Togo: L’ANC ne change pas son fusil d’épaule
En les dénonçant, encore une fois, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) appelle à éliminer les disparités injustifiées inhérentes au découpage électoral actuel, à redresser les travers des institutions de la Républiques et à mettre fin aux violations systématiques de la Constitution et des lois. Fabre et son parti étaient devant la presse mercredi.
Le parti ANC s’est largement prononcé sur trois points ce mercredi 08 novembre devant les professionnels des médias.
Fabre et sa formation politique se sont prononcés sur trois sujets de l’actualité notamment:
le découpage électoral en vigueur pour les législatives,
les institutions impliquées dans les processus électoraux,
la nécessité de mettre fin à toute les violations de la Constitution et des Lois au Togo.
Selon ce parti, en permanence, on assiste au Togo, à une interprétation délibérément abusive voire une violation des lois en vigueur, qui sont modifiées expressément lorsque leur application gêne les intérêts du parti au pouvoir.
« De plus, les institutions chargées de réguler la vie démocratique, en particulier, celles impliquées dans les processus électoraux et référendaires, sont manipulées d’une manière flagrante. Ce sont des institutions affaiblies dès l’origine, en raison de la non-conformité de leur composition, de la procédure de désignation de leurs membres, de leur mode de fonctionnement mais aussi, en raison du non-respect de la durée de leurs mandats , inféodées au régime RPT/UNIR, elles n’ont aucune crédibilité aux yeux des populations togolaises », lit-on dans sa déclaration liminaire.
L’ANC fait un rappel
(Au regard des dispositions de l’article 2 alinéa 1, de l’article 4 alinéa 1, et de l’article 5 de la Constitution Togolaise, d’une part, du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5), d’autre part, le découpage actuellement en vigueur pour l’élection des députés, constitue une atteinte grave et inacceptable à l’équité et à la régularité des élections)
Selon elle, en effet, l’analyse comparative des résultats du RGPH5 rendus publics le 04 avril 2023, confirme les déséquilibres flagrants de la représentation des populations togolaises à l’Assemblée Nationale. L’Article 2, alinéa 1 dispose : ( La République Togolaise assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe, de condition sociale ou de religion)
L’Articles 4 alinéa 1 dispose: ( La souveraineté appartient au peuple. Il l’exerce par ses représentants et par voie de référendum. Aucune section du peuple, aucun corps de l’Etat ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ).
Pour ce ex chef de file de l’opposition, le découpage électoral actuellement en vigueur est d’autant plus injuste que certaines préfectures peuvent ne pas être représentées à l’Assemblée nationale, en raison du positionnement de leurs candidats sur les listes parce que, ayant été agrégées à d’autres préfectures pour constituer une seule et même circonscription électorale. C’est le cas des couples de préfectures suivants : Agoè Nyivé et Golfe, Bas-Mono et Lacs, Kpélé et Kloto, Akébou et Wawa, Anié et Ogou, Mô et Sotouboua, Oti-Sud et Oti, Cinkassé et Tône, Kpendjal-Ouest et Kpendjal.
En outre, les Préfectures de Danyi et d’Assoli, les deux plus petites préfectures du pays ont chacune deux (02) sièges de député à l’Assemblée Nationale tandis que d’autres préfectures plus grandes et plus peuplées peuvent n’avoir aucun siège de député, regrette-elle.
« La lecture des tableaux et des graphiques fait également ressortir que les Régions Centrale,
de la Kara et des Savanes qui totalisent 2 924 561 habitants représentant 36% de la population sont dotés de 41 sièges soit 45% des députés; alors que les Régions Maritime et des Plateaux qui totalisent 5 170 937 habitants se voient attribuer seulement 50 sièges soit 55% des députés (Tableau II, Graphique II). On se rend alors compte que, 01 député dans les Régions Centrale, Kara et Savanes représente 71 331 habitants et que dans les Régions Maritime et Plateaux 01 député représente 103 119 habitants. Cette situation avait été dénoncée dans le rapport STROUX THIRIET de l’Union », a-t-elle rappelé.
A la veille d’une nouvelle série d’échéances électorales annoncées, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) veut, à travers la présente déclaration, appeler une fois de plus, l’attention du pouvoir en place, des acteurs politiques et de la société civile concernés ainsi que des populations togolaises sur l’absolue nécessité :
-De revisiter le découpage électoral en vigueur pour les élections législatives, en vue d’en éliminer, dans l’intérêt de l’équité des élections, les nombreuses disparités criardes et injustes qu’il comporte.
-De corriger, dans l’intérêt d’élections transparentes et démocratiques, les manquements, les insuffisances voire les tares des institutions impliquées dans les processus électoraux et référendaires, notamment, la Cour Constitutionnelle, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la Cour Suprême, de mettre fin à la violation permanente de la Constitution et des lois, de mettre en œuvre une gouvernance saine et transparente au Togo.
Ces appels de l’ANC sont l’objet de cette sortie médiatique mercredi.
Nous reviendrons sur le contenu des autres volets évoqués par ce parti dans nos prochaines publications .