Jubilée d’Or: La Commission de la CEDEAO met en lumière la trajectoire de son système d’alerte
Dans le cadre de la célébration de son Jubilée d’Or, la CEDEAO fait le point sur ses défis et ses réalisations au cours de ses 50 dernières années d’existence. Depuis lundi 02 juin 2025, à Lomé, la Commission de la CEDEAO évalue son outil indispensable de prévention pour une plus grande efficacité de son mécanisme d’Alerte précoce dans son ensemble.
Il y a 10 ans, la CEDEAO a conçu et proposé la décentralisation du mécanisme régional au niveau national afin d’outiller et de renforcer les capacités des Etats membres en matière de prévention. Le symposium de Lomé offre l’opportunité aux Etats membres d’évaluer le chemin parcouru par les centres nationaux, de proposer des stratégies pour renforcer les acquis et corriger les erreurs mais également de définir une feuille de route pour les prochaines années.
« Nous devons encourager des mécanismes viables d’alerte précoce et de réaction au niveau communautaire, permettant de mieux positionner les acteurs communautaires pour servir de véritables gardiens de la cohésion sociale, facilitant ainsi une stabilité locale, nationale et, par conséquent, régionale et durable. Une autre caractéristique importante du système d’alerte précoce qui est pertinente aujourd’hui et qui le sera à l’avenir est la technologie. Nous devrions réfléchir à la manière dont nous pouvons utiliser l’intelligence artificielle pour exploiter efficacement nos données. L’application de preuves empiriques, rendue possible par la technologie, de manière cohérente améliorerait l’objectivité et, par conséquent, la crédibilité des alertes précoces », a déclaré S.E. Damtien L. TCHINTCHIBIDJA,
Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO.
Occasion pour elle de faire part de quelques réflexions en regardant vers l’avenir.
« La consolidation durable de la paix par l’alerte précoce et la réponse nécessite des investissements à plusieurs niveaux et à long terme visant à renforcer les capacités et les structures qui peuvent aider à alerter sur les conflits potentiels, à gérer ceux qui éclatent et, au fil du temps, à s’attaquer aux racines structurelles de l’insécurité humaine.
Il est nécessaire de changer de paradigme, dans la pratique, d’une approche principalement descendante, qui n’est pas toujours durable, à une approche centrée sur les personnes, dirigée par la communauté, fondée sur les capacités et l’appropriation au sein des communautés », a-t-elle expliqué.
Les experts du domaine approfondissent ces réflexions à ce Symposium de Lomé qui a été ouvert par le ministre Calixte BATOSSIE MAJOULBA.
« l’alerte précoce n’est pas qu’un dispositif technique, c’est avant tout une promesse, celle de ne plus jamais être pris de court par la violence ou la castatrophe, celle de sauver des vies en agissant à temps. Il nous faut bâtir une CEDEAO capable d’anticiper et de répondre efficacement aux crises, en complément de l’intégration économique. Ensemble, réaffirmons notre ambition d’une Afrique de l’Ouest pacifique, solidaire et tournée vers un avenir meilleur », a-t-il déclaré.
Faudrait souligner que le système d’alerte précoce de la CEDEAO a évolué depuis sa création dans notre région. Parmi ses réalisations, on peut citer la collaboration systématique avec les organisations de la société civile, l’intégration d’un Système d’Information Géographique (SIG) et de la dimension du genre, l’élaboration de plans stratégiques, le développement d’outils analytiques complets adaptés à la région, la réalisation d’évaluations des risques et de la vulnérabilité au niveau national dans tous les États membres afin de déterminer les défis en matière de sécurité humaine et les facteurs de résilience ainsi que la décentralisation en cours du mécanisme à un niveau national. Entre 2022 et 2025, plus de de 54000 rapports d’évènements et 5992 rapports de situation liés à la Sécurité humaine ont été collectés dans le Système d’Alerte Précoce et de réponse de la CEDEAO (ECOWARN).
NPA