Togo/ L’ANC revient sur les raisons de son retrait de la CNAP

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Fabre Jean-Pierre était jeudi face aux professionnels des médias. L’objectif était de faire le point de l’actualité politique, sociale et économique qui prévaut au Togo. Le parti orange n’a pas manqué de dézinguer la CEDEAO face à l’actualité brûlante de la sous-région. Ce parti de l’opposition, la CEDEAO se refuse à intervenir en amont pour prévenir les crises politiques et se précipite pour prendre des sanctions en vouant aux gémonies des acteurs qui invoquent, les tripatouillages constitutionnels et électoraux et les graves atteintes aux libertés fondamentales perpétrés impunément par les Chefs d’Etats déchus.

Les leaders de l’ANC sont revenus sur la série de préoccupations exprimée leur parti et des partis de l’opposition et suivie des observations faites. L’ANC a rappelé qu’au début des travaux de la CNAP, il avait pu croire que le gouvernement était enfin disposé à rechercher le nécessaire consensus pour améliorer en profondeur le cadre électoral avant les prochaines élections.

Dans sa déclaration, le parti informe qu’il s’attendait à des réformes à minima, portant sur des questions basiques notamment :

Un nouveau recensement électoral pour constituer un fichier électoral propre, une CENI paritaire et équilibrée, dont le principe est déjà acquis et acté au cours des discussions politiques de 2018, sous l’égide de la CEDEAO, la revue du statut de l’opposition avec une définition plus pertinente de l’opposition, des mesures d’apaisement comprenant la libération de tous les détenus politiques et le retour des exilés, la gestion de la pandémie du Covid-19 avec ses conséquences en termes de vie chère.

Plusieurs jours après que la page des travaux de la CNAP soit tournée, le parti continue de dire son regret d’avoir fait le constat qu’en lieu et place d’une volonté politique d’opérer des réformes visant l’adoption d’un cadre électoral transparent et équitable, le pouvoir de Faure Gnassingbé se contente de faux semblants en faisant miroiter à ceux qui avaleraient la couleuvre, des nominations de sénateurs par le Chef de l’Etat, « dans un esprit d’ouverture ».

L’ANC réaffirme qu’il n’accepterait pas un tel état de choses qu’il estime contraires aux principes démocratiques et contraires aux intérêts des populations togolaises.

« Nous avons suspendu notre participation aux travaux de la CNAP. Ce qui a amené le gouvernement à précipiter la fin des travaux qui sont achevés dans la confusion » lit-on dans sa déclaration.

L’autre point abordé par Fabre et ses amis de la lutte porte sur les prestations de la CEDEAO. Le parti de Fabre dézingue cette organisation.

Pour l’ANC, la CEDEAO se refuse à intervenir en amont pour prévenir les crises politiques et se précipite pour prendre des sanctions en vouant aux gémonies des acteurs qui invoquent, les tripatouillages constitutionnels et électoraux et les graves atteintes aux libertés fondamentales perpétrés impunément par les Chefs d’Etats déchus.

« La prise du pouvoir par les moyens anticonstitutionnels, notamment par un coup d’Etat, est condamnable et inacceptable. Par principe. Mais lorsque l’on voit les populations se mobiliser en masse pour applaudir et soutenir un putch, il est plutôt difficile de suivre et d’appuyer les yeux fermés, les condamnations et les sanctions prononcées ainsi que les calendriers imposés par les institutions internationales, régionales qui appellent à un retour à l’ordre constitutionnel » martèle l’ANC.

Pour ce parti, il est possible de prévenir ces situations en amont, en recadrant avec la même fermeté, les dirigeants en délicatesse avec la bonne gouvernance et qui n’hésitent pas à recourir au tripatouillage de la constitution et des élections, à la corruption, à la violence politique pour se maintenir indéfiniment en place ou assurer une dévotion du pouvoir de père en fils.

Le parti de Fabre a fait savoir qu’il note le point 18 du communiqué du dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu a Accra le 16 septembre 2021, en espérant qu’il puisse être mis en œuvre effectivement et diligemment. Car il y va de la crédibilité de l’institution, auprès des populations de la sous-région.

Ce point 18 stipule que:

« Tenant compte des développements récents dans la région, la Conférence réaffirme que la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance est essentielle pour le développement, la paix et la stabilité de la région. En conséquence, la Conférence instruit le Président de la Commission à initier le processus de réexamen du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001 afin de renforcer la démocratie, la paix et la stabilité dans la région ».

L’ANC a encore en mémoire le refus des Présidents Faure Gnassingbé et Yahya Jammeh d’inscrire la limitation des mandats présidentiels dans le Protocole de la CEDEAO.

NPA

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