Insécurité routière/Les dégâts de la surcharge des poids lourds ont coûté 15 milliards de FCFA au Togo en 2021

La surcharge des poids lourds a des conséquences économiques et sociales dramatiques et affecte les capacités d’émergence du Togo. Le gouvernement togolais avec l’appui de la banque africaine de développement a décidé de commanditer une étude technique pour évaluer l’impact de la surcharge des véhicules lourds sur les infrastructures routières et sur l’activité de transport routier de marchandises au Togo.

Cette étude menée par les experts du Réseau Solidarité Internationale sur les Transports et la Recherche en Afrique Sub Saharienne (SITRASS) a pour objectif de favoriser la sauvegarde des infrastructures routières que le gouvernement a entrepris de réhabiliter à grands coût et de faire du transport, un secteur dépourvu de risques liés à l’ignorance, à l’incivisme ou à l’entêtement des usagers de la route par leurs surcharges, malgré l’existence des textes nationaux et communautaires de l’UEMOA.

Ce vendredi 22 avril 2022, les acteurs des travaux publics ont échangé et débattu à travers un atelier, à Lomé, sur les résultats que révèle cette étude sur l’impact de la surcharge des véhicules sur les infrastructures routières et sur l’activité de transport routier de marchandises au Togo. Les travaux ont été ouverts par M.Frédéric Bignoide Kongnah, Directeur de Cabinet, représentant Mme le Ministre des Travaux Publics.

« Dans le cadre de la mise en application du règlement 14 de l’UEMOA au Togo, plusieurs campagnes d’information et de sensibilisation ainsi que des formations sur les techniques de chargement des véhicules lourds ont été effectuées à l’endroit des différents acteurs du transport routier de marchandises que sont les transporteurs, les conducteurs, les transitaires et autres opérateurs économiques. Le Port Autonome de Lomé et les plateformes générant un trafic lourd ont été équipés en pèse-essieux, une station de pesage a été construite à Djéréhouye à 180 km nord de Lomé, sur le Corridor Lomé-Cinkassé, d’autres surcharges se font grâce aux 02 minibus prépositionnés et équipés de pèse-essieux mobiles. A cela, s’ajoute la dynamique méthode d’escorte des camions en surcharges jusqu’à Cinkasse pour les camions en transit, tout ceci pour décourager les récidivistes » a t-il fait savoir.

Selon cette étude, les dégâts de la surcharge des poids lourds avalent des milliards à l’économie togolaise par an.

« Quand on construit une route pour vingt ans, en 2013, parce que les véhicules sont surchargés et qu’il n’y avait pas de contrôle des poids lourds sur le territoire togolais, la durée de 20 ans de nos infrastructures est ramené à 04 ans. En 2021, parce qu’on est en situation de tolérance de 15% de l’UEMOA, cette durée est de 11 ans au lieu de 20 ans. On a donc gagné un peu de 04 à 11 ans. Vous voyez ce que ça veut dire l’impact de la surcharge sur la durée de vie des infrastructures. Cet impact, calculé en terme financier, coûte en 2021, 15 milliards de FCFA les dégâts de la surcharge des poids lourds sur l’économie du Togo notamment 10 milliards sur les infrastructures et 5 milliards en terme de sécurité routière. L’activité de transport, on en a besoin. Quand les transporteurs surchargent, on ne peut pas dire que c’est 100% de leur faute. C’est parce qu’ils fonctionnent dans des conditions qui ne sont pas rentables. On a un vrai problème. Comment on doit en faire leur business tout en ne surchargeant pas. On va détailler tous ces éléments à cet atelier » a indiqué Amakoé Adolehoume, Délégué Général SITRASS.

Les travaux de cet atelier vont aider les acteurs à non seulement prendre la mesure des dégâts causés par la surcharge, mais aussi à faire des recommandations pertinentes qui viendront alimenter le rapport définitif de l’étude.

Le transport routier est le principal mode de transport des biens et des personnes au Togo qui requiert une attention particulière. Le réseau routier togolais jouant un rôle important aussi bien dans le désenclavement du pays que dans l’intégration régionale avec deux grands corridors régionaux Abidjan-Lagos et Lomé-Wagadougou. FIN

NPA

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