Le journal Sika’a sacré meilleure presse écrite

Au Togo, l’univers des quotidiens nationaux se rétrécit. L’avenir de la presse écrite se joue. C’est dans cet univers que Togo Média Awards essaie de jouer sa partition.

L’apothéose de la deuxième édition de Togo Média Awards a été prononcée le 25 mai 2024. La presse togolaise était à l’honneur. Le journal Sika’a, l’un des meilleurs journaux papiers au Togo, avec l’humour comme éveil des consciences, a été sacré Meilleure presse écrite.
Au journal Sika’a, c’est à bas les longs discours, ce sont les caricatures qui s’illustrent. Elles se suffisent à elles seules pour transmettre un message.

Comme le journal satirique Sika’a, plusieurs presses écrites sont dans la résilience au Togo.
Personne n’en parle et les acteurs eux-mêmes sont impuissants face à la situation. Presque tous les titres de presse ont enregistré un effondrement de leurs ventes papier ces dernières années. C’est un déclin nationale.
Les journaux critiques, quant à eux, sont entre l’enclume et le marteau, la politique au Togo étant dure à cuire.

En clair, la presse privée est à l’agonie. Les entreprises de presse vivent une grande ampleur. Les essais sur la fin des journaux papiers et la mort prévisible du journalisme se multiplient.

C’est dans cet univers que des titres comme Sika’a, le journal mythique du journaliste Gérard Weissan, essaient de tirer leur épingle du jeu.

« Ce samedi 25 mai 2024 restera un jour spécial pour moi, car le journal Sika’a a été sacré Meilleure presse écrite lors des Togo Média Awards. Je dédie ce prix au Seigneur, à vous qui aimez l’humour et à vous qui nous avez toujours soutenus », s’est réjoui le promoteur.

La presse annonce, la presse révèle et la presse ose en utilisant la satire comme moyen d’information et d’expression au journal Sika’a. Mais jusqu’à quand Sika’a pourra faire parler ses illustrations dans un environnement aussi difficile que celui du Togo?

Si la tendance se poursuit au même rythme, dans quelques années, la presse écrite aura quasiment disparu dans sa version papier en République togolaise, souhait des oppresseurs de cette profession.

Les difficultés de la presse écrite doivent conduire l’Etat togolais à repenser l’aide de l’Etat à la presse et a créer un environnement propice pour une presse plus libre. Dans le cas contraire, on peut dire que le sort de la presse privée en général et celui de la presse écrite surtout est déjà scellé.

Faut-il le déplorer? La presse doit-elle être réinventée? Si oui, sous quelle forme?

Constat amère, les acteurs au premier plan ne sont pas prêts à relancer une presse privée financièrement plus autonome, à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes. La léthargie et la calomnie intronisées . Fin

NPA

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