Les RARE 2025 lèvent le camp

La 2ème édition des Rencontres Africaines pour les Ressources Éducatives (RARE), ont constitué un événement capital à l’initiative
de l’UNESCO, l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Institut Français en partenariat avec le Gouvernement togolais. Des recommandations ont sanctionné ces travaux de Lomé.
La cérémonie de clôture a été présidée par Isaac TCHIAKPE, Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage. À cette occasion, le Ministre a salué la richesse des débats et la qualité des contributions qui, selon lui, traduisent un engagement continental fort en faveur de l’éducation inclusive et équitable.

Le Ministre Isaac TCHIAKPE a insisté sur la nécessité de capitaliser les recommandations issues des travaux afin de renforcer l’impact des politiques publiques éducatives dans les pays représentés.
« L’enjeu n’est pas seulement de produire des ressources éducatives, mais de garantir leur accessibilité à tous, dans toutes les langues, et sur tous les supports », a-t-il précisé.
Les RARE 2025 ont offert une plateforme
essentielle pour échanger sur les stratégies visant à renforcer la production, la diffusion, l’accès et l’utilisation des ressources éducatives en Afrique subsaharienne francophone. L’objectif était de créer un momentum propice au renforcement des dynamiques éducatives et à la mise en lumière des démarches entreprises par plusieurs pays, dont le Togo, le Sénégal, le Madagascar, le Djibouti et les Comores, pour intégrer leurs stratégies de ressources éducatives dans leurs outils de planification sectorielle.

Défis Identifiés:
Plusieurs défis récurrents et structurants ont été soulevés au cours des différentes
sessions :
• Insuffisance et Accès aux Ressources : Un déficit récurrent en ressources pédagogiques, avec des ratios de manuels par élève souvent bas (autour de 30 élèves pour un manuel en français et mathématiques), et des difficultés d’accès, notamment aux livres de jeunesse locaux et dans les zones rurales ou
défavorisées.
• Qualité et Cohérence des Contenus : Fragilité des apprentissages en fin de cycles scolaires due à une insuffisance des ressources éducatives disponibles et accessibles. Des questions ont été soulevées concernant l’adéquation des
manuels aux didactiques et programmes, ainsi que la non-prise en compte des dimensions genre et inclusion dans les évaluations de qualité.
• Capacités Nationales et Professionnalisation : Faiblesse des politiques nationales et des capacités éditoriales. Il existe un besoin en formation des acteurs de la chaîne du livre, une méconnaissance de l’existence des livres
locaux par les apprenants, et une faible mobilisation des écoles pour la promotion du livre jeunesse.
• Gouvernance des Données et SIGE : Des défis liés à la gouvernance, à la disponibilité et à l’intégration de toutes les données sur les ressources éducatives dans les SIGE, nécessaires pour une planification et une gestion efficaces.
• Pérennisation et Financement : La pérennisation des actions au-delà des
appuis extérieurs est un enjeu majeur, car les financements externes ne sont pas garantis éternellement.

Recommandations:
Les participants ont formulé un ensemble de recommandations structurantes pour
relever ces défis :
• Renforcement des Collaborations : Intensifier la collaboration et la synergie
entre tous les professionnels du livre (auteurs, libraires, éditeurs) , et renforcer
les partenariats public-privé pour la connectivité, les équipements et la
distribution des livres. La coopération Sud-Sud est également essentielle pour
le partage d’expériences.
• Amélioration de la Qualité et de la Production : Renforcer les capacités des
concepteurs, évaluateurs et formateurs de manuels scolaires, ainsi que des
éditeurs, illustrateurs et graphistes. Il est recommandé d’appuyer les initiatives de coédition régionales et de développer des propositions de soutien
gouvernemental à l’édition éducative multilingue.
• Politiques et Stratégies Éducatives : Renforcer la cohérence des manuels
scolaires par rapport aux cadres curriculaires et la cohérence
pédagogique/didactique des contenus. Les réflexions sectorielles devraient
inclure des éléments structurants comme la charte du livre et la révision des
accords internationaux.
• Numérique et Mutualisation : Proposer une structure de métadonnées
minimale alignée sur les standards internationaux (LOM, MLR, UNIMARC) pour
assurer l’interopérabilité régionale et faciliter la mutualisation des ressources.
Explorer les modèles d’édition et de distribution numériques.
• Formation des Enseignants : Accompagner les enseignants dans l’analyse
de leurs pratiques, les former à l’ingénierie pédagogique et à la production
collective de ressources contextualisées.
• Systèmes d’Information : Définir une bonne gouvernance des données,
améliorer leur disponibilité et les ventiler, intégrer toutes les données sur les
ressources éducatives pour une meilleure analyse sectorielle et planification
budgétaire.

« C’est maintenant que tout commence », a lancé le Ministre Isaac TCHIAKPE. Un appel à l’action et à une mise en œuvre rapide des engagements pris.
En clair, le Togo réitère sa volonté à jouer un rôle moteur dans la transformation du paysage éducatif africain.