Togo: L’opposition Crie au voleur !
Pour l’Alliance nationale pour le changement (ANC), le double scrutin du 29 avril est une farce, un brigandage électoral honteux qui met à nu le pouvoir. Fabre et sa formation politique étaient face à la presse nationale et internationale ce mardi 14 mai 2024.
L’ANC rejette avec force tous les résultats, faux et frauduleux, au demeurant incohérents et ridicules proclamés par la CENI.
Le parti a fait observer devant les professionnels des médias, des fraudes et irrégularités grossières orchestrées sur toute l’étendue du territoire national par le pouvoir de Lomé.
Selon ce parti, le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a pas lésiné dans les achats de consciences, les bourrages d’urnes et les manipulations des résultats, dans un contexte d’extrême pauvreté, de dénuement et de misère mais aussi de violence, de menace et de terreur entretenu dans le pays.
Fabre et sa formation politique ont énuméré un certaine nombre d’anomalies observées lors du double scrutin du 29 avril.
Les dérives
Recensement électoral frauduleux, découpage électoral discriminatoire pour ne pas dire ségrégationniste, changement de Constitution par une Assemblée nationale illégitime et illégale, dont le mandat a expiré. Refus d’accréditation d’observateurs électoraux sérieux, suspension d’accréditation des médias internationaux, multiples reports de la date des élections, fixée en définitive un lundi, jour ouvrable. La Cour Constitutionnelle de composition illégale rafistolée en pleine campagne électorale, Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) en fin de mandat depuis 2021, Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dont le mandat a expiré depuis mars 2023.
Autant de dérives en vain dénoncées par l’ANC ainsi que d’autres acteurs politiques et de la société civile, qui ont impacté très négativement ces élections. Autant de dérives qui ont manifestement découragé les populations togolaises de la chose électorale, entrainant le fort taux d’abstention observé le jour du scrutin sur l’ensemble du territoire national.
Absence de logo de partis politiques sur les spécimens et sur le bulletin de vote
Plusieurs cas d’omission de logo sont signalés dans plusieurs circonscriptions électorales:
-Sur les spécimens
Dans huit circonscriptions électorales, Assoli, Blitta, Danyi, Est-Mono, Haho, Kloto, Kpélé et Moyen-Mono, les candidats de l’ANC et le logo du parti ne figurent pas sur les spécimens de bulletins de vote. Ce manquement grave et délibéré de la CENI, est accompagné de campagnes d’intoxications et de désinformation orchestrées par le RPT/UNIR qui faisait croire que les listes ANC ont été invalidées dans ces circonscriptions par la Cour Suprême. Cette situation a été lourdement préjudiciable aux listes du parti aux régionales. Plus graves, les lettres adressées par l’ANC, les 14 et 16 avril 2024 à la CENI et le 22 avril 2024 à la Cour Suprême à ce sujet, sont demeurées sans réponse et sans aucune action en vue de remédier à ces omissions.
-Sur les bulletins de vote Lors du scrutin, plusieurs cas sont signalés notamment celui de la circonscription électorale
de Blitta où le logo de l’ANC ainsi que le nom de la tête de liste ANC aux régionales ne
figurent pas sur le bulletin de vote, comme l’atteste un des PV du centre de vote du canton de N’Poti.
L’exclusion des délégués et des membres des partis politiques de l’opposition dans les bureaux de vote et dans les (CELI), en violation du code électoral
Ces exclusions sont systématiques sur toute l’étendue du territoire : dans la circonscription de l’Avé, le délégué de l’ANC à la CELI a été renvoyé par le président de la CELI de l’AVÉ tandis que dans la circonscription électorale de l’Akebou les délégués et des membres de I’ANC ont été renvoyés de plusieurs bureaux de vote et de la CELI afin qu’ils ne puissent pas faire leurs observations sur les procès-verbaux des législatives et les signer.
Les bourrages d’urnes
Dans plusieurs circonscriptions électorales, des agents électoraux à la solde du parti au pouvoir,
appuyés par des chefs traditionnels, ont procédé à des bourrages d’urnes. Des images prises au moment des faits l’attestent éloquemment. Ainsi : dans le HAHO, les agents électoraux et les activistes du régime RPT/UNIR ont bourré.
des urnes, dans les villages d’Asrama, de Kponou, Djemegni, Tsagba, Dalia Bégbé, Atsavé, Akpakpakpé et autres. Ils ont également brisé les sceaux qui ont servi à sceller les urnes pour changer les résultats en remplaçant les bulletins dans les urnes.
Dans le Vo, les bourrages d’urnes sont opérés devant les membres des CELI qui ont laissé le vote se poursuivre à Momè-Wodjépé, Momé-Hounkpati et Klologo. Les mêmes bourrages ont eu lieu à Dagbati où les urnes sont remplies de bulletins déjà votés avant le démarrage du vote. A Djankasse, c’est pendant qu’il s’activait pour empêcher les bourrages d’urnes que le candidat de l’ANC aux régionales sur la liste de Vo s’est mortellement écroulé.
Des achats de consciences et de l’utilisation des moyens de l’Etat
Les Togolais et l’opinion internationale ont suivi la distribution à grande échelle d’argent liquide, de vivres et de non vivres par les membres du RPT/UNIR avant, pendant la campagne électorale et même le jour de silence électoral, veille du scrutin. Des sacs de riz et de gari estampillés UNIR, des tõles et de l’argent le jour du vote dans les centres de vote ont été largement distribués en violation de la lol électorale qui prohibe l’achat des consciences. Le plus cocasse est la distribution de préservatifs, de sous-vêtements féminins strings et autres objets du sexe, également estampillés UNIR, preuve du caractère déliquescent d’un régime qui ne peut rien apporter de décent aux populations togolaises appauvries, affamées et meurtries.
En outre, comme à chaque élection, le RPT/UNIR ne s’est pas privé d’utiliser systématiquement, abusivement et illégalement, des moyens de l’Etat. Ainsi, les véhicules et le personnel de l’administration centrale, des collectivités territoriales, des entreprises publiques et parapubliques ont été mobilisés pour battre campagne à travers le pays, en faveur du RPT-UNIR. Même le Directeur Général de la Police Nationale, un militaire d’active, faisant fi de toutes les exigences de retenue, de réserve et de neutralité liées à ses fonctions, ne se génait pas de verser dans la propagande en s’exposant avec arrogance dans une tenue aux couleurs du RPT/UNIR! Comme à l’époque l’ancien président de la Cour Constitutionnelle.
Plusieurs autres anomalies ont été enregistrées selon l’ANC notamment la falsification des résultats, des chiffres compilés et proclamés qui défient l’arithmétique.
Sommes toutes, pour l’ANC, le Togo a organisé une parodie d’élection. Le pays vient de se livrer à une mascarade électorale, dans un climat de violence.
L’ANC a confié qu’elle n’entend pas laisser prospérer une telle Imposture et la combattra farouchement, ensemble avec les populations togolaises. Fin
La rédaction