Togo/Lutte contre la traite des personnes : Rendre plus efficaces les acteurs de terrain
La traite des personnes est une violation des droits de l’homme réprimée par la loi. Le phénomène est réel dans plusieurs pays. Au cours de ces dernières années, il a évolué. A l’initiative d’Expertise France et en collaboration avec le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, des officiers de police judiciaire, acteurs de terrain, sont depuis lundi, focus sur la traite des personnes au Togo.
La traite des personnes est devenue un sujet d’inquiétude au Togo qui est à la fois un pays d’origine, de transit et de destination des victimes de la traite qui sont majoritairement des femmes et des enfants. Depuis ce lundi 11 avril, 20 officiers de police judiciaire prennent part à un atelier de formation des formateurs de cinq jours sur la lutte contre la traite des personnes au Togo dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Appui à la Lutte contre la Traite des Personnes dans les pays du Golfe de Guinée, financé par l’Union Européenne et cofinancé par la France pour ce qui concerne le Togo et le Bénin. Ce projet vise à renforcer les efforts des pays du Golfe de Guinée notamment la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Ghana et le Nigeria dans leur lutte contre ce fléau que constitue la traite des personnes.
Dans la lutte contre le fléau au plan national, le gouvernement, en collaboration avec les organisations internationales et nationales, a pris et continue de prendre un certain nombre de mesures aux plans législatif, institutionnel, administratif et social, en lien avec les engagements régionaux et internationaux sur la prévention des vulnérabilités, la poursuite des auteurs, la protection des victimes et la coopération, a rappelé le Secrétaire Général du ministère de la Sécurité, Colonel Akobi Messan.
« Au titre de ces mesures, nous pouvons citer, en autres le décret N°2021-104/PR portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la commission nationale de lutte contre la traite des personnes au Togo, l’arrêté interministériel N°004/MASPFA/MSPC/MJL portant nomination des membres de la commission nationale de lutte contre la traite des personnes au Togo, l’adoption de la loi n°2015-010 du 24 novembre 2015 portant nouveau code pénal et la loi 2007-017 du 06 juillet 2007 portant code de l’enfant, le renforcement du cadre législatif et réglementaire à travers l’harmonisation du code du travail avec les Conventions 138 et 182 de l’OIT relatives, respectivement, au travail de nuit des enfants, à l’âge minimum d’admission à l’emploi et aux pires formes de travail des enfants et autres instruments » a t-il énuméré.

Pour le chargé de projet Togo-Benin, Kodjovi Wilfried Agbo, le projet veut contribuer au Togo, comme dans les autres pays, à renforcer la coordination de l’action gouvernementale, la répression des faits de traite des personnes, la prise en charge des victimes de la traite et la coopération régionale en matière de traite.
« Pouvant revêtir de nombreuses formes, la traite des personnes est difficile à détecter et les réseaux sont de plus en plus sophistiqués rendant difficile la réponse adaptée par les Etats et les acteurs de terrain. Comment pourrait-on lutter contre un phénomène criminel comme celui de la traite des personnes sans répression qui seule peut dissuader ? Pour que les poursuites pénales puissent répondre efficacement, il convient que les acteurs de la chaîne pénale soient suffisamment bien formés, notamment sur l’infraction de traite. Nous pensons que des sessions continues des acteurs concernés sur les questions de traite à travers la mise en place d’un pool de formateur leur permettra d’être plus efficaces dans leur travail de protection des victimes et de poursuite des auteurs« , a t-il fait savoir.
Ces officiers de police judiciaire seront édifiés sur les concepts clé, le contexte général et spécifique de la traite des personnes. Aussi, le cadre juridique et institutionnel, la détection et l’identification des victimes, la protection et l’assistance des victimes, les stratégies d’enquête, la coopération et l’extradition en matière de lutte contre la traite des personnes figurent parmi les modules. Outre les discussions et présentations, des cas pratiques seront proposés aux participants. Les 20 officiers de police judiciaire seront appelés à former en retour leurs pairs. FIN
NPA
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