Togo: La CDPA en congrès
La Convention démocratique des peuples africains (CDPA) adapte depuis ce vendredi 10 mars, ses textes à la nouvelle donne. Un congrès statutaire ordinaire, le 7e du genre du parti depuis sa création dans la clandestinité en 1987 et son enregistrement au Togo en 1991. C’est en présence du Professeur Gnininvi, l’un des acteurs qui a présidé aux destinées du parti. Occasion pour Brigitte Adjamagbo de repartir à l’offensive, dans son discours, contre le pouvoir de Faure Gnassingbé. Le Togo va mal, a-t-elle signalé.

« Le Togo mérite mieux ! Contribuons à le libérer en renforçant notre outil, la CDPA » , c’est autour de ce thème que la CDPA tient son 7ème congrès statutaire dont les travaux vont durer deux jours.


Le choix de ce thème n’est pas anodin. Pour ce parti, pour libérer le Togo chéri, l’or de l’humanité, les Togolais doivent désormais sortir des incantations et se dire que la libération du Togo n’est pas l’affaire d’un homme providentiel, ni l’affaire d’un parti ; c’est le résultat d’un travail constant et soutenu qui libère. Une anecdote à laquelle adhère certainement Professeur Gnininvi. La présence des membres de la DMK a donné un cachet spécial à ce congrès.


Faisant un long état des lieux de l’actualité, pour Brigitte Adjamagbo, le Togo va mal.
- « Oui le Togo va mal, très mal, et c’est le moins qu’on puisse dire !Nous sommes toujours sous le joug d’une caste au service d’intérêts multiformes. Les gouvernements RPT/UNIR qui se succèdent n’ont cure des souffrances des Togolais. Leur seule obsession c’est le maintien au pouvoir vaille que vaille », a-t-elle deploré.
Pour Brigitte Adjamagbo, le Togo a tous les traits d’une dictature sur le plan politique.
- « Libertés politiques publiques et individuels confisquées, institutions censées être républicaines contrôlées et au service du pouvoir en place, violence d’Etat utilisée pour maîtriser toute contestation. Cette violence d’Etat frappe aveuglément militants de partis politiques et responsables, défenseurs de droits de l’homme, citoyens lambda, journalistes. En témoigne l’actualité récente de la disparition de Ferdinand Ayité, directeur du journal l’alternative, qui redonne signe de vie et explique que sentant le danger imminent, il a dû se mettre à l’abri suite à l’acharnement judiciaire dont il est l’objet dans un dossier censé être pourtant clos », lit-on dans sa déclaration.

Aussi, la Secrétaire Générale de la CDPA estime que le Togo souffre depuis l’entrée formelle en démocratie en 1992, d’ élections frauduleuses trop vite validées par « la communauté internationale »
- « Les résultats des scrutins sont connus avant les votes ; le code électoral est instrumentalisé et est en perpétuelles modifications ; les découpages électoraux et les modes de scrutin sont taillés depuis plus de 30 ans sur mesure par et pour le RPT/UNIR ; les recensements électoraux sont des terreaux de fraudes électorales ; les institutions à la base des fraudes électorales, la CENI, la cour constitutionnelle, la cour suprême sont acquises au régime et sont à l’origine des fraudes électorales. Le même scénario se prépare pour les élections législatives à venir qui sont préparées dans l’opacité totale et l’exclusion de la DMK, force politique principale apportant la contradiction au régime, par une CENI entièrement acquise au régime », a-t-elle laissé entendre pour conforter sa position.
Pendant ces deux jours de travaux, les membres auront à revisiter les statuts du parti et le règlement intérieur en vue de les adapter à la nouvelle donne et au travail qui les attend désormais. Les travaux en commission permettront aux congressistes de faire des propositions concrètes et pratiques pour réformer les approches du parti en matière d’implantation et animation de leurs sections.

Au terme des deux jours ces congressistes auront également à désigner les nouveaux responsables à même de conduire le parti conformément aux vœux des militants. FIN
NPA