Élections au Togo:
L’ANC renouvelle sa mise en garde

« Il faut s’alarmer de ce qui se passe au Togo », Jean-Pierre Fabre.

Devant la presse ce jeudi 10 juillet, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a dit son désarroi par rapport au fichier électoral actuel au Togo. Selon elle, la CENI doit obtenir du gouvernement, les moyens nécessaires à la poursuite et au parachèvement du recensement électoral dans la Région Maritime (Zone 1).

À maintes reprises, le parti de Jean-Pierre Fabre en a appelé à la CENI, au gouvernement et même au Chef de l’État pour convenir de solutions concertées en vue de la mise en place d’un fichier électoral fiable et acceptable par tous. En vain.

Face aux Journalistes, l’ANC a dénoncé des violations de la loi par le pouvoir en place.

  • « Le Ministre de l’Administration Territoriale a opposé une fin de non-recevoir à toutes les demandes de poursuivre l’enrôlement des électeurs laissés pour compte dans la Région Maritime (Zone 1), qui concentre près de la moitié de la population Togolaise », regrette ce parti.

Fabre et sa famille politique accusent la CENI de choisir une posture partiale en faveur du pouvoir et de se ranger du côté du gouvernement en refusant de prolonger les enrôlements dans la Zone 1, pour tenir compte des dysfonctionnements relevés et des files d’attente à la clôture, situation dont elle reconnaît pourtant la réalité et pour laquelle elle a présenté des excuses publiques.

  • « Ainsi, il apparaît que sous l’autorité du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, la CENI s’est employée au cours du recensement électoral, à violer systématiquement la Constitution et le Code électoral, à pratiquer dans la Région Maritime une discrimination aux relents tribalistes, en refusant l’enrôlement d’une partie importante des populations, à inscrire des étrangers et des mineurs sur les listes électorales dans plusieurs autres régions du pays, en s’abstenant des poursuites judiciaires prévues à l’article 123 du Code Electoral contre les auteurs d’inscriptions multiples », lit-on dans sa déclaration.

L’ANC révèle également d’autres anomalies.
« Outre la poursuite et l’achèvement du recensement électoral dans la Région Maritime, c’est en vain que l’ANC s’évertue à pousser au réglement d’autres questions non moins cruciales, notamment celles relatives au chronogramme des opérations électorales, au découpage des circonscriptions électorales et la proclamation des résultats bureau de vote par bureau de vote. Autant de questions qui, dans la situation actuelle, mettent tout le processus électoral en conflit avec la Constitution et les lois et règlements en vigueur », a-t-elle fait savoir.

  • « Il faut s’alarmer de ce qui se passe au Togo. Le gouvernement fait ce qu’il veut. Les lois sont violées. Les Togolais devront être en alerte », a lancé Jean-Pierre Fabre.

Devant le refus obstiné du pouvoir d’engager les réformes nécessaires à l’amélioration du cadre électoral, d’une part, et à accepter la poursuite et l’achèvement du recensement électoral dans la Région Maritime, d’autre part, l’ANC renouvelle sa mise en garde et, en l’occurrence:

⚫ dénonce et condamne fermement la répétition des pratiques iniques du RPT/UNIR tendant perpétuer le recours à la fraude électorale systématique pour empêcher toute alternance politique pacifique au Togo: fustige l’attitude de la CENI qui se maintient servilement sous l’autorité abusive du Ministre de l’Administration Territoriale, en foulant au pied son propre statut d’autorité administrative
indépendante, disposant de prérogatives de puissance publique et jouissant d’une autonomie d’organisation et de fonctionnement (article 4 du Code Electoral):

⚫ demande instamment au gouvernement de respecter et de faire respecter les lois de la République, de respecter en particulier, l’indépendance et l’autonomie de la CENI, de faire preuve de cohérence en tirant les conséquences des graves insuffisances relevées au Consell des Ministres du 08 mai 2023, lors de l’évaluation des opérations de recensement effectuées par la CENI dans la Zone 1 et d’accepter la poursuite et le parachèvement du recensement des citoyens laissés pour compte dans la Région Maritime (Zone 1)

⚫ demande à la CENI de publier sans délai, le chronogramme des élections, de prendre ses responsabilités et d’assumer entièrement et pleinement son statut d’institution indépendante et autonome, de s’affranchir de la tutelle abusive du Ministre de l’Administration Territoriale et de procéder à la poursuite et au parachèvement du recensement des citoyens laissés pour compte dans la Zone 1, en ayant conscience que la Constitution et le Code Electoral de notre pays garantissent à chaque citoyen le droit de vote, qui comprend également le droit pour chaque citoyen à s’inscrire sur la liste électorale et à disposer d’une carte d’électeur;

en appelle à la Cour Constitutionnelle, en tant qu’organe constitutionnelle régulateur du

fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics (article 99 de la Constitution), pour qu’elle veille à l’indépendance et au respect de l’indépendance de la CENI:

en appelle au Chef de l’Etat pour qu’il engage le gouvernement à s’ouvrir aux propositions de mesures visant la transparence et l’équité des élections, notamment celles relatives à un nouveau découpage électoral basé sur la démographie, à l’authentification des bulletins de vote par signatures et à la proclamation des résultats bureau de vote par bureau de vote;

⚫ réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle veille à prévenir les crises politiques en amont, au lieu d’intervenir après coup, en recherchant un retour à l’ordre constitutionnel, difficile voire hypothétique. FIN

La rédaction

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