que cinquantenaire du Togo, et que les juges ne sont pas libres de dire le droit. Le système judiciaire togolais doit être véritablement réformé et les magistrats doivent avoir le courage de prendre leur responsabilité au risque de continuer à être désavoués et ridiculisés à l’extérieur.
Au plan politique: En considérant comme une violation des droits du Président Agbeyomé KODJO, le fait de lui interdire désormais de continuer à revendiquer sa victoire, la Cour de justice de la communauté CEDEAO reconnait la légitimité de son combat et par conséquent, le combat de la DMK et des populations togolaises qui ont exprimé le 22 février 2020 leur désir ardent de rompre avec le régime actuel. Au-delà du pouvoir judiciaire, la victoire du président Agbéyomé KODJO contre l’Etat Togolais
dans cette affaire liée à l’élection présidentielle du 22 février 2020, vient confirmer, s’il en était besoin que les institutions de notre pays chargées de préserver le respect des droits des citoyens sont inféodées au pouvoir en place et contribuent activement à confisquer les libertés des peuples qu’elles maintiennent à dessein dans une terreur sans pareille. Il appartient donc aux tenants actuels du pouvoir de tirer toutes les conséquences de l’issue de cette procédure judiciaire qui vient établir une fois de plus la preuve de leur confiscation par la force et la violence de la victoire du peuple. Il est temps que la voie difficile, mais de sagesse, choisie jusqu’à présent par le peuple pour réaliser l’alternance au sommet de l’Etat, soit respectée par tous et surtout par ceux qui, par la force et la terreur, s’imposent au peuple Togolais depuis plus de 54 ans de règne dictatorial sans aucun résultat tangible. La situation particulière de la vie chère au Togo, les nombreux cas de violation des droits humains, les crises sociales récurrentes dans les secteurs de
l’éducation nationale et de la santé ainsi que l’état moral dégradant des citoyens sont la preuve de l’échec de cette dictature cinquantenaire de la famille Gnassingbé et ses complices. Ainsi, par le verdict de la Cour de justice de la communauté CEDEAO, l’échafaudage bure conçu pour opérer le coup d’État électoral qui a permis de confisquer jusqu’à ce jour la vie de du peuple Togolais et de la DMK vient de s’écrouler » lit-on dans sa déclaration.
Pour la DMK, les Juges de cette Cour viennent de la Cour de la CEDEAO vienne de démontrer implicitement et de manière magistrale que la justice togolaise a été instrumentalisée pour anéantir le véritable gagnant de l’élection au profit du grand perdant de l’élection présidentielle du 22 février 2020.
Ce regroupement s’est également prononcé sur la crise qui secoue le secteur éducatif au Togo.
Selon lui, le gouvernement de fait doit cesser de jouer avec le feu et prendre enfin
en compte les revendications
compte les revendications légitimes du Syndicat des Enseignants du To
(SET).
« Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET) vient de lancer du 4 au 7 avril 2022, son troisième mot d’ordre de grève qui fait suite à celui des 29, 30 et 31 mars 2022, lui-même précédé par le premier couvrant la période du 24 au 25 mars 2022. En réponse à ce mouvement par lequel les enseignants réclament de meilleures conditions de vie et de travail, le gouvernement de fait n’a pas jugé utile d’ouvrir des discussions. Bien au contraire, il a préféré user d’intimidations, de menaces, d’injures et de toutes sortes de manoeuvres y compris, monter les élèves contre les enseignants. Emboitant le pas à son collègue KOKOROKO qui dit avoir rafalé les responsables des établissements et dispose des missiles avec lesquels il va écraser les enseignants depuis les rives de l’OTI, le Ministre des pistes rurales M. TCHEDE-ISSA Bourcima tient des propos discriminatoires et ethnocentristes selon lesquels : Quand on fait des concours (…) Tous ceux qui sont derniers viennent des savanes, (…). Nous sommes obligés de passer par d’autres moyens qu’on essaye de repêcher certain de vous pour qu’ils puissent devenir enseignants, pour qu’ils puissent devenir personnels de santé » rappel la DMK.
Pour elle, ces propos du Ministre TCHEDE constituent des aveux de clientelis, de magouille et de la corruption au sein de l’administration publique togolaise. Ce qui représente un grave danger pour notre pays. Jamais un membre du gouvernement n’aura fait preuve d’autant de légèreté et de vulgarité traduisant une médiocrité, voire une misère morale et intellectuelle, s’est-elle indignée.
La DMK affirme que la peur doit cesser à partir de maintenant.
« Mettant en pratique ses menaces de sanctions, le Ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat a reversé dans un premier temps 137 enseignants grévistes puis 9 autres hier, dans la fonction publique, expulsant ainsi du corps des enseignants le personnel formé pour éduquer dans différents domaines. Les élèves qui se sont révoltés à leur tour, réclamant leurs enseignants renvoyés et le droit d’étudier, sont devenus la cible du régime qui n’a pas hésité à arrêter 7 d’entre eux. La DMK est très préoccupée par la situation créée dans le secteur de l’éducation, lorsqu’on sait l’importance de l’éducation pour le devenir des nations. Elle rend responsable le gouvernement de fait des conséquences de sa gestion calamiteuse des problèmes de l’éducation et de la grève en cours. Elle ne comprend pas l’attitude indigne de ces responsables gouvernementaux qui se comportent comme des extraterrestres vis-à-vis » peut-on lire dans sa déclaration.
La DMK exige des autorités judiciaires du pays l’ouverture d’une enquête pour déterminer les auteurs des faits avoués par le Ministre TCHEDE et l’ampleur des dégâts causés par ces pratiques honteuses et immorales.
Elle a également appelé les autorités à se ressaisir et à libérer immédiatement les 7 élèves arbitrairement et abusivement arrêtés et gardés , rapporter dans les meilleurs délais la décision de renvoi des 146 enseignants du corps de l’enseignement afin de ramener le calme dans le secteur de l’éducation et engager des discussions sérieuses et franches avec le SET et tous les acteurs du secteur de l’éducation au lieu de continuer sa fuite en avant en cherchant à faire de faux dialogues avec ses amis plutôt qu’avec ses adversaires, comme elles savent le
faire aussi en politique.
Il faut souligner qu’avant le début de la conférence de presse, la délégation de la DMK a reçu une petite visite de courtoisie des forces de l’ordre qui voulaient savoir s’ils ont reçu une autorisation avant de faire la conférence de presse.
Pour la DMK, aucune loi ne dit de demander une autorisation. Elle affirme que cette présence de force de l’ordre est le signe de la gouvernance de la peur du régime. FIN