Togo/ Vie chère: La DMK s’interroge sur la portée des mesures du gouvernement
La Dynamique Monseigneur Kpodzro s’interroge sur la portée des mesures prises par le gouvernement pour alléger la vie chère au Togo et leur impact réels . Elle exhorte le gouvernement à publier le coût financier total de ces mesures afin de permettre à l’ensemble des citoyens et contribuables de mieux les évaluer.
COMMUNIQUE DE LA DMK
Relatif aux mesures du gouvernement contre la vie chère, au 1er mai 2022 et au Ramadan:
Les partis CDPA, MPDD, DSA, BAC, Le Nid, La RACINE, Le Togo Autrement, et les associations ALCADES,
Bindjé gué bindjé, FDP, GCD, GLOB, MJS, Renaissance gamessou, SEET, SYJEP, regroupés au sein des forces démocratiques pour l’alternance, désignées sous le vocable Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK), observent depuis quelques mois, que notre pays connaît une flambée des prix des produits de grande consommation.
Cette situation de vie chère plonge ses racines structurelles dans la mauvaise gouvernance du pouvoir illégitime RPT/UNIR.
Celui-ci, pour survivre, utilise la violence d’Etat pour contenir la colère des populations, les grèves et les manifestations de partis politiques et associations.
Le 27 avril 2022, ce régime de fait a daigné enfin réagir pour, selon lui, lutter contre la vie chère. Il a pris quatre mesures pour juguler la flambée des prix : (i) plafonnement des prix des produits agricoles de base et exonération de la TVA sur ceux qui sont importés ; (ii) suspension des remboursements de
l’avance d’un mois de salaire accordé aux salariés des secteurs public et parapublics et des retraités ;
(iii) suspension pour trois mois du paiement des taxes de ticket dans tous les marchés ; (iv) baisse des
taux d’intérêts des services du Fonds national de la finance inclusive.
La DMK prend acte de ces mesures et note que la suspension des taxes dans les marchés pourra soulager un peu les nombreuses commerçantes qui survivent avec leur famille grâce à la vente
quotidienne dans les marchés. Mais elle prévient : les subventions censées compenser le manque à
gagner des ventes de tickets doivent aussi couvrir les charges salariales relatives à l’entretien des marchés et la collecte des taxes.
A propos des autres mesures, la DMK s’interroge sur leur portée et leur impact réels.
Comment peut-on plafonner des prix de produits de base qui sont liés au coût du transport, lui-même assujetti aux prix des produits pétroliers et taxes de péage, qui n’ont pas baissé ?
Quel commerçant accepterait de vendre à perte par solidarité ou par peur de la dénonciation ?
Concernant la renonciation partielle à la TVA sur les produits importés, la DMK s’étonne que le gouvernement en place n’ait pas poussé sa logique sociale plus loin :
• En augmentant la subvention des produits pétroliers en vue de maintenir un prix raisonnable de
l’essence à la pompe ;
• En élaborant et en adoptant un plan de soutien aux entreprises formelles et celles du secteur informel ;
• En décidant un abattement conséquent sur les frets maritimes et aériens pour le calcul des droits
de douanes à liquider ;
• En baissant de manière significative les prix du ciment à la sortie d’usine et des autres matériaux de construction.
S’agissant des prêts octroyés aux salariés des secteurs public et parapublics et des retraites, la DMK déplore que cette opération ne fût pas une augmentation de salaire. La suspension du remboursement de ce prêt ne fait que remettre à demain les problèmes d’aujourd’hui.
La DMK exhorte les autorités de fait en place :
• à publier le coût financier total des mesures prises afin de permettre à l’ensemble des citoyens et
contribuables de mieux les évaluer.
• à prendre rapidement des mesures conséquentes susceptibles d’avoir un impact véritablement positif sur l’ensemble des Togolais qui n’en peuvent plus face à la souffrance et la désespérance.
Certains des moyens pour y arriver pourraient être de faire jouer à l’ANSAT son rôle, de récupérer les fonds publics dont le détournement est établi comme dans la gestion des produits pétroliers et dans la construction de la route de Lomé-Vogan, et surtout d’adopter des mesures drastiques contre le pillage des ressources publiques afin qu’elles soient mobilisées d’urgence pour soulager
les populations.
Aujourd’hui 1er mai 2022, la DMK constate que la fête des travailleurs coïncide avec un climat morose et délétère où les travailleurs ont plus que jamais des difficultés à vivre des fruits de leur travail, et où l’exercice du droit de grève est remis en cause par un pouvoir liberticide. La DMK a une pensée particulière pour les travailleurs arbitrairement emprisonnés et ceux licenciés de la fonction publique pour avoir exercé un droit constitutionnel, ainsi que pour leurs familles respectives privées de revenus en ces temps difficiles de vie chère. La DMK exhorte les syndicats à faire preuve de responsabilité et
de solidarité avec leurs camarades en difficulté et de courage afin de préserver le droit à la grève seule arme dont ils disposent pour assurer leurs aspirations légitimes à des conditions de vie et de travail décentes.
En cette veille du Ramadan, la DMK souhaite une bonne fête aux communautés musulmanes qui en observant encore une fois la période de 40 jours de jeûne et de prières ont obtenu la clémence de Allah pour elles-mêmes et pour notre pays le Togo qui en a grand besoin.
Il n’y a aujourd’hui qu’un seul combat qui vaille pour libérer le Togo de tous les maux qui l’assaillent : Faire en sorte que la volonté exprimée massivement par les togolais le 22 février 2020 soit prise en compte pour débarrasser notre pays du régime dictatorial et monarchique de plus d’un demi-siècle,
auteur de tous nos maux.
Quoi qu’il arrive, aussi difficile que soit le chemin, la DMK exhorte les Togolais
conscients de notre mission historique commune, à se resserrer les rangs, à rester déterminés dans la
lutte en vue de notre victoire inéluctable.
Lomé, le 1ermai 2022
La Conférence des présidents de la DMK