Élection à la chambre du commerce: Grogne en silence des opérateurs économiques contre le processus
Les élections consulaires en vue se préparent dans une confusion et une approximation susceptibles de jeter du discrédit sur le processus si on n’y prend garde. Des pratiques aux allures d’arrangements arrière- boutiques, ne cessent de défrayer la chronique. D’où la colère de plusieurs opérateurs économiques qui craignent que les dés soient pipés d’avance et que les bonnes réformes engagées par le chef de l’Etat fassent échec.
Le vendredi 16 février 2024, un communiqué du ministre du commerce Mivedor Sambiani signé le 14 février, est rendu public fixant la clôture des candidatures comptant pour les élections consulaires.
Avant cet acte, le même ministre a publié respectivement deux communiqués dans lesquels, elle avait donné pour chacun, un délai de deux semaines pour les inscriptions et le dépôt des candidatures. Ceci était dû à un manque d’engouement des chefs d’entreprise à se faire enregistrer confie un cadre du ministère du commerce.
Quand elle signe un communiqué le 14 février qui est publié le 16 février fixant la clôture des candidatures au mercredi 21 février, elle ne laisse que trois jours aux candidats de s’exécuter et sur ces trois jours, il n’y a pratiquement que deux qui soient ouvrables puisque le communiqué avait été rendu public dans l’après-midi du vendredi 16 février. Ce qui veut dire que les candidats ne disposent que de la journée du lundi pour se conformer au communiqué.
Le comble, cette fois, les critères de candidatures sont modifiés. En principe, dans ces conditions, le délai de dépôt de candidatures dont des inscriptions devrait être largement rallongé. Ce qui n’a pas malheureusement été le cas.
Le 21 février est maintenu comme une date fétiche.
Pour ce qui est des critères d’éligibilité, il y en a qui laissent à désirer. Celui qui stipule par exemple qu’une entreprise installée à Lomé, doit avoir au moins 5 employés contre un pour celles implantées dans les autres régions.
Comment un chef d’entreprise qui emploie 5 agents sur lesquels on ignore tout à savoir, s’ils sont tous déclarés ou non à la Caisse, doit être autorisée à briguer la présidence de la CCIT, une institution pour laquelle le président Faure Gnassingbé s’est tant battu pour opérer des réformes ? La question brûle les lèvres.
Au Benin voisin, si l’entreprise n’emploie pas au moins 20 agents, déclarés à la CNSS, son directeur n’est pas éligible à la présidence de la Chambre. En Côte d’Ivoire, au Ghana , au Sénégal les conditions sont encore plus corsées pour se porter candidate. C’est à raison, quand on sait qu’une Chambre commerciale n’est ni un étalage de vente de tomates, ni une épicerie du quartier, mais avant tout, une institution.
Au regard des critères ainsi définis par le ministère du commerce, doit-on comprendre que des réseaux bien introduits, disposent déjà des candidats taillés sur mesure à positionner et qui ne sauraient résister à des critères rigoureux ?
On sait que la CCIT a connu par le passé beaucoup de difficultés, de gestion et de management , notamment. Cette situation n’est-elle pas due à la complaisance marquant les critères d’éligibilité à la présidence de cette Chambre, une situation que le président Faure Gnassingbé s’emploie à combattre ?
Au Togo, on compte plus de 150 000 entreprises officiellement enregistrées. Paradoxalement à ce jour, mois de 400 ont officiellement manifesté leur intérêt pour ces élections consulaires.
De l’avis des observateurs bien avisés, un tel manque d’engouement pour un challenge aux enjeux aussi déterminants ne peut être dicté que soit par un manque de confiance au processus ou soit un déficit de communication autour. Les médias auraient par exemple été suffisamment mobilisés pour une large information ou sensibilisation. Mais rien. On se limite à diffuser des communiqués sur les plateformes des réseaux sociaux .
Pourquoi dans ces conditions pas du tout appropriées, on s’évertue à foncer tête baissée pour organiser des élections bâclées ?
Sur le plan politique
Ce n’est en effet, un secret pour personne que sur le plan politique, nous sommes ou tendons vers une période de pré campagne comptant pour les législatives et les régionales, qui ne manque pas de mettre en branle des opérateurs économiques aux côtés des politiques. Pourquoi dans un tel contexte vouloir mélanger les deux catégories d’élections, s’il n’y a pas des arrière-pensées ? Pourquoi ne pas laisser plutôt se dérouler les législatives et les régionales pour se consacrer par après à l’organisation des élections consulaires propres ?
Il n’est jamais trop tard. Le ministre du commerce ferait bien de se ressaisir et se mettre au-dessus de la mêlée. C’est à ce prix qu’elle contribuera à redorer le blason à cette institution en charge de mener des actions générales en faveur de toutes les entreprises pour faciliter leurs engagements au développement du togo et pour les faire réussir dans un contexte de profondes mutations…
Bon à suivre
La rédaction