Togo/Produits chimiques: l’ANIAC prévoit des mesures de sécurité en milieu portuaire industriel

L’utilisation des produits chimiques à des fins du développement socioéconomique des Etats et la dépendance de la société moderne à leur égard fait de leur production l’un des secteurs les plus importants et les plus mondialisés de l’economie planétaire.

Au Togo, des quantités importantes de produits chimiques de nature diverse sont couramment utilisées dans plusieurs secteurs d’activités. Cette utilisation massive et incontrôlée des produits chimiques constitue l’une des principales sources de plusieurs maladies, de contamination des aliments et pollution des sols et des cours d’eau.

Afin de faire un tour d’horizon sur les différentes menaces ou risques liés à la gestion des produits et déchets chimiques au Togo, l’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (ANIAC-TOGO) était face à la presse ce vendredi 11 septembre.

Cette sortie médiatique de l’ANIAC fait suite au drame récent à Beyrouth (Liban) le 4 août 2020 liés aux produits chimiques avec des dégâts importants et de nombreuses pertes vies.

« Aujourd’hui plus que jamais, la menace chimique est réelle et pése sur tous les Etats industries ou en développement, le Togo notre pays en fait partie. Cette situation interpelle davantage les Autorités nationales pour l’interdiction des armes chimiques à sensibiliser et à créer une synergie d’actions entre toutes les différentes parties prenantes à l’activité chimique. Je ne passerai pas sous silence les différents incidents liés aux produits chimiques, mais je me permet d’evaluer à titre illistratif les dégâts des explosions qu’a connues le Liban le 4 août 2020. Plus de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium entreposés au port de Beyrouth sont parties en fumée avec des dégâts humains et matériels considérables à travers la ville et parmi les navires mouillant au port. Selon un bilan provisoire, l’explosion aurait fait au moins 171 morts et plus de 6 000 blessés, dont 120 dans un état critique. Entre 30 et 40 personnes sont toujours portées disparues. Les dégâts matériels sont estimés à plusieurs milliards de dollars » a rappelé Hunlede Amah, Président de l’ANIAC.

Pour éviter de pareille situation au Togo, l’ANIAC souhaiterait attirer l’attention de tous les acteurs dans la gestion des produits chimiques que le pays n’est pas à l’abri et tels incidents chimiques. Pour le Président, afin de maîtriser ces risques et protéger les travailleurs, la population et l’environnement, il est indispensable de mettre en oeuvre de façon systématique un ensemble de mesure cohérentes bien définies.

Pour rappel, le Togo a signé et ratifié certains traités et conventions internationaux traitant des produits et déchets chimiques, en l’occurrence la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), dont la mise en œuvre constitue une opportunité pour le Togo de contribuer aux efforts collectifs de lutte contre les risques liés à la gestion des produits chimiques.

Au niveau national, pour souscrire aux engagements de la Communauté internationale de lutte contre la prolifération des produits chimiques dans toutes leurs formes et venir à bout des
conséquences fâcheuses de l’utilisation non règlementée de ces produits sur la santé humaine et environnementale, le Gouvernement togolais a, par Décret N°2015-082/PR du 04 novembre 2015, créé l’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (ANIAC-TOGO).

A cet effet, l’ANIAC-TOGO s’est donnée, entre autres missions de veiller à l’application stricte de la Convention par toute personne physique ou moralese trouvant sous juridiction ou sous contrôle de l’Etat togolais,d’initier les mesures législatives, réglementaires et administratives en vue de l’application effective de la Convention,
de coordonner les actions des différents départements ministériels allant dans le sens de la mise en œuvre de la Convention, d’organiser des séances de sensibilisation avec les opérateurs économiques et les
chercheurs sur les produits chimiques frappés d’interdiction par la Convention, de procéder à l’inspection des sites de produits chimiques et de garantir le suivi de l’application de la Convention.

Depuis sa mise en place, l’ANIAC-TOGO mène plusieurs actions, conformément à sa mission face aux nouvelles menaces liées à la manutention, au stockage, au transport et à la gestion des produits chimiques.

Un programme de vérification des sites potentiels du port de Lomé ou sont entreposés les produits chimiques est prévu à compter de lundi 14 septembre et ceci pour une durée de deux mois avec l’aide d’un comité adhoc mis en place. Tous les sites qui acceuillent les produits chimiques seront cartographiés tant au port de Lomé que dans les autres entrepôts relatifs au port de Lomé.

La rencontre avec la presse vendredi a permis à l’institution de présenter les perspectives et les differentes mesures de sécurtié et de sûreté des produits chimiques en milieu portuaire et industriel puis solliciter le concours et la collaboration des différentes parties prenantes à la problématique de la gestion des produits chimiques pour l’atteinte des objectifs de l’Autorité Nationale.

NPA

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