Pourquoi les coups d’Etat en Afrique ?
M Bayodinatom DAO fait une analyse implacable de ce tableau dans son nouvel ouvrage


L’audace, voilà où se trouve son mérite.
L’ouvrage édité par la maison « Éditions Germinale » qui met en évidence les coups d’Etat militaire en Afrique, a été dédicacé ce samedi 7 juin à Lomé.
Les « Cours Constitutionnelles face aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest francophone », c’est l’intitulé du livre de M.Bayodinatom DAO, Inspecteur du travail, expert en droit social, analyste des programmes publics et consultant.
Ce livre de 108 pages a fait objet de dédicace samedi 7 juin 2025 à Lomé.
Occasion pour le Professeur TONTASSE Essohana de porter une critique sur cette audace.

Déjà à l’introduction à la page 16, M.Bayodinatom DAO, dans ce coup d’essai qui pourrait s’avérer un coup de maître, a situé le sujet et posé la problématique à travers une série de questions telles que: « les coups d’Etat dénaturent-ils aujourd’hui le fondement des processus politiques et démocratiques établis sur le principe électoral depuis les années 1990 ?». L’ordre militaire aujourd’hui, cherche-t-il à supplanter la démocratie civile ?
La définition du coup d’Etat viendra à la page 21 de l’ouvrage. Une définition bien en place, surtout que l’auteur se réclame du droit social, a-t-il révélé.

Pour la maison d’édition « Editions Germinale », dans ce livre, la voix de M. Bayodinatom DAO résonne avec une force particulière.
« Son ouvrage dépasse le cadre juridique : il s’agit d’une analyse implacable, d’un acte de résistance intellectuelle face aux dérives politiques qui menacent nos institutions.
L’auteur y pose des questions cruciales :
Pourquoi les cours constitutionnelles, censées protéger la démocratie, se retrouvent-elles parfois à légitimer sa rupture ? Comment expliquer leur silence ou leur complicité face aux coups d’État ?
Et surtout, quels leviers juridiques et citoyens activer pour y résister ? Ces interrogations touchent à l’essentiel : l’avenir de nos sociétés, la vitalité de nos démocraties, la capacité de nos peuples à rester debout », a fait savoir Amenouvi HODIN, Directeur des « Éditions Germinale ».

Dans « les Cours Constitutionnelles face aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest francophone », l’auteur signe ainsi une œuvre sur un sujet brûlant d’actualité en droit public et politique.
Il y présente la situation particulière des États de l’Afrique de l’Ouest marquée par la résurgence des coups d’Etat militaire. A travers des exemples bien choisis, illustratifs de la situation, ceux du Burkina Faso, du Mali et du Niger, l’auteur met en exergue les bouleversements institutionnels qui ont secoué ces pays et fragilisé la cohésion au sein de la CEDEAO.
Il s’agit d’un sujet bien choisi et d’une actualité renouvelée dans lequel l’auteur présente la situation particulière des Etats de l’Afrique de l’Ouest marquée par la résurgence des coups d’Etat militaires. L’auteur a su faire un effort louable du rappel historique des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest aux pages 22-24 avec une précision presque chirurgicale sur les noms, les circonstances de temps et de lieu.
« L’esprit m’est venu lors de ma formation à l’Université en Droits public, en gouvernance et en management des crises. On a fait beaucoup de cours. Quand tu débutes quelque part, il faut laisser des empreintes avant de partir. C’est ce que je fais à travers cet ouvrage. Ce sont nos recherches des exposés qui m’ont motivé à sortir ce rendu », a confié M. Bayodinatom DAO.

Quoi qu’il en soit, dans l’ouvrage « Les Cours Constitutionnelles face aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest francophone », le juge constitutionnel est interpellé. Il se retrouve au creux de la vague. Et, l’ouvrage de M. Bayodinatom DAO vient rencherir cette appréhension au sujet du juge constitutionnel touché par les changements constitutionnels de régime. Quels ont été leurs rôles mais aussi quelles ont été leurs limites en pareilles situations ? Telle sont les questions auxquelles l’auteur tente d’apporter des solutions.

En clair, l’ouvrage décrit dans un style courant et en français facile et avec minutie, le coup d’Etat, sa signification, ses repères marquants et sa légitimation comme on peut le constater aux pages 9-26. Son charme se retrouve dans le chapitre 4 à partir de la page 77 où l’auteur fait preuve d’audace en faisant des critiques et recommandations.
En interrogeant les cas du Burkina Faso, du Niger et du Mali, M. Bayodinatom fait le constat que la dévolution du pouvoir d’Etat et son exercice sont paradoxaux au vu des principes démocratiques que les peuples africains espéraient après les années 1990 .
Pour lui, la charge émotionnelle (page 81) qui a suivi les coups d’Etat dans ces trois pays montre in fine que les juridictions constitutionnelles ont montré leurs limites et que l’adoption des chartes constitutionnelles contribue non seulement à légitimer les putschistes, mais aussi à remettre en cause l’office du juge constitutionnel (pages 85 ).
L’ouvrage « Les Cours Constitutionnelles face aux coups d’Etat en Afrique » est absolument à aller chercher par les Africains et par les curieux.
NPA