Togo: Le FTSCD prend le parti des pauvres
Le Forum Togolais de la Société Civile pour le Développement (FTSCD) déplore l’omerta actuel au Togo sur la disposition des textes qui obligent les autorités à déclarer leurs biens. Cette démarche, selon lui, est l’un des facteurs pour lutter contre la pauvreté. Le FTSCD mobilise les Togolais sur la problématique de la pauvreté et de la précarité.
Ce samedi 11 novembre, le FTSCD a sollicité devant la presse, une prise de conscience de la société sur la question de la pauvreté au Togo et partout dans le monde.
Cette sortie médiatique placée sous le thème : « Ne détourne ton visage d’aucun pauvre » s’inscrit dans le cadre de la Journée Mondiale des Pauvres instaurée par l’Eglise Catholique.
Il s’agit d’amener l’humanité à réfléchir sur son style de vie ainsi que du niveau de précarité qui crée davantage plus de disparité et d’inégalités sociales.
« Dans notre monde marqué par de profondes inégalités, il est important de ne pas détourner notre regard des pauvres en travaillant de manière à faire progresser l’égalité entre les genres pour lutter contre la pauvreté et les injustices. Une société ne saurait être égalitaire tant que les femmes et les filles n’ont pas la capacité d’agir sur leur propre vie. Nous devons remettre en question les normes sociales et les systèmes de croyance néfastes qui sous-tendent les rapports de force et les inégalités entre les genres, surtout lorsqu’elles affectent le plus les femmes en situation de pauvreté. Pour y parvenir, il faut dénoncer les pratiques patriarcales qui empêchent les femmes de faire valoir leurs droits. On ne peut parler de la lutte contre la pauvreté sans ressortir l’impact négatif des changements climatiques. Ils sont une catastrophe d’origine humaine qui ont d’ores et déjà anéanti une partie des progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. La crise climatique rend les communautés vulnérables encore plus fragiles et exacerbe les risques de conflits et de destruction des ressources naturelles », a déclaré PLE Jacques, Adjoint Directeur Exécutif du FTSCD.
Selon le FTSCD, pour être juste dans le combat contre la pauvreté, l’économie doit être inclusive, afin de favoriser l’égalité, de protéger la planète et de mettre fin à la précarité. Elle doit renforcer la cohésion sociale et encourager l’autonomisation économique des femmes et des groupes marginalisés. Les modèles économiques doivent promouvoir les droits de tous les travailleurs et travailleuses, garantir la protection sociale et veiller à la viabilité des moyens de subsistance et des ressources de la planète.
Au Togo, en 2019, l’indice de pauvreté se situait à 45,5% au niveau national contre 58,7% en 2011 soit une diminution de 13,2%. Bien que le taux de pauvreté ait baissé de 61,7 % à 53,5 % entre 2006 et 2017, la pauvreté et les inégalités restent très élevées, surtout dans les zones rurales où 69 % des ménages vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2015.
Le FTSCD déplore le silence profond au Togo sur la déclaration des biens par les autorités. Cette disposition, prévue dans la loi votée en 2020 et modifiée en 2021 qui prévoit que les hautes personnalités et fonctionnaires de l’État déclarent chaque année leurs biens meubles et immeubles au médiateur de la République. Une façon de promouvoir la bonne gouvernance pour les autorités et de lutter contre la pauvreté .
Cette déclaration des biens et avoirs au Togo, concerne les hautes personnalités de l’Etat qui sont les assujettis de première catégorie. Ils ont l’obligation de déclarer les biens immeubles qui sont supérieurs à 50 millions FCFA et les biens meubles supérieurs à 20 millions FCFA.
Appelé à contribuer au développement du pays comme tant d’autres organisations de la société civile, le FTSCD à travers la célébration de la Journée Mondiale des Pauvres appelle à une prise de conscience collective pour la lutte contre la pauvreté. Pour lui, le respect de cette disposition par les autorités est un facteur important pour plus d’égalité au Togo.
« Nous pensons qu’on doit tendre la main aux pauvres du moment que notre société de consommation effrénée qui a été érigée en valeur suprême, aura certainement un peu de mal à accorder une place aux personnes défavorisées ou déshéritées. C’est par ce geste que la société peut redonner à chaque femme, chaque homme, vivant dans la précarité, la conscience de sa propre dignité humaine », a fait savoir le Directeur Exécutif Adjoint.
Un exposé sur la pauvreté, ses causes et la situation du Togo a enrichi cette rencontre avec la presse. Fin
NPA