L’ANC ne manifestera aucune présence dans la gestion d’un désordre politique et institutionnel

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a situé l’opinion et les medias sur les raisons pour lesquelles elle ne siégera pas à la nouvelle Assemblée nationale. Pour cette formation politique, nul ne saurait obliger l’opposition à siéger à cette Assemblée nationale au prétexte que c’est le peuple qui l’y a envoyée.

Le parti de Jean Pierre Fabre a manifesté devant la presse, son rejet de la Constitution et réitère avec force son total rejet du processus électoral du 29 avril 2024.

« De fait, tout le processus électoral s’est déroulé suivant un timing parfaitement synchronisé avec l’autre imposture, le vote en catimini de la prétendue nouvelle constitution. Ainsi, le recensement électoral délibérément bâclé, le découpage électoral ségrégationniste, le refus de la mise aux normes des institutions en charge des élections, la prolongation inopportune et illégale du mandat des députés sortants, les multiples reports des élections législatives finalement organisées hors délai constitutionnel, les achats de consciences et les fraudes massives, la publication de résultats entièrement préfabriqués, l’embargo total sur le texte de la prétendue nouvelle constitution, délibérément caché aux populations, adopté clandestinement et ultérieurement soumis à de multiples tripatouillages entre la promulgation et la publication au Journal Officiel…tout cela pour consacrer un pouvoir débridé, sans limite, un pouvoir absolu », lit-on dans sa déclaration.

Pour l’ANC, le pouvoir aura tout fait pour forger un système politique bâtard, qui lui permet de s’attribuer à tous les coups, tous les sièges de l’Assemblées nationale et de faire élire le chef de l’exécutif tous les six ans, par le parti majoritaire, donc le RPT/UNIR, un système qui offre une voie de contournement de la limitation des mandats et permet à Faure Gnassingbé de demeurer au pouvoir ad vitam aeternam.

« Au total, les Togolaises et les Togolais auront compris que dans le seul but de se maintenir indūment et indéfiniment au pouvoir, Faure Gnassingbé et le régime RPT/UNIR tentent de restaurer et d’institutionnaliser la dictature du parti unique, parti-Etat que le peuple togolais souverain a congédiée par l’adoption de la Constitution de 1992 », a fait savoir le parti.

L’ANC réitère avec force son total rejet du processus électoral du 29 avril 2024 émaillé, selon elle, de violences et de fraudes en tous genres ainsi que les résultats entièrement préfabriqués proclamés par des institutions partisanes et exige la reprise de ces élections.
L’ANC réitère également et avec autant de force, son total rejet de la constitution « pirate » sortie de nulle part comme par magie, pour s’appliquer en lieu et place de la Constitution actuelle du 14 octobre 1992, encore légalement en vigueur.

Au demeurant, pour l’ANC, contraindre la nouvelle Assemblée nationale, élue sous la Constitution actuelle du 14 octobre 1992, à fonctionner suivant cette constitution pirate, relève d’une cécité intellectuelle et d’une indigence juridique aggravée.

« En outre, nul ne saurait obliger l’opposition à siéger à cette Assemblée au prétexte que c’est le peuple qui l’y a envoyée. Car le Peuple n’a envoyé personne à l’Assemblée nationale sous l’égide d’une constitution perfide qui ne le concerne pas et encore moins pour aller sièger en application de cette constitution, issue d’un coup d’Etat constitutionnel ubuesque », a-t-elle martelé.

Et de conclure qu’ « Enfin, il est totalement incohérent de rejeter sans appel la Constitution frauduleuse de Faure Gnassingbé et de siéger dans le même temps dans la nouvelle Assemblée que le RPT-UNIR tente de faire fonctionner sous l’empire de cette nouvelle Constitution. Les temps sombres que traverse notre pays, victime d’un coup d’Etat constitutionnel, renforce l’ANC dans ses convictions que les prises de positions courageuses et claires, accompagnées d’un langage tout aussi clair et exempt de toute duplicité, contribuera à une mobilisation effective et active contre la forfaiture du changement de Constitution ».

En raison de tout ce qui précède, l’ANC s’interdit de siéger à la nouvelle Assemblée Nationale.

Outre sa déclaration liminaire, le parti a rendu public un mémorandum relatif à sa décision de ne pas siéger à cette Assemblée nationale.

Nous y reviendrons.

La rédaction

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