Interview: « Nous le prenons au mot », Brigitte Adjamagbo

Le président de la République Faure Gnassingbé a pris la parole jeudi soir dans un entretien d’actualité enregistré à l’avance. Le 1er citoyen togolais a avancé plusieurs hypothèses dont celui du cadre électoral et a émis des vœux. Sur cette sortie du Chef de l’Etat, Brigitte Adjamagbo, Coordinatrice de la Dynamique de la Majorité du Peuple (DMP) a réagi à notre micro.

linterview.tg: Le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé parle de sens de compromis en politique. C’est ce qui justifie le dialogue avec la classe politique de l’opposition que le gouvernement a déjà eu auparavant afin de prévenir les agitations. Le Togo a évolué sur les questions des élections, a-t-il fait savoir. Il ne devrait pas y avoir d’inquiétudes pour les prochaines écheances. Que répondez-vous à sa réaction ?

Brigitte Adjamagbo: Nous comprenons parfaitement que dans notre pays, le dialogue et le compromis politique soient de mise pour solder une crise socio-politique récurrente vieille de 33 ans. D’ailleurs nos formations politiques dans des coalitions ou des cadres différents ont souscrit à une trentaine de dialogues. Mais ce que nous déplorons, est le manque de volonté du régime en place à mettre intégralement et sincèrement en application ce que nous convenons ensemble.
Je n’en veux pour preuve que la mise en œuvre du dernier dialogue dont parle le chef de l’Etat. Si ses décisions avaient été appliquées, le MPDD serait à l’actuelle CENI à titre de parti de l’opposition parlementaire, et la CDPA en tant que 3e parti extraparlementaire de l’opposition à l’issue des élections municipales. Finalement ce que nous déplorons est que le régime instrumentalise les dialogues et crée les conditions pour l’agitation que redoute le chef de l’Etat. Gageons que pour une première fois ou le chef de l’Etat s’adresse directement aux Togolais par le canal de journalistes togolais, il veillera à ce que sa parole donnée se concrétise surtout, maintenant que la CENI en place dont le mandat est arrivé à terme doit se renouveler. Bien d’autres points consensuellement adoptés avec les partis de l’opposition présents à ce dialogue n’ont pas été appliqués à ce jour. A titre d’exemple encore, la libération des détenus, le découpage électoral.

Pour Faure Gnassingbé, le Togo a un cadre électoral acceptable même s’il n’est pas totalement parfait. Mais par rapport aux autres pays, le Togo n’est pas pire. Partagez-vous cet avis?

Certes, aucun cadre électoral n’est totalement parfait. Mais seule la volonté politique peut garantir des élections transparentes et justes.
Pour ce faire, la classe politique togolaise a intérêt à rassurer les Togolais qui ne veulent plus participer à des élections où leurs voix ne comptent pas. Ici, le rôle du Chef de l’Etat qui vient de s’engager personnellement est prédominant, s’il admet l’idée même que l’opposition allant en rang serré aux élections puisse les remporter et que par conséquent, il puisse y avoir une cohabitation au sommet de l’Etat pour une transition
.

Le Président de la République indique que c’est dans le dialogue que les solutions peuvent être trouvées. Que pense Brigitte Adjamagbo de cette

Nous le prenons au mot et lui suggérons conformément à la lettre que nous lui avons adressée, de prendre dans les jours à venir, dans un premier temps, des mesures urgentes pour l’apaisement social à travers le retour des exilés politiques et la libération des prisonniers politiques, et ensuite d’inviter à des discussions inclusives et sincères pour une inclusion des forces politiques qui comptent dans la gestion du processus électoral en cours et pour faire évoluer vers plus le cadre électoral. FIN

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