La Charte de l’opposition ANC-FDR-Société civile prend une nouvelle fois la parole

C’était face à la presse nationale et internationale ce jeudi 12 juin 2025. Selon la Charte, cette démarche est guidée par une exigence morale et politique : dire la vérité au Peuple togolais et œuvrer, sans faiblesse, à l’établissement d’un État de droit, débarrassé de l’imposture et de la terreur d’État.


Ce regroupement maintient son fusil d’épaule : Le rejet sans appel de la 5ème République.
« Nul n’ignore aujourd’hui que M. Faure Essozimna Gnassingbé se maintient depuis 2005 à la tête de notre pays, le Togo, par des coups de force répétés, constitutionnels, institutionnels et électoraux ainsi que par l’instrumentalisation de la justice, des institutions de la République et des forces de défense et de sécurité. L’imposition d’une constitution dite de la Sème République, sans référendum, sans consultation populaire et sans consensus national, constitue un acte de haute trahison contre le Peuple togolais et la démocratie. Les signataires de la présente déclaration réitèrent leur rejet sans appel de cette constitution et se réfèrent à la constitution du 14 Octobre 1992 qui stipule en son article 150 alinéa 2: ( En cas de coup d’Etat, ou de coup de force quelconque, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des devoirs ).
En conséquence, les signataires, demandent solennellement et publiquement la démission immédiate de M. Faure Gnassingbé. Il doit rendre le pouvoir au peuple togolais, à qui appartient la souveraineté nationale. Il ne s’agit pas d’un appel symbolique. Il s’agit d’une exigence politique, morale et historique, dictée par le bon sens, par la vérité et par l’urgence de restaurer la légalité constitutionnelle », lit-on dans sa déclaration.

Pour ces opposants au pouvoir de Lomé, le peuple togolais en a assez.
« Vingt ans se sont écoulés depuis l’arrivée au pouvoir de Faure Essozimna Gnassingbe. Une douloureuse histoire de succession dynastique, de braquage constitutionnel et institutionnel et de tueries que le Togo n’oubliera jamais. Durant 20 ans, nous avons fait face à des violences politiques, à des difficultés économiques énormes, exacerbées par une corruption endémique qui ont renforcé de grandes disparités sociales. Il s’agit de 20 ans d’échec en matière de gouvernance et de vision de développement. Le peuple togolais en a donc assez. Il en a assez d’un régime RPT/UNIR qui l’opprime depuis plus de soixante ans et qui a instauré une dynastie sur la terre de nos aïeux.
Le peuple togolais en a assez d’un pouvoir qui bafoue quotidiennement sa dignité, le méprise et le considère comme un ramassis d’idiots auxquels l’on peut raconter en permanence des mensonges pour se maintenir en place. Le peuple togolais en a assez d’un chef d’État qui se maintient à la tête du pays sans aucune légitimité, après avoir fait adopter en catimini une nouvelle Constitution taillée sur mesure pour prolonger son règne illégitime », ont-ils fait savoir.
Selon cette Charte de l’opposition ANC-FDR-Société civile, la situation politique que traverse le Togo a atteint un paroxysme inquiétant que nul patriote ne saurait plus ignorer ou banaliser.
Elle a pour l’occasion salué le message de la Conférence.
« Nous saluons avec force et gravité le message clair et courageux de la Conférence des Évêques du Togo (CET), publié le 26 mai dernier. Ce message a mis à nu le pouvoir en place sur le mensonge institutionnalisé, sur l’arrogance outrageuse et le mépris total envers les aspirations légitimes du peuple.
Comme l’ont écrit les Évêques, ( une Nation ne se bâtit pas durablement sur le silence imposé, sur la peur suscitée et entretenue, sur le mépris de la voix de son Peuple ou encore sur un entêtement à faire croire au Peuple, le contraire du vrai. Les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés, et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles ).
Ce constat lucide et sans complaisance vient renforcer ce que nous, forces démocratiques, dénonçons depuis des décennies. Il nous galvanise davantage dans la quête de notre souveraineté confisquée.
Le message des Évêques converge avec la conscience nouvelle qui gagne progressivement la jeunesse togolaise. L’engagement de M. Sokpor Sittsope alias Affectio, le courage de M. Tchala Essowe Narcisse alias Aamron et la fougue des jeunes influenceurs ont aidé à fissurer le mur de la peur. C’est le symbole d’un réveil qui s’annonçait progressivement. Ce n’est pas un acte isolé, mais un signal. Les manifestations des jeunes les 5 et 6 juin dernier, brutalement réprimées avec des actes de torture sur les personnes arrêtées, tout comme les prises de parole multiples d’intellectuels, d’artistes, de personnalités au cœur du système, de leaders d’opinion et de citoyens ordinaires, expriment une vérité incontournable » s’est-elle réjouie.

Les signataires ont enfin lancé un appel à la communauté internationale, notamment à la CEDEAO, à l’Union africaine, à l’Union européenne et aux Nations Unies, afin qu’elles cessent de cautionner, par leur silence ou leur duplicité, une dictature qui nie les valeurs universelles de liberté, de justice et de démocratie.
La rédaction