Akassimè : L’opposition et la société civile à l’échauffement

Depuis le 26 mars 2024, les turbulences socio-politiques ont pris une autre tournure au Togo. Une partie de l’opposition et de la société civile accuse le pouvoir d’opérer un coup d’Etat constitutionnel. C’est ce qui motive un grand meeting que les populations de Hanoukopé ont constaté sur le terrain d’Akassimé ce dimanche 23 mars 2025.


Pour cette opposition et son allié de la société civile, la nouvelle constitution a été adoptée et promulguée illégalement en toute violation de la Constitution de la 4ème République que le peuple s’est librement et souverainement donnée. Ce meeting d’Akassimé est une occasion pour ces leaders d’expliquer en profondeur la situation aux populations et leur volonté farouche de s’opposer à ce qu’ils qualifient de forfaiture de la nouvelle Constitution. le meeting d’Akassimé est considéré comme un échauffement selon ces leaders. Jean-Pierre Fabre, président du parti Alliance nationale pour le changement (ANC) s’indigne des derniers événements dans le pays.
« Aujourd’hui, c’est l’échauffement. Pour les prochaines fois, sortons encore plus nombreux. J’aimerais vous parler de la 5ème République. Il pose le débat à deux niveaux. Pour la première, est-ce-que les choses ont été faites dans les règles de l’art? Non. Rien n’a été respecté. Des députés au mandat expiré ont été complices. On ne va jamais accepter parce que le peuple n’a pas été consulté. Le régime parlementaire a une caractéristique. Celle de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale. C’est ce qui définit un régime parlementaire. Ils prétendent faire du Togo un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Malheureusement, ils ont fait basculer le pays d’un régime semi-parlementaire à un régime hyper présidentialiste. Ça veut qu’au lieu de renforcer l’Assemblée, ils l’ont plutôt affaibli », a-t-il lancé.

Pour lui, les Togolais ont le plein droit de refuser ce coup d’Etat.
« On n’est pas dans un régime parlementaire, contrairement à ce qu’ils affirment. Ils affaiblissent plutôt l’Assemblée nationale. Ils ne font que mentir. Cette fameuse constitution de la prétendue 5ème République instaure simplement la dictature d’un homme et celle militaire déguisée. Voilà toute l’histoire. Nous n’allons jamais l’accepter. Je vous prie cher peuple d’aller chercher cette fameuse constitution pour la comparer à l’ancienne. Elle contient beaucoup d’anomalies. Elle a été établie uniquement pour une personne or le Togo est un État de droit. Il nous faut nous mobiliser comme on le faisait hier pour faire blocage à leur agenda. La solution est si proche de nous », a-t-il déclaré.

En clair, pour ces entités, la nouvelle Constitution est controversée au Togo. Le meeting du 23 mars n’est qu’un essai de la résistance qui est en train de se mettre en place. Maître APEVON, président du parti FDR s’interdit de demeurer dans le léthargie. Dans sa prise de parole, il a expliqué les raisons qui motivent la signature de la Charte qui matérialise la volonté de l’opposition et de la société à travailler ensemble sur des bases de confiance et de solidarité.

« Votre présence aujourd’hui prouve que vous avez compris quelque chose. Ce qui se passe au Togo n’est pas normal. Il nous faut nous réveiller de notre sommeil. C’est pour faire entorse à cette 5ème République que nous avons mis en place notre charte. Et elle est ouverte à toutes les organisations qui n’adhèrent pas à ce projet du gouvernement. Ce que je veux ajouter est que la bataille ne peut pas être uniquement des actions sur le terrain, elle doit être aussi spirituelle parce que ces gens ont tout scellé. Il faut prêter attention à cela. Quelque soit ta religion, de Dapaong à Lomé, il faut lancer la bataille spirituelle pour délivrer ce pays », a-t-il martelé.
Le changement de Constitution au Togo s’apparente pour l’opposition et la société civile à une monarchisation de la République togolaise, après 58 ans de règne par un même régime.
La rédaction