Togo: La HAPLUCIA poursuit son périple
Dans le cadre de sa mission de prévention, la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) était jeudi chez les corps habillés avec pour objectif affiché de motiver la police judiciaire à inscrire la lutte contre la corruption comme une donnée fondamentale de ses missions.

La corruption s’est taillée une place dans le secteur de la police judiciaire. Il faut avoir le courage de le souligner. Les manifestations de la corruption liées au secteur de la police judiciaire sont entre autres, les pots-de-vin, les rackets, le trafic d’influence, la transgressions des lois, l’abus de position et peuvent intervenir au cours des investigations, des interpellations, des garde-à-vue, etc..
Le sujet a animé une rencontre d’échange ce jeudi 17 août 2023 entre la HAPLUCIA et les officiers de la police judiciaire.


- « Il est essentiel que les officiers de police judiciaire, individuellement et collectivement, respectent et honorent leurs missions comme étant un mandat public, et s’efforcent de promouvoir et de maintenir la confiance de nos concitoyens. Être policier ou gendarme c’est beaucoup plus qu’exercer une profession, c’est garantir et faire jouir le droit à une sécurité optimale à nos concitoyens et à leurs biens. Les discussions au cours de cette rencontre permettront de mettre en évidence le rôle et les responsabilités des officiers de police judiciaire en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Ce qui permettra de définir et d’affiner des stratégies adéquates afin d’éradiquer le phénomène de corruption dans l’administration publique et au sein de la police judiciaire », a confié Kimelabalou ABA président de la HAPLUCIA.

C’est autour du thème « rôle et responsabilités des officiers de police judiciaire dans la lutte contre la corruption », que cet exercice s’est déroulé.
- « En plaçant cette rencontre d’échange sous ce thème, la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées a voulu nous placer au cœur de nos missions et devant nos responsabilités face aux actes de corruption dont nous sommes soit auteurs, soit victimes ou encore témoins mais que nous laissons prospérer par notre silence ou notre indifférence. Cette thématique nous interpelle en tant qu’acteurs chargés de l’application de la loi », a rappelé Yark Damehame, ministre de la sécurité et de la protection civile.

La HAPLUCIA veut ainsi motiver les corps habillés à empêcher toute possibilité de corruption, de créer des mécanismes de promotion de la transparence et de veiller à ce que chaque policier rende compte de ses résultats.
- « Dans le cas d’espèce, l’exercice correct de missions de police judiciaire à savoir: constater les infractions à la loi pénale, rassembler les preuves et en rechercher les auteurs des actes de corruption est une priorité pour faire progresser la prévention, la détection et la répression de la corruption. En notre qualité de premiers responsables d’application de la loi pénale, nous devons reconnaître qu’il est possible de combattre la corruption en intervenant sur les conditions qui la rendent possible et l’entretiennent. Les mesures de lutte contre la corruption doivent traduire les grands principes de la bonne gouvernance en actions à savoir, l’information, la transparence, l’intégrité, la redevabilité, la participation, etc.. », a précisé le ministre Yark.
Faut-il le souligner, la corruption dans l’exercice des fonctions de police judiciaire peut agir sur la qualité des procès-verbaux et porter ainsi atteinte à l’égalité de tous devant la loi et à l’égale protection de la loi conformément à l’article 7 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. FIN
NPA