Aného lance ACF-AO, un projet d’ampleur
Le projet Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest (ACF-AO) a été lancé jeudi à Aného, dans la commune des Lacs.
Financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par un consortium de huit ONG dans quatre pays, dont Inades-Formation Togo, ce projet marque une nouvelle étape dans les efforts de préservation de l’environnement et de lutte contre les effets du changement climatique.
Dans le cadre de son Programme d’Appui à la Transition Agroécologique et au Renforcement de la Résilience aux Changements Climatiques (PATARRC), l’institut africain s’engage à accompagner les communautés dans les communes Lacs 1, Lacs 2, Lacs 4 et Vo 2.
Ce projet, d’une durée de trois ans, s’inscrit dans une démarche participative, où les solutions sont co-construites avec les membres des communautés afin de répondre efficacement à leurs besoins spécifiques.
Par le biais de cette initiative, Inades Formation Togo œuvre à la préservation et à la restauration des écosystèmes de mangrove le long du littoral togolais, tout en favorisant l’autonomisation des femmes dans la lutte contre les effets du changement climatique.
La mise en œuvre du projet Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest (ACF-AO) au Togo représente une étape significative dans la lutte contre les changements climatiques et la promotion de l’égalité des genres. En intégrant une approche féministe dans la réponse aux défis environnementaux, ce projet contribue à renforcer la résilience des communautés locales et à promouvoir un développement durable et inclusif dans la région.
Le secrétaire général de la préfecture des Lacs, Lawson Latévi Agbo, a relevé l’importance de la femme dans la protection de la biodiversité. Il a invité tous les acteurs impliqués à s’engager pour la réussite de ce projet.
Mme ADOUSSI HOUETOGNON Sélome, Directrice d’Inades-Formation Togo, a souligné que le projet Action Climatique Féministe en Afrique de l’Ouest est un projet sous-régional qui vise à contribuer à la préservation et à la restauration des écosystèmes de mangrove sur le littoral togolais aux côtés d’autres initiatives.
« Inades-Formation Togo est une ONG d’accompagnement du développement. Elle a quatre programmes principaux, dont le troisième porte sur les questions environnementales et changements climatiques. L’analyse que nous avons faite, c’est que lorsque l’on considère les questions climatiques et environnementales, on ne sent pas effectivement la place des jeunes et des femmes dans les instances de décision, alors que les femmes sont des actrices dont les actions ont un impact sur l’environnement, mais en même temps, elles sont des actrices importantes qui peuvent jouer un grand rôle dans la préservation de l’environnement, dans les actions de restauration. Malheureusement, on ne les retrouve pas au niveau des instances de décision, que ce soit au niveau local ou au niveau national, on ne les retrouve pas suffisamment. Et lorsque nous examinons les effets des changements climatiques sur les populations, ces effets impactent davantage les couches vulnérables », a-t-elle expliqué.
Aussi, poursuit-elle, « Les femmes représentent la couche la plus vulnérable. Conjuguant ces deux constats, nous avons voulu, avec nos partenaires Inter PARES, grâce à l’appui financier d’Affaires mondiales Canada, initier cette action spécifique destinée aux femmes afin de renforcer leur adaptation au changement climatique dans la zone cible. Il s’agit essentiellement de faire en sorte que les femmes leaders au sein des communautés puissent occuper la place qui leur revient dans les instances de décision, qu’elles comprennent qu’elles sont des actrices et que leur point de vue, leurs actions, soient valorisés dans tout ce qui est entrepris pour la protection de la mangrove et dans la zone du projet. »
Renforcer l’autonomisation des femmes
Le Lieutenant Colonel BLEZA, représentant le ministre de l’environnement et des ressources forestières, a indiqué qu’au-delà des actions de restauration et de reboisement qui seront mises en œuvre par ce projet, un accent est mis sur l’autonomisation de ces femmes.
« Quand vous sortez une femme de la pauvreté, c’est toute une famille que vous êtes en train de sortir de la pauvreté. Donc nous pouvons dire qu’Inades-Formation Togo, à travers ce projet, se joint à la vision des plus hautes autorités de notre pays. Ce projet, qui, ma foi, vient renforcer les actions de l’État en matière de gestion des ressources forestières et d’autonomisation des populations », a-t-il affirmé.
Abordant l’aspect autonomisation de la femme, la Directrice d’Inades-Formation Togo a indiqué que le renforcement de l’autonomisation économique et financière de ces femmes vise à satisfaire des besoins.
« On ne peut pas ne pas satisfaire ces besoins. Mais la question de savoir comment faisons-nous pour prélever de façon rationnelle ces ressources pour satisfaire nos besoins tout en préservant l’environnement pour les générations futures et faire face aux effets du changement climatique ? C’est pourquoi le projet va également travailler à renforcer les activités économiques des femmes pour qu’elles puissent réduire leur pression sur les ressources naturelles, notamment la mangrove », a conclu le Colonel
La mangrove est un écosystème qui se développe le long des côtes protégées des zones tropicales et subtropicales. Elle attire les poissons, les crustacés, les crabes, les crevettes, les langoustes et bien d’autres fruits de mer puis permet leur repos biologique.
Elle permet de limiter l’érosion continue du littoral en absorbant l’énergie des vagues et en fixant le sol. La mangrove a pour rôle de capter et de stocker massivement le dioxyde de carbone présent dans l’air. Fin
Source: Vert-Togo